lundi 5 décembre 2016

SAVOIR UTILISER SON KAYAK, Avant propos



Savoir utiliser son kayak
Avant propos :
Dans un premier temps, des thèmes de physique et de bio mécanique, voire de motricité seront abordés. Ils seront ensuite reformulés pour les appliquer au modèle du kayak.
Dans un second temps, il sera possible de prendre connaissance du vocabulaire technique identifié par la FFCK
Le troisième temps est présenté sous forme de fiches, il sera possible de prendre connaissance des différents déplacements en kayak. Les premières fiches font référence à des déplacements de base puis dans un second temps elles décriront ceux qui peuvent être nécessaires à la navigation en estuaire, le long de la côte ou en mer.
Dans un premier temps le kayak est abordé de façon très théorique pour permettre à certains spécialistes autodidactes de mieux comprendre le pourquoi des choses. S’il est évident que ces informations sont présentées pour formaliser les connaissances du kayak de mer, l’objectif est aussi de contribuer à nourrir la mémoire visuelle caractérisée par les images mentales. Ces dernières sont des éléments importants qui constituent le schéma corporel du pagayeur et donc sa capacité à se déplacer dans un environnement.
La suite, abordée comme des fiches techniques, permettra aussi aux débrouillards d’affiner leur étude du kayak ou à l’encadrant de trouver une nouvelle démarche. En ce qui concerne le débutant quelques fiches lui seront plus ou moins accessibles. Dans ce cas elles ne seront pas encore des modèles suffisamment parlants ou formalisés qui font toutes les finesses de cette discipline. Alors encore une fois il faudra aller sur l’eau avec un spécialiste qui organisera une démarche d’apprentissage adaptée et évaluera les résultats pour encore progresser.
Pour ceux qui vont oser aller vers les encadrants, la plupart des cas dans les clubs, soyez attentifs, coopératifs et ayez une démarche volontaire. L’association qui vous accueille est une structure pour former et fédérer, elle attend que chacun y mette du sien « tous pour un, un pour tous ! ».

SAVOIR UTILISER SON KAYAK, Principes et fonctionnement



Principes et fonctionnement :
Notion d’équilibre
On ne peut définir l’équilibre d’un système que par apport à un repère donné. Alors dans ce cas il faut que les distances par rapport au repère restent les mêmes.
Principe du balancier
Généralité 
C’est une pièce oscillante qui règle un mouvement et souvent doit se tenir en équilibre. Le balancier qui le plus souvent prend la forme d’une barre, comporte sur sa longueur un point autour duquel il pivote. Pour le funambule cette barre est soutenue par l’axe autour duquel elle tourne, sur une embarcation type pirogue le balancier est fixé sur la coque et le flotteur. (Schéma de la balance et de la pirogue et du kayakiste sur son kayak)
Remarque : Des forces d’orientations variées peuvent venir s’appliquer au balancier agissant sur celui-ci et l’influençant à leur manière.
Application au kayak : Le kayak est un axe de rotation et le poids qui est répartie au-dessus va influencer l’oscillation. Si le centre de gravité du kayakiste est aligné avec le centre de carène* du bateau alors il y a équilibre.

Sinon, il y a basculement.
Ce système peut retrouver un équilibre statique si une énergie vient rétablir l’ensemble.
La pagaie, qui fait office de balancier peut, en appui à la surface de l’eau, tenir l’ensemble en équilibre quand le poids n’est plus aligné avec le centre de rotation.
Cependant si le kayak est globalement un axe de rotation, les rotations possibles sont multiples à cause de sa forme.
* La Carène est la surface de la coque immergée, variable en fonction de la forme de la coque et de son immersion, son centre se déplace donc en fonction du poids et de la position du bateau.
Notion d’équilibre statique
Généralité : Un système est en équilibre statique quant la somme des forces en action sont égales à la somme des forces en réaction.
Application au kayak : On parle alors de balance des poids, qui associe la morphologie du pratiquant et son tonus, la forme du bateau, le relief et la densité de l’eau pour les poussées vers le bas (état de la mer) ainsi que la poussée d’Archimède pour la poussée vers le haut.
La stabilité
Généralité : C’est le résultat constant de forces qui s’associent (somme vectorielle), des forces qui ne changent pas (constantes), et des forces qui bougent tous le temps (variables).
Si on connaît des choses sur la stabilité, il faut l’intégrer dans un tout incluant sa pratique et l’ensemble des éléments intervenants. Le progrès se fera comme dans l’aventure du vélo : « Quand on sait, on sait faire ! Et vive l’apprentissage sur le tas ! »
Application au kayak : Pour les constantes, il y a la nature et la forme du bateau (matériaux plus ou moins souple selon les modèles mais constants pour chacun d’entre eux), la nature et la taille de la pagaie, la morphologie du pratiquant, l’équipement du bateau et pour finir le poids total embarqué.
Pour les variables il y a le relief de la mer, la densité de l’eau, le vent, le/les passagers, le tonus du kayakiste la vélocité de l’ensemble.
La Stabilité, souci permanent dans notre vie, sera atteinte en jouant sur les variables que nous contrôlons.
L’équilibre et la motricité
Les principes sont depuis longtemps connus, notre stabilité est en grande partie régie par des traitements d’informations automatiques dits réflexes et donc en grande partie en dehors de notre conscience. L’équilibre dans le mouvement nous renvoie à deux grands thèmes. Le premier correspond à la capacité à rester opérationnel. Une certaine activité cérébrale va maintenir les sens, l’attention et le tonus musculaire pour par exemple se tenir debout. Le principal récepteur qui renseigne le système cérébro-spinal est l’oreille interne. Le second thème nous renvoie au mouvement où la conduite et le contrôle se font par traitement d’informations automatique mais ajustés par prise d’information extérieure. Si notre intention dirige le mouvement, le système nerveux cérébro-spinal va le conduire par des opérations préétablies génétiquement qui peuvent être associé à des actions spécifiques, apprises et mémorisées. L’équilibre du geste est atteint quand celui-ci semble avoir été conduit avec justesse, précision et efficacité.
Relation avec le polygone de sustentation
Généralité : c’est le polygone circonscrit à la surface d’appui d’un corps, à l’intérieur duquel doit se trouver la verticale du centre de gravité. Ce système est souvent réduit à un trièdre représenté par les liaisons théoriques au support qui immobilisent le système dans les rotations dites de roulis et de tangage. Dans notre cas les appuis se multiplient et peuvent déformer le polygone. Une masse inerte et soumise à son poids ne comporte qu’une action dite résistante fournie en réaction par le support.
Application au kayak Pour le système statique kayak + pagaie à la surface de l’eau, on considère que le polygone de sustentation est un triangle.
Le bateau est légèrement penché du côté de l’appui.
Dans un système pagaie, kayakiste, kayak, eau  en mouvement : les appuis longitudinaux sur la coque existeront toujours mais l’appui transversal suivra la pale qui propulse dans l’eau. Le pagayeur qui recherchera à optimiser ces appuis sur l’eau aura tendance à optimiser ses appuis le long de son axe longitudinal. Selon les besoins, le troisième appui sera réparti entre la coque et la pale au moment du déplacement et selon les besoins la surface de sustentation sera plus ou moins grande.
En recherche de vitesse les actions de pagayage seront proches du bateau pour réduire la surface de sustentation, en mode de ré équilibration les actions seront éloignées du bateau pour augmenter cette même surface. Cette zone d’appui créée autour de la pale travaille par traction ou par poussée dans l’eau. Elle se dédouble en complément avec un appui latéral de la coque. Comme on fait ce que l’on peut, plus le kayakiste est performant plus il tend à travailler sur les appuis du bateau afin et que la pagaie soit la plus propulsive.
Remarque : Si les kayaks directeurs sont moins stables à l’arrêt que le bateau tournant ou manœuvrier, c’est qu’en général ils sont plus étroits. Donc leurs surfaces de sustentation sont réduites. Les bateaux les plus étroits sont les kayaks de course en ligne, ils sont donc très instables (Ce sont des bateaux très rapides qui naviguent sur eau calme, c’est une des deux disciplines olympiques).
Notion de couple ou Moment de force :
Généralité : Le moment d’une force par rapport à un axe est représenté par un vecteur représentant cette force et sa distance à l’axe dans le plan du vecteur perpendiculaire à l’axe. La mesure en mètre-newton est le produit de l’intensité des forces par cette distance : M=F x D.
Comme nous sommes en présence d’un produit, il est à rappeler que si F est maintenue et que D augmente alors M augmente et inversement.

Quand une force s’applique à une distance de son point d’application, cela génère un mouvement en rotation, le point d’application est donc le centre de rotation.
Exemple du vélo : Un cycliste ressent très bien la notion de couple en appuyant sur les pédales de son vélo. Plus le plateau est grand, plus ça fait mal aux jambes mais plus ça va vite !
Application au kayak Le pagayage en kayak se fait sur les deux côtés du bateau et à une certaine distance du centre de gravité, donc le bateau tourne un peu à chaque coup de pagaie… notamment lors des premières séances d’un débutant.
Couple de renversement et couple de stabilité
Généralité : Il ne s’agit plus de la rotation du bateau autour d’un axe vertical (sa direction), mais de rotation autour de l’axe longitudinal du bateau (sa stabilité).
Quand le poids du kayakiste n’est plus au dessus du polygone de sustentation alors naît la fameuse distance D et plouf dans l’eau !
Applications au kayak : Un bateau large est plus stable qu’un bateau étroit et, à force égale, un appui de la pagaie est d’autant plus efficace qu’il est réalisé loin du bateau, inversement, plus le pagayage est proche du bateau plus les forces doivent être importantes pour maintenir l’appui.
Pour travailler son équilibre, des expériences riches d’émotions pourront se faire dans des bateaux moins stables ou avec des pagaies plus courtes, voire les deux. La stabilité s’acquiert par la pratique, mais aussi par la découverte de nouvelles situations autour du déplacement, pas seulement en kayak. Les compétences acquises sur d’autres engins de glisse comme le surf, la planche à voile, le dériveur… se transfèrent pour la pratique du kayak.
Relation entre la position de la pagaie et le bateau
En fonction de la distance de la pagaie par rapport au bateau, l’action de celle-ci aura un rôle différent.
- Dans le cas où l’action d’appui dans l’eau est éloignée de la coque, le moment de couple sera maximal. L’action sera alors stabilisatrice.
- Dans le cas où l’appui est proche du bateau, le couple de stabilité sera plus faible et l’action aura une dominance propulsive.
Remarque : Ces facteurs varient selon la taille de la pagaie, la surface de la pale, la vitesse d’action, les qualités de l’eau et la surface d’appui du bateau donc les frottements induits au moment des déplacements. Si un ou plusieurs des paramètres sont faibles, les autres sont plus importants pour compenser
Couple de redressement:
Généralité : C’est l’énergie qui va permettre le rétablissement du bateau. Organisée de façon inverse et supérieure au couple de renversement elle va rétablir l’équilibre initial.
Remarque : En fonction de l’angle que prend le balancier du bateau l’énergie à mobiliser est proportionnelle. Peu d’énergie est nécessaire au rétablissement de l’ensemble quand l’angle est faible.
La forme de la coupe transversale de la coque va également influencer le mouvement de redressement. Dans le cas d’une coque ovale, donc plus large, le redressement demandera plus d’énergie qu’avec une coque ronde.
Dans le cas où il n’y a pas d’aide extérieure, le redressement en kayak devra combiner stratégie et subtilité. La stratégie va consister à utiliser les lois de la mécanique. C’est là que la pagaie va entrer en jeux en se maintenant à la surface de l’eau pour créer un point d’appui. Pour la subtilité, ce sont les facteurs vitesse et de densité de l’eau qui vont entrer en jeux (voir plus loin).
Notion d’appui
Généralité : Jusque là, nous avons réduit la notion d’appui à un polygone de sustentation déformable. C’est vrai en statique mais un kayak est fait pour se déplacer sur un support mouvant. Pour être complet, il faudrait remarquer que le bateau offre aussi une résistance à la pénétration dans l’air et au vent, dont nous allons pour l’instant mettre de côté les poussées.
Application :
Un kayak trouve son équilibre par une multitude de points d’appuis que l’on va considérer comme des zones d’appuis en mouvement perpétuel. Elles sont constituées par la carène en mouvement dans les vagues et le jeu des pales de la pagaie dans l’eau.
Les appuis longitudinaux limitent le tangage et les appuis latéraux limitent le roulis.
Chaîne d’appuis : L’ensemble eau kayak, kayakiste, pagaie, constituent une chaîne d’appuis en boucle qui sont une succession de liaisons entre ces éléments, le kayak à son occupant, l’occupant à sa pagaie, la pagaie à l’eau et l’eau au kayak. Ainsi la boucle est bouclée !
Notion de qualité d’appui.
Lorsque que la pale de la pagaie accroche l’eau, elle appuie plus ou moins à l’eau cette dernière offrant une résistance.
- Notion d’appui dur : l’appui dur est l’action de pagayage optimale qui permet de répondre seulement à l’objectif de se déplacer. Pour cet appui soit dur, la pale doit être perpendiculaire à la traction et la dépense d’énergie optimale ! C’est le cas quand cette énergie ne génère pas d’autres comportements. C’est certainement le premier secret du kayakiste. Quand la sensation de résistance, de force, et de dureté dans les mains est réelle, à ce moment-là l’appui dur est créé. Il permet un déplacement direct en induisant un soutien de l’ensemble constitué du kayak, de l’équipement et du ou des occupants.
- La recherche de l’appui dur est obtenue par réflexe et par prise d’informations visuelles. Le kayakiste cherche alors à placer sa pale en se repérant plus ou moins à l’eau. Cet ajustement se fait par prise d’informations extéroceptive comme le toucher et proprioceptive comme l’oreille interne qui renseigne sur la position du corps dans l’espace.
- Si la sensation n’est pas assez dure, le kayakiste peut augmenter alors de la vitesse de passage de la pale ou celle-ci peut être enfoncée un peu plus dans l’eau. Il pourra également chercher à garder son manche plus à l’horizontal. Ou encore des combinaisons entre toutes ces opérations peuvent être choisies. Si l’angle de pale doit changer, c’est que certains critères comme la direction ou l’équilibre ne sont pas satisfaits.
- Dans certains cas l’eau est si dure que le kayakiste se voit obligé de refuser le maintien de son appui pour construire une autre action. Il peut modifier l’angle de la pale (voir angle d’incidence), ou il peut moins tracter et augmenter la cadence de pagayage ou même rapprocher l’action de son bateau.
Dans le cas où l’action doit être stabilisatrice, cela pose des problèmes. Le corps qui se retrouve mal organisé, mal orienté, voire tout « boudiné, engoncé» ne permettra pas forcement la transmission de l’appui d’équilibration.
Pour permettre un appui dur en eau trop dure, il est possible d’attendre un peu pour voir si c’est mieux ailleurs (eau moins dure) ou il faut moins enfoncer la pale dans l’eau ou encore modifier l’angle de pale afin de diminuer la résistance de l’appui par diminution de la surface de travail (voir angle d’incidence)
Le deuxième appui, c’est l’appui cochon, Si à la base c’est un appui dur, la différence se fait dans le fait que la dépense d’énergie est bien supérieure à ce qu’il fallait. En général ça éclabousse de partout, d’où son nom !
- Notion de faux appui ou de fausse pelle ou l’appui mou :  L’appui mou est un appui raté chez le débutant. L’action est probablement faite avec la tranche de pale et dans ce cas la pagaie se dérobe et ne tient pas son rôle. L’angle d’incidence de la pale est de 0°, parallèle au déplacement ou nul. En général ça finit dans l’eau.
- L’autre cas se rencontre lors de navigation tumultueuse. L’eau perd alors sa qualité d’appui car elle est molle.
- L’appui mou est très bien géré par les experts qui vont en ligne droite avec une séquence de pagayage alternée de chaque côté, en effet ils font semblant de faire l’action sur un des côtés car elle n’est pas utile à la conduite du bateau.
- l’autre cas ; c’est quand une partie de la pagaie casse, mais là c’est juste pour en rire.
L’angle d’incidence :
 Généralité : C’est l’angle sous lequel l’eau vient frapper une surface, notamment celle de la pagaie, de la dérive ou du gouvernail.
 Une telle surface en déplacement dans l’eau va engager la direction du bateau en fonction de sa forme et de son mouvement .
 Cette incidence va aussi induire des déformations dans l’eau au niveau des courants.
 Applications : À l’arrière de certaines voitures de course a été posé un aileron. Cette surface dont l’avant est orienté vers le bas va coller la voiture à la route sous l’effet la vitesse, l’empêchant ainsi de décoller par sa vitesse ou le relief de la route.
 Sur un bateau à voile le gouvernail placé à l’arrière va permettre d’orienter la direction du bateau par le réglage de son incidence. D’autres phénomènes vont se produire (voir plus haut les notions de traînée et d’écoulement), d’ailleurs si le gouvernail était à l’avant l’angle serait le même mais du point de vue comportement ce serait différent et plutôt radical (les bateaux à voile de l’America’s Cup en ont un caché à l’avant qui vient compléter celui de l’arrière)
Décomposition des forces :
La résultante des forces appliquées à une surface plane plongée dans un courant constant est perpendiculaire à cette surface. 
Si cette surface est exactement en travers du courant, elle va être poussée dans la direction du courant et accélèrera jusqu’à atteindre la vitesse du courant. A ce moment là, il n’y a plus aucune force sur la surface, elle est à la dérive.
Si elle est dans l’axe du courant (et d’épaisseur nulle.. c’est de la théorie !), elle ne subira aucune poussée et restera théoriquement immobile  sans perturber l’écoulement de l’eau.
Concrètement, en kayak, ça veut dire que vous dériverez moins dans un courant ou dans le vent si vous restez face au vent ou au courant.
Dans tous les autres cas, c'est-à-dire pour une incidence variant de 0° à 90°, la force peut être décomposée en une force perpendiculaire au courant (la portance, qui va permettre de traverser le courant) et une force dans l’axe du courant (la traînée, qui va nous faire dériver).
Applications au kayak :
 Un gouvernail va diriger le kayak du côté où il est orienté avec une efficacité croissante en fonction de la vitesse, mais il va aussi le ralentir proportionnellement à l’incidence choisie.
Pour moins se fatiguer, il vaut donc mieux tourner avec de la vitesse en utilisant doucement le gouvernail plutôt que d’appuyer à fond sur la pédale sans pagayer.
 La pagaie aura le même rôle, une pale de pagaie positionnée sur le bord du bateau face au déplacement sera freinante et modifiera le parcours du kayak, à charge pour le kayakiste de doser l’incidence pour répartir ses forces entre orientation et propulsion. On déconseille donc les freinages brutaux d’un côté et autres rétro-propulsions au profit des manœuvres actives qui préservent la vitesse du bateau.
C’est aussi la pagaie qui permet les actions de stabilisation. On gère la force d’appui en réglant l’angle entre la pale et la surface de l’eau. Cet angle va aussi jouer un rôle directeur de l’embarcation, va également modifier la conduite de la pagaie sur une trace plutôt courbe. Une action combinée entre appui et glissade de la pale permettra de trouver un compromis entre le besoin de rééquilibration, les degrés de liberté du corps possible et les conditions de pratique.
Astuce : Si vous avez un gouvernail, rien ne vous empêche de combiner son action avec celle de la pagaie. Utilisez le doucement et faites une légère propulsion circulaire, vous allez amorcer une courbe impeccable tout en accélérant et en vous stabilisant. Le bonheur !
Les kayaks directeurs, notamment les kayaks de mer, ont une étrave et une quille qui provoquent un effet  gouvernail à incidence 0°. Le profil de l’avant étant dans l’axe du profil de l’arrière, ils vont rester en ligne, d’autant plus qu’ils sont longs. D’où leur nom. Hélas pour les kayakistes de mer cela vient contrarier fortement les actions d’incidences de la pagaie. La bonne nouvelle est que la gîte permet de réduire fortement cet effet directeur. Donc n’hésitez pas à gîter du côté de vos manœuvres.
Incidence du courant sur la coque.
Alors pourquoi utiliser des bateaux longs ? Plus la partie immergée du kayak entre la proue et la poupe est longue et étroite, plus elle se rapproche de notre plan théorique plongé dans l’axe du courant et ne subissant aucune force de dérive. Donc plus un bateau est long, moins il est fatiguant !
En pratique, il nous faut distinguer les différentes forces, des noms spécifiques leur sont donnés.
Le courant reçu sur la coque quand il est propulsé en eau calme est le courant relatif ou le courant de vitesse.
Le courant reçu sur la coque quand il est immobile dans un courant marin est le courant réel.
Le courant reçu sur la coque quand il est propulsé dans un courant marin est la somme vectorielle des deux forces précédentes et s’appelle le courant apparent.
Notion d’équilibre dans le déplacement
L’équilibre dynamique est atteint lorsque la résultante des forces appliquées à un solide en mouvement est nulle, sa vitesse est alors constante.
L’équilibre directionnel est atteint lorsque le couple résultant des forces appliquées à un solide en mouvement est nul, sa trajectoire est alors rectiligne.
L’équilibre directionnel et les écoulements laminaire autour la coque
Quand un bateau se déplace sur l’eau il la déforme. C’est entre autre à cause de sa forme, de son poids et de sa vitesse.
En se déplaçant le kayakiste pousse et écarte l’eau qui est devant lui, ce qui se matérialise par les vagues faites autour du bateau et les turbulences qui sont le siège d’ondes de forces qui ramènent théoriquement l’eau à son état d’origine (le sillage). Plus discrètes, des ondes sont présentes aussi sous le bateau. Ces déplacements d’eau sous la coque sont les écoulements laminaires.
Phénomène de dérapage.
En équilibre directionnel, du fait du courant apparent, l’avant du kayak est maintenu par des pressions égales de chaque côté, mais l’arrière est dans une zone de dépression créant des turbulences et comme l’arrière ne peut pas se séparer de l’avant, le bateau continue à aller droit un peu comme un drapeau qui flotte dans le vent. Si l’équilibre directionnel est rompu par une force supplémentaire (coup de pagaie dissymétrique, étrave du bateau tapant une vague en biais, etc..) l’avant est freiné et l’arrière allant alors plus vite que l’avant, il part sur le côté en dérapage*, voire en tête-à-queue*.
Remarque : Chaque action de pagayage tend naturellement à faire tourner le bateau jouant alors le rôle de déclencheur du dérapage, le calvaire des débutants !
Remarque : Vu que l’arrière est plus libre que l’avant, le centre de rotation se retrouve sur l’avant.
* tête à queue, dérapage contrôlé ou non, Le tête à queue c’est un demi-tour qui arrête l’engin. Le dérapage contrôlé est utilisé pour un changement de trajectoire à court rayon que l’on contient pour ne pas provoquer de tête à queue. Incontrôlé, il va nous faire perdre notre  route voire nous amener sur l’obstacle qu’on essayait de contourner.
Notion d’assiette du bateau
Environnement: L’assiette décrit une situation d’équilibre. Dans le cas d’un bateau cela décrit ses appuis sur l’eau. On distingue quelques positions remarquables, à plat, penché sur le côté, à l’envers, penché en avant ou en arrière.
Principe : Une assiette sur l’avant signifie que l’appui du bateau se fait plus sur l’avant avec le poids du pagayeur engagé sur cette partie du bateau afin de le tasser.
-En général le kayakiste utilise l’assiette dans l’intention d’améliorer le déplacement ou de trouver une stabilité adéquate, cela peut faire accélérer, ralentir le bateau ou modifier la trajectoire d’un virage.
Avec de la vitesse, la coque sur l’eau va générer des écoulements laminaires. A plat, ils sont symétriques, quand le bateau n’est plus à plat les écoulements sont modifiés. Schématiquement la surface en contact avec l’eau va être freinée par rapport aux surfaces émergées, d’où une dissymétrie des forces. Donc les variations d’appuis du bateau sur l’eau vont entraîner des déséquilibres qui amènent  des modifications de trajectoire.
En haut d’une vague, l’appui sur l’avant pourra accélérer la descente, l’appui sur l’arrière permettra de refuser cette descente si on ne veut pas partir au surf.
Remarque : Les formes des différents modèles de bateaux vont plus ou moins favoriser des trajectoires. Ainsi les bateaux avec des girons pas trop prononcés tourneront moins et les bateaux à bouchains seront moins stables s’ils sont inclinés sur le côté.
Les kayaks directeurs qui sont équipés d’une étrave et d’une quille, ou d’ailerons ou d’une dérive auront des comportements marins différents suivant la répartition des charges qui conditionne l’assiette.
Inclinaison latérale du bateau ou faire gîter son kayak
Environnement: L’inclinaison latérale porte le nom de « gîte », la gestion en sera différente selon que l’on est débutant ou expert, navigateur loisir ou compétiteur.
- Les débutants vont essayer de garder leur bateau à l’horizontal.
- Les autres, surtout des compétiteurs parlent de garder le bateau à plat pour ne pas perdre de vitesse, le bateau sera donc à plat par rapport à l’eau pour conserver des écoulements laminaires symétriques. Donc si l’eau est calme le bateau sera horizontal. Si l’eau est inclinée sur une pente de vague alors le bateau sera à plat sur l’eau et incliné par rapport à l’horizontale.
Remarque : Si le débutant ne trouve pas drôle que le bateau penche sur le côté, l’inclinaison reste néanmoins une action capitale à la gestion de sa conduite. Le tout est de bien comprendre, de bien sentir et de trouver des repères. Si le goût de l’exploration l’amène à pencher le kayak en envoyant le corps d’un côté, il est fort probable que l’ensemble finisse à l’envers. L’inclinaison est une affaire de précision et d’organisation.
Gestion de l’assiette pour favoriser un changement de trajectoire
 Essais de gîte sur eau calme
Observation : le kayak de mer tourne plus facilement quand il penche sur un de ses côtés mais le sens du virage est induit par la manière de pagayer. Donc le sens de l’inclinaison sera celui qui facilite la manœuvre
.
Dans le cas où l’inclinaison est prise vers l’intérieur du virage, la courbe se fait plutôt en dérapage long. Si l’inclinaison se fait du côté inverse, la courbe sera plus courte. Cela dépend aussi du modèle du bateau car les formes de coque vont plus ou moins influencer la trajectoire.
Assiette longitudinale
Nous pouvons pagayer en étant penché sur l’avant du bateau, nous pouvons également le faire en étant sur l’arrière.
- Dans le cas où le kayak est tassé sur l’avant, un point d’appui se crée sur l’avant. Le bateau à tendance alors à se guider à partir de l’avant. L’arrière qui est moins dans l’eau traîne, il chasse en dérapage de l’arrière.
Remarque Plus le bateau à une quille prononcée, moins il est possible de le faire déraper de l’arrière en chargeant l’avant. Plus le bateau a une étrave prononcée moins il est possible d’engager la proue dans un virage en se penchant en arrière.
 Comme à ski ou en rollers, l’appui est en général sur l’avant. Ce positionnement va permettre un meilleur guidage sur la route à suivre. 
Quand le corps est en bascule arrière le bateau va moins déraper mais l’avant sera moins dans l’eau. Le bateau va alors louvoyer davantage. Les pertes de trajectoire seront monnaie courante surtout si la surface de l’eau est variée ou que les actions de pagayage sont imprécises
De façon générale la bascule arrière sera utilisée avec l’intention de ne pas enfourner (enfoncer l’avant sous l’eau) dans les vagues. Dans ce cas les propulsions sont menées avec beaucoup d’attention.
Remarque : Si la bascule arrière est envisageable pour modifier la trajectoire, de nombreux bateaux n’y réagissent pas. Notamment ceux qui ont peu de giron, une quille voire deux ou qui sont très longs. Seuls les bateaux manœuvriers gèrent ça au mieux car ils sont courts avec du giron et comportent un fond plat.
Remarque : Les bascules associées à la gîte permettent de déplacer la zone d’appui sur un quart environ de la surface de la coque, contrairement à l’appui centré où la traîne et le dérapage resteront répartis sur la longueur de la coque.
Remarque : Que ce soit en kayak, en surf ou en dériveur, il y a la possibilité de prendre appui sur l’arrière grâce à la capacité de déformation de l’eau. L’arrière du kayak peut être plutôt court, plat, avec du giron, voir élargi pour compenser les problèmes d’équilibre du kayakiste.
Essai de gîte dans des vagues.
Observation: en naviguant plutôt face aux vagues
- Avec un bateau tournant et sur de petites vagues, la course du virage sera plus longue avec une gîte intérieure car les écoulements favorisent la glisse. L’inclinaison extérieure ne favorise pas l’écoulement de l’eau sous la coque, les bateaux tournants comportant très souvent des bouchains vifs ou des carres, ces parties de la coque entre en action suite à une contre gîte et vont accentuer le freinage en fonction de leur affûtage.
Remarque : En ski la forme parabolique des carres va permettre d’avancer et améliorer l’accrochage sur l’avant dans le virage alors il sera plus court.

Cette forme peut être exploitée pour le wave ski.

 - Avec un bateau directeur : Quand le même exercice est réalisé avec un bateau directeur, le bateau tourne plus court quand il est incliné à l’extérieur du virage.
Remarque : Quand l’étrave est plongée dans l’eau (par les vagues), elle joue à plein son rôle directeur. A l’opposé du kayak tournant, les bords du kayak directeur sont plutôt ronds voir plats. Au moment où le kayak est gîté, les bords vont favoriser les écoulements au dérapage. La stabilité sera aussi améliorée.
Remarque : Si la quille gène dans les virages, il faut se rappeler qu’elle sert à d’autres moments. La dérive escamotable donne de la polyvalence au bateau dont on peut moduler finement le caractère directeur en fonction des conditions de mer et de vent.
Gîter dans des vagues qui poussent le kayak
- Avec un bateau tournant : S’il est possible par principe d’incliner le bateau d’un côté ou de l’autre pour le même virage, on s’apercevra qu’un appui sur le bouchain extérieur rend la situation plutôt instable. On peut en jouer ou se trouver dans une situation de dernière chance, mais il est plus sûr d’incliner à l’intérieur du virage.
- Avec un bateau directeur - Quand les vagues sont petites et que l’étrave est mouillée, le bateau va bien mieux tourner avec une inclinaison sur l’extérieur du virage.  Quand les vagues sont plus grosses, l’étrave est souvent hors de l’eau, l’arrière aussi, voire les deux en même temps. Le kayak est alors posé au sommet de la vague sur un point d’appui central et va pouvoir tourner très facilement et à plat comme un bateau court autour de son centre de gravité.
- Quand le bateau est « au fond » de la vague, la quille et l’étrave enfoncées dans l’eau font leur travail, inutile d’incliner car ça ne tournera pas !
Gestion de l’assiette avec l’intention de gérer la stabilité
Environnement :
Parfois une force extérieure veut nous renverser. Si c’est un camarade de jeux, on aura le temps de voir venir! Si c’est un rouleau pris par le travers il faudra plutôt incliner le bateau contre la force qui veut nous envoyer à l’eau. Toutefois, une inclinaison excessive venant à présenter le pont du bateau à l’eau qui déferle peut être fatale.
La glisse : La glisse correspondant à un minimum de tous les frottements qui nous ralentissent. C’est rare, la résistance au déplacement créée par la déformation du milieu nous freine, le décollage du mouvement est en retard par rapport à l’impulsion. On parle d’inertie. Dans un mouvement tournant, l’inertie se manifeste sous forme de dérapage.
Remarque : Les récepteurs qui fournissent la sensation de glisse sont les capteurs de pression au niveau de la peau mais aussi la vue et l’oreille interne.
Application au kayak : La conquête des grands espaces en kayak se fera aussi avec la glisse qu’il faudra apprendre à la gérer.
La sensation de glisse sur l’eau est un véritable plaisir qui varie en fonction du type de bateau, certaines carènes convenant mieux que d’autres.
 La qualité de la glisse va être liée à la qualité du travail de la pagaie dans l’eau mais le poids de l’ensemble ainsi que sa répartition et la capacité de pouvoir le lancer va aussi l’influencer.
Après l’équilibre, les phénomènes de glisse font partie des premières découvertes du débutant
La glisse se ressent facilement sur eau calme pendant la phase de déplacement du bateau entre deux coups de pagaie. Elle intéresse le kayakiste qui cherche à minimiser sa dépense d’énergie en optimisant sa cadence de pagayage. La phase de glisse permet au kayakiste de ressentir autre chose entre deux coups de pagaie par exemple prendre conscience qu’il est en équilibre dans un monde puissant (je parle de la vague !).
En présence de vagues, la glisse est entre autre déclenchée par un déséquilibre, donc une chute, ensuite la glisse s’engage. Ce déplacement est un équilibre dans le déséquilibre. La glisse c’est l’instant qui nous indique que nous sommes en phase, même si ça n’est qu’une pente plus un truc qui est dessus avec son poids sur l’avant, et alors « c’est parti mon kiki ! ». En plus il y aura de la vitesse alors : «- Surfin’ USA ! » (The Beach Boys).
La glisse c’est l’équilibre dans le tumulte du déplacement. Sur un dérapage la force centrifuge génère une glisse tendant à éjecter le kayakiste à l’extérieur du virage, nouvel équilibre à contrôler source de sensation enivrante. La recherche de glisse, c’est la recherche de la perfection, c’est le travail de toute une vie, chaque pagayeur aura beaucoup de mal à en parler de façon simple et précise. C’est finalement plus une sensation qui nous traverse que quelque chose de formel.
La glisse c’est la preuve que nous nous avons notre place ici à cet instant, car cet équilibre nous prouve que nous avons le droit d’en faire partie donc d’exister. Ça parait délirant ! Pensez ce que vous voulez, c’est néanmoins un repère qui peut donner goût à la vie. La glisse c’est donner vie (vie comme plaisir de vivre et pas survie) Voir le sourire accompli de quelqu’un qui découvre la glisse est encore l’occasion de partager de bons moments fraternels et hédoniques. La glisse c’est communicatif !

Notion de transmission d’énergie S’il y est capital de trouver l’appui dur, il faudra ensuite déplacer le bateau de façon optimal. Pour cela il faudra se mobiliser et mobiliser le bateau en le tirant vers le point d’appui dans l’eau. C’est là que les calages vont jouer leur rôle mais ce n’est pas tout.
Le gainage : C’est la procédure qui permet de transmettre l’énergie d’un point à un autre du corps en passant par les différents segments corporels liés les uns aux autres. Ces segments composés d’organes très diversifiés de par leurs caractéristiques, ont différents degrés de liberté de mouvement. Ils se doivent d’être maintenus et gainés pour limiter certains mouvements parasites facteurs de perte d’énergie.
Application : Imaginez que vous êtes assis sur le fauteuil ergonomique d’un dentiste et qu’il sort sa « roulette ». Vous verrez que l’outil qu’il tient tourne. Cet outil utilise une force transmise par un moteur relié à un câble d’acier tournant sur lui-même dans une gaine. Sans cette gaine, le câble n’arriverait pas à transmettre le mouvement du moteur jusqu’à son extrémité.
- Application au kayak : A chaque fois qu’on prend appui dans l’eau avec la pale de la pagaie, on transforme en mouvement du bateau par l’intermédiaire d’une chaîne de contacts l’énergie musculaire du corps. Ces forces passent de levier en levier, doigt vers main, puis main vers avant-bras et ainsi de suite jusqu’au bateau par l’intermédiaire du siège, du dosseret et du cale-pied.
En marche avant la transmission d’énergie vers le bateau se fait via une poussée sur le calage du même côté de l’appui de la pagaie. Il est souvent difficile de trouver seul les repères qui font que la transmission soit optimale mais lorsque le pratiquant gère cette transmission, il aura instantanément la sensation d’être plus stable et il ira plus vite.
Remarque : Il est possible de pousser avec le pied opposé notamment pour les changements de direction amorcés par un appel.
Les pertes d’énergie en dehors de l’axe longitudinale peuvent provoquer un  louvoyage physiquement coûteux.
Pour favoriser la poussée de la jambe on peut prendre la position course en ligne, c’est à dire les genoux centrés dans le cockpit du kayak, sans contact des jambes avec le pont du bateau. La gestion de l’équilibre sera plus difficile.
Il suffit par exemple qu’une articulation, la plupart du temps dans les bras ne soit pas mobilisée pour qu’elle absorbe une partie de l’énergie. Le gainage des segments est l’un des grands facteurs qui influence la performance. Fixer les articulations pour la transmission d’énergie est un travail difficile qui requiert une grande attention. C’est certainement le deuxième secret du kayakiste.
PS : la prochaine fois, chez le dentiste rendez hommage à la gaine, sinon faites un sourire !
Gestion de l’énergie ou La force du Jedi.
Environnent: Nous ne sommes pas tout seul à réfléchir, d’autres l’ont fait avant nous. Au pays du soleil levant, le corps est vu d’une façon qui peut nous aider à trouver des stratégies pour transmettre l’énergie. Nous avons tous vu un athlète de karaté casser des briques et pour ça le travail sur le gainage est primordial, il est donc très intéressant de connaître les « trucs » de ceux qui voient des soleils partout !
Mode opératoire: Considérons qu’au niveau du bas ventre il y a un pli cutané situé sous le nombril que l’on peut sentir avec les doigts en fléchissant un peu le buste et remarquer qu’il y a un centre. D’ailleurs quand on tousse, les doigts se déplacent vers l’avant. Ce point s’appelle en énergétique chinoise le Tan-Tien inférieur, lieu de l’énergie vitale Jing, pour d’autres un Chakra (pas de morue!). Dans tous les cas, il faut imaginer ce lieu comme un soleil dessiné par un enfant, un truc rond jaune avec des traits représentant les rayons. Sa taille est environ celle d’une balle de tennis (jaune). Pour ce qui nous concerne, ce centre serait le centre de départ pour envoyer l’énergie, comme un interrupteur déclenché par le système nerveux. Donc quand nous voulons transmettre, nous contractons cette petite partie d’abdos. Puis il ne nous restera plus qu’à envoyer la sauce vers les bouts qui nous intéressent : mains, pieds...
Pour que ça marche parfaitement, il faut y associer le souffle (Energie Qi issue du Tan-Tien médiant proche du plexus solaire). D’ailleurs ceux ou celles qui ont assisté à une préparation à l’accouchement ont déjà remarqué cette mise en place pour faire un bon travail de transmission. C’est quand la sage-femme dit « Attention… ! Poussez ! Poussez madame ! Pas vous monsieur! » (Ou quand vous serez en kayak !) C’est peut être le premier secret du kayakiste.
Variable : ceux qui trouvent qu’ils respirent trop souvent avec en plus un souffle court, n’on qu’à pagayer moins vite !
Observation : Quand on veut dégager un coup de démarrage, il est possible de placer sur une expiration deux à quatre premiers coups de pagaie. Si après dix actions environs les six suivantes sont faites en apnée, un temps de récupération sera nécessaire pour d’enchaîner d’autres actions efficaces à la suite.
Observation, pour ceux qui veulent en savoir plus pour se perfectionner ou trouvent tout cela obscur, allez faire du taï chi chuan ou du yoga, c’est bon pour la complémentarité.
Les placements du corps.
Les jambes et les pieds
En général, les genoux sont écartés et s’ouvrent pour aller en contact sous le pont du kayak quand il y en a un. Cela entraîne les pieds à prendre une position en éventail. Cela permet un meilleur maintien dans le bateau et contribue gérer le tangage. Quand les courbatures se font sentir, il est préférable, si la situation est stable de relâcher la pression des genoux. De nombreux kayakistes qui ont eu un lien avec la complétion ne mettent pas les genoux au plafond mais les regroupent plutôt sur l’axe longitudinal afin de mieux transmettre la poussée au bateau.
Le bassin et le tronc.
Si le corps est à priori incliné en avant, cette position est déterminée par l’antéversion du bassin. Par conséquent les fesses sont plutôt en appui avec le siège sur les articulations ischio-fémorales plutôt que sur les liaisons ischio-vertébrales. Nous pourrions dire qu’il faut sortir les fesses en arrière, ou qu’il faut faire un « cul de poule ». Cette position prise par le bassin est bien connue des yogi, et des pratiquants du Tai-chi. Elle est aussi adoptée par les enfants qui débutent la marche ou encore par les musiciens qui jouent debout. Cette position particulière a tendance à faire basculer le tronc en avant. Cet angle tout à fait particulier permet au tronc d’avoir une assez grande mobilité de mouvement entre le rachis (ligne vertébrale) et le bassin. Cette mobilité du tronc permettra au corps de trouver son aplomb et de résonner comme il faut quand la coque penche.
A l’inverse, l’inclinaison sur l’arrière bloque beaucoup plus le tronc sur le bassin car les vertèbres se verrouillent et diminuent la liberté de mouvement. Les risques de renversement sont plus grands car notre poids qui s’associe à l’inclinaison du bateau va entraîner la chute de l’ensemble. Si les vertèbres sont fixées au bassin et que le bassin est fixé au siège et que le bateau sur lequel est fixé le siège penche, tout le reste suit le mouvement. Cette position nécessite d’avoir une ceinture abdominale correcte si l’on ne veut pas se retrouver avachis en arrière.
Comme le ferait remarquer l’ostéopathe : la position ne doit pas non plus effacer la courbure lombaire. Comme d’habitude le contrariant Homme que nous sommes nous dit que les choses ne sont pas simple car il y a toujours des cas d’exception alors chacun fait comme il le sent, nous ; on à tous raison et pour rassurer ceux qui font le contraire, ils peuvent savoir que des expériences en course en ligne et notamment au 200m ont mis au jour que suivant certaines spécificités corporelles certains athlètes étaient plus efficace car il avait une meilleur transmission.
Le dos
Il est constitué du rachis qui est l’empilage des vertèbres qui nous offrent des libertés de mouvement. A partir de l’axe vertical de référence, la flexion en avant est plus ou moins possible et l’extension permettra de retrouver la verticale. L’extension vers l’arrière est par contre presque nulle. Sur le côté il est possible de s’écarter de la verticale par un mouvement d’abduction. Le retour du mouvement est l’adduction. Sur la verticale par exemple il est possible de faire des rotations qui d’ailleurs sont plus importantes sur l’avant que sur l’arrière. Au niveau des vertèbres lombaires, il est possible de mobiliser tous les mouvements ensembles, c’est la circumduction.
Dans le cas où le pratiquant a un excès de poids au niveau du ventre, alors ce volume aura du mal à trouver une place dans le volume qui est au-dessus des genoux. Dans le cas où ce corpulent est motivé, il lui faudra un dosseret large et haut pour lui forcer à tenir une position mais placé plus en arrière afin qu’il ne se fatigue pas trop et qu’il ait moins mal au dos. Cette position, qui réduira sa mobilité, exigera qu’il ait un bateau plus stable et qu’il prévoit des temps de navigation raisonnables. On peut trouver des sièges qui vont maintenir cette position.
PS souvent : ce qui est vrai pour les uns peut ne pas l’être pour les autres, donc c’est comme on le sent aussi !
Remarque : Souvent le jeu en kayak commence quand il faut faire ce que l’on n’a pas le droit de faire, la bascule arrière est souvent un moment ou le kayak devient « joueur » !
Remarque : Souvent les émotions font qu’elles déteignent sur nos postures. Le pratiquant qui se retrouve en arrière par peur de la vitesse ou d’aller de l’avant risque d’avoir un instant d’existence compliquée, il faudra donc au plus vite en reprendre le contrôle.
Même si le tronc est en général à l’aplomb à l’arrêt, une inclinaison latérale peut être générée par le pagayage. Dans le cas où cette inclinaison est importante, un plouf pourrait ne pas être loin si l’on ne maintient pas un bon appui.
Sur des vitesses lentes le kayakiste s’avachie et se fatigue, le corps peut devenir douloureux. Au repos, il vaudra mieux se tenir à quelque chose de solide (bateau du voisin, rivage par exemple).
Les épaules
Les épaules se retrouvent mobilisées par rotation. Pour que nos chaînes musculaires soient au travail et que les actions passent d’un côté à l’autre du bateau, le tronc doit pouvoir tourner autour de son axe. On distingue deux rotations.
La rotation positive correspond à une extension sur l’avant pour aller chercher l’eau avec la pagaie. Cette rotation positive est synonyme d’efficacité mais elle n’est pas toujours facile à mettre en place car elle peut amener le pagayeur à décentrer le poids de son corps et entraîner un déséquilibre. C’est beaucoup de temps passé sur l’eau pour le gérer.
La rotation négative est celle qui concerne les mouvements de l’épaule vers l’arrière. En fin de la propulsion elle va tasser le bateau sur l’arrière et limiter la puissance car la force fournie par la pagaie est oblique par rapport à l’axe du bateau.
Pour augmenter l’amplitude vers l’avant, le travail se compte en dizaine d’heures pour obtenir un résultat efficace. Lors de sorties longues, la fatigue apparaissant, il faudra changer de style de temps en temps afin de mobiliser le corps d’une autre façon. Certains préféreront tirer seulement avec les bras ou tenir la pagaie plus verticale pour limiter les rotations.
La Tête
Elle est à l’aplomb, le regard porté suffisamment loin dans la direction où l’on veut aller. Dans le cas où il y a changement de direction, le regard se porte dans la direction du futur objectif, la tête suit le regard. Tout à leur recherche d’informations, les débutants ont tendance à regarder là où il sont (la pointe avant de leur kayak), ce qui les empêche de tenir un cap, ou bien là ne faut pas aller ce qui les y conduit fatalement du fait qu’ils remplissent les critères d’orientation de tête par rapport à la direction.
-« Je vois un rocher... je ne peux pas l’éviter », faute d’avoir regardé à côté, là où j’aurais pu passer !
Petite escapade vers la motricité humaine.
Inclinaison latérale du bateau ou faire gîter son kayak
Mode opératoire: Il suffit de tourner la tête puis les épaules pour que le bateau penche un peu et ça suffit pour obtenir un résultat satisfaisant.
Observations : La gîte est une affaire très personnelle. La taille, le poids, la forme du corps vont interagir avec la carène du bateau. L’action de pencher le corps en avant nous rend plus agile et à l’aise. Inversement si le corps est penché en arrière, le dos va perdre des degrés de liberté car les vertèbres se verrouillent en elles. Si vous avez encore des doutes ou des incompréhensions dans les choix à faire sur l’inclinaison avant-arrière, essayez de placer le corps en arrière en roller. C’est radical!
Récapitulatif sur le pagayage :
Il sert à se propulser, se diriger et se stabiliser
Technique et technique
Environnement: Les anciens kayakistes et techniciens ont défini des gestes de base. Aujourd’hui les mots sont toujours là, mais des nuances sont apparues avec le temps. Certaines techniques sont oubliées ou considérées comme dépassées, d’autres sont utilisées avec certains bateaux, canoës ou kayaks, certaines sont réservées à l’eau vive, d’autres à l’eau calme ou à la mer, la plupart sont communes aux différentes pratiques. Si les mêmes noms sont encore utilisés, les modèles et leurs repères peuvent avoir changé ou été complétés. Hier la technique nous apprenait à exécuter un répertoire de gestes stéréotypés, depuis un certain temps les mots désigne aussi un environnement ou une zone de travail affinée grâce à l’objectif, à la nature du milieu et la disposition de l’exécutant.
Depuis un certain temps mais pas partout, la devise devient : « seul l’objectif compte ». Autrement dit recherchons l’action efficace, elle répond à un besoin, pas à un stéréotype. L’action devient conjoncturelle. Faisant référence à tous les repères disponibles dans l’instant, elle sera corrigée en permanence pour répondre à ceux de l’instant suivant. L’expert sera celui qui satisfera le plus rapidement au plus grand nombre de critères, enrichissant en permanence sa capacité d’anticipation.
Les quatre familles d’actions utilisables en canoë, en pirogue, en kayak.
- Propulsions, Propulsions orientées et tractions orientées. Sont considérées comme propulsions toutes les actions faites avec une traction dynamique qui lancent le bateau vers l’avant. Par conséquent la pale est perpendiculaire à l’objectif. Ces actions sont les plus utilisées pour se déplacer et pour changer de direction. La pale perpendiculaire à l’objectif n’est pas un sujet qu’il faut prendre à la légère.
- Les actions en poussée sont les actions qui servent plutôt de l’arrière comme la rétropropulsion. La poussée vers le bas est utilisée pour se stabiliser. Ces actions sont les plus utilisées pour se déplacer et changer de direction en marche arrière.
- Les actions d’incidences sont les actions de type cinétique qui servent à conduire la trajectoire en orientant la pale dans le courant relatif. Elles sont facteur de décélération, les compétiteurs les évitent.
- Les actions de stabilisation sont les actions qui permettent de s’aider à retrouver l’aplomb. Le terme « appui » recouvre à la fois le pur appui en poussée ou en suspension qui n’a d’autre objectif que d’éviter le dessalage et la part de sécurisation de l’équilibre que le kayakiste averti gardera dans toutes ses manoeuvres. Par exemple en propulsion, la pale qui travaille pourra prendre un angle légèrement différent de la verticale pour moins s’enfoncer dans l’eau et préserver un petit appui.

SAVOIR UTILISER SON KAYAK, Monter dans son bateau



Savoir monter dans son bateau à partir du bord
Donc c’est le moment d’embarquer et passer à autre chose ! Différents enchaînements permettent l’embarquement en eau calme et à partir d’une plage
Enchaînement « académique » :
Environnement: En eau calme, c’est la première chose qu’un kayakiste montre à un non initié.
Mode Opératoire : Après avoir placé le bateau le long du rivage et sur l’eau, il faut placer la pagaie en travers du kayak, sur l’arrière de hiloire et en appui sur la rive. Ceci dans le but de créer un bras de liaison ou une mini passerelle entre la rive et le bateau. En étant placé sur le côté du bateau et devant la pagaie, il faut s’accroupir pour être à la hauteur du bateau en tenant la pagaie, qui est dans son dos, avec les deux mains. Puis il faudra s’asseoir sur la pagaie près du bateau pour ne pas trop la déformer. Ensuite, il faut se décaler sur le côté, engager ses jambes puis les fesses.
Pour sortir, il est possible faire la même chose en sens inverse.
Observation: Si certains perdent l’équilibre en s’abaissant; c’est dû au fait que leur tête est en arrière ou relevée. Pour éviter ce déséquilibre, il suffit pour certains de rentrer le menton près du cou ou de diriger le regard sous un bras ce qui permettra aussi de localiser la pagaie pour la saisir.
Observation : Tenir la pagaie avec les mains permet de la maintenir en place car les risques de glissement sont certains.
Observation : Il ne reste plus qu’à régler ses cales- pieds !
Variable : Cet enchaînement est très pratique quand la berge est glissante, sale ou que l’on embarque depuis un ponton. Dans tous les cas il faut que le support d’appui soit presque à même hauteur que le bateau ainsi il n’y a pas de risque de glissade. Si le bord est plus bas (plage) que le pont du bateau alors ce dernier penche beaucoup. Une personne débutante, encombrée par sa taille ou qui n’a pas un corps très mobile risque d’être victime de mouvements incontrôlés, alors plouf .
Variable : Dans le cas où le bord est à hauteur et propre comme un ponton, il est possible de s’asseoir directement sur le ponton et dans le sens de bateau ! Il faut également que l’eau soit assez calme.
Variable: Dans le cas où le choix est d’utiliser cette façon à partir d’une plage, il est possible régler le problème de hauteur d’appui au bord en s’aidant d’un rocher ou d’un autre kayak et là c’est très pratique

Enchaînement du « kayakiste »
Environnement: En général un kayakiste qui fait ou qui a fait de la compétition utilise rarement la technique académique. En fait le pont de son bateau et sa pagaie ne sont pas toujours prévus pour que l’on s’assoit dessus car ça casse.
Mode opératoire: Pour embarquer, il met son bateau le long de bord et prend soin de le poser sur l’eau, ensuite il pose ces mains sur la plage, sur le ponton ou sur ce qu’il a sous la main et porte le plus de poids de corps sur ses bras tendus pour alléger ses jambes afin qu’elles aient le plus de mobilité. Puis il s’engage dans le bateau.
Observation: En fait ce n’est pas très facile à faire car on a du mal à trouver ses appuis. Pour comprendre la procédure et trouver plus facilement, il suffit le plus souvent de le faire en sortant du bateau pour en prendre conscience et là c’est évident. Il faut aussi que le lieu d’embarquement soit calme.
Remarque : lors du piétinement pour l’engagement final des jambes, le bateau a tendance à venir vers le kayakiste en se déplaçant en arrière. Pour stabiliser sans abîmer son matériel il est possible de placer la pagaie sur l’avant de l’hiloire. Le bateau étant relié à la berge aura moins tendance à se déplacer et à prendre de la gîte. En la plaçant devant soit, le kayakiste n’exercera pas son poids sur sa pagaie.
Enchaînement du « cavalier ».
Environnement: Cette façon est très utilisée par les enfants quand le mono a le dos tourné car cela reste la façon la plus facile à condition que l’hiloire soit à la taille du pratiquant et qu’il n’y ait pas d’eau plus haut qu’à mi-cuisse. Il est donc très pratique pour les bateaux sans cockpit (wave-ski, sit on top, surf ski).
Mode opératoire: Il suffit de poser le bateau sur l’eau puis de le chevaucher au-dessus du siège. Ensuite il faut poser les fesses sur le siège et finir par rentrer les jambes. Les pieds iront sur les cales pieds et les genoux en appuis sur le plafond du kayak comme d’habitude ! Dans le cas ou l’hiloire n’est pas très grand, il faudra relever les fesses et se reculer pour engager les jambes.
Variable : Dans le cas où il y a des vagues, il faut placer le bateau perpendiculairement à celles-ci pour gagner en stabilité.
Observation: Le débutant cherche à poser ses pieds en premier avant de s’asseoir alors replouf!
Variable: Si le kayakiste est sûr de lui, qu’il est pressé ou sur un plan drague, frime, compette ou pro,... il peut faire la technique 24 heures du Mans ou du sauveteur de Miami Beach. En réalité c’est la même chose que précédemment, mais en courant puis il embarque sur l’eau. Quand il est installé sur la monture il passe la première et pose sa jupe après la barre qu’il vient  d’esquiver.. quand ça va bien !
L’enchaînement de « la chaise »
Environnement : Les gestes du quotidien peuvent être bien utiles à la technique d’embarquement. L’enchaînement permettant de s’asseoir sur une chaise peut faire l’affaire.
Mode opératoire: Poser le bateau sur l’eau et avoir de l’eau aux genoux. Se présenter au niveau du siège, le kayak dans le dos. Poser une main sur le bateau, sur le bord opposé de l’hiloire. S’asseoir en portant son poids sur le bras qui est en appui. Pivoter pour avoir les jambes comme un cavalier sur un cheval puis les engager dans le cockpit sans trop se lever.

Cet enchaînement est idéal pour les wave-skis et les sit-on-tops
Observation: Certains kayaks de mer ont des hiloires qui sont si petit que cette opération n’est possible que pour les enfants.
Enchaînement « n’importe quoi ! ».
Environnement : C’est la technique du « comme ça vient »
Mode opératoire: Il y a deux objectifs à respecter : être dans son bateau en étant sec (souvent les pieds aussi !) et garder à l’esprit que le bateau doit être sur l’eau (pour partir facilement et respecter la coque). Cela demande intelligence, bon sens et par la suite expérience !
Enchaînement quand il y a des vagues,
Par chevauchement:
Environnement et mode opératoire : Si être mouillé ne vous gêne pas, alors vous pouvez utiliser la technique vingt-quatre heures du Mans. 1.2 3 partez ! Le kayak à la main, les pieds dans l’eau, il faudra franchir en marchant quelques vagues et utiliser la technique du cavalier.
Observation: Avant d’embarquer, l’observation de la série de vagues permettra à ceux qui veulent rester plus sec de choisir le bon moment en partant dans les moins hautes vagues ou en visant leurs petites faiblesses.
Variable: Sur les plages de galets cette façon sera préconisée.
- Dans le cas où les pratiquants manquent d’expérience ou ne sont pas trop habiles, une aide qui maintiendra le bateau face aux vagues et dans l’eau évite qu’il y ait des retours à la plage.
PS : Espérons que ce jour-là tous seront motivés car ça va être « une bonne journée » !
A partir d’une plage de sable
Environnement: Pour ceux qui ne veulent pas se mouiller il reste la technique des rayures sur la coque en embarquant sur la plage au plus près du bord.
Mode opératoire: Après être installé dans le bateau posé sur le sable, il faudra rejoindre l’eau. Une personne extérieure peut lancer le bateau ou mieux le kayakiste met les poings au sol (pour éviter une foulure aux doigts), pousse en soulevant son kayak pour limiter les dégâts et se déplace vers la mer comme le fait un phoque.
Observation: Pour se déplacer vers la mer il est préférable de ne pas filer exactement à la perpendiculaire de la plage. Car l’écart d’angle entre la pente de la plage et celle de la vague risque de suspendre le bateau par les deux pointes et un déséquilibre pourrait surgir. Avec un peu moins d’angle, les pentes seront moins contraignantes.
Variable: Souvent une goutte d’eau trouve le col du coupe-vent et descend sur le ventre, et bien cette fâcheuse expérience arrive moins souvent quand l’embarquement se fait en marche arrière.
Les vidanges de bateau
Vidange du bateau à partir de la plage
Environnement: Pour vider un kayak il suffit de le retourner et de soulever la pointe avant qui contient la majeure partie de l’eau du fait de la présence d’une cloison juste derrière le siège, cela peut être fait avec économie et respect du corps et du matériel. En général le rivage est incliné et quand le kayak est plein d’eau il n’est pas facile pour le kayakiste de le manœuvrer. De plus le bateau plein n’aime pas être posé sur des supports irréguliers.
Mode opératoire: S’il n’y a pas trop de vagues risquant de rouler le bateau ou de le re-remplir immédiatement, mieux vaut commencer à vider dans une cinquantaine de cm d’eau. Dans ce cas la pointe arrière s’enfonce un peu dans l’eau ce qui réduit l’effort à fournir pour lever l’avant.
Ensuite, le bateau peut être posé à plat et en biais sur la grève, comme ça la pente est moins importante et c’est plus facile pour finir de le vider.
Vidange d’un bateau sans cloison à partir d’un ponton ou d’une berge verticale et basse.
Environnement, certains ont un vieux kayak acheté d’occasion dans un club et veulent aussi profiter de la magie d’être sur l’eau (en site protégé).
Mode opératoire: Mettre le bateau le long du ponton ou trouver un lieu où on a de l’eau au maximum jusqu’à la taille et le tenir par l’hiloire. Au sec, tirer le bateau vers le haut en le gardant en appui au bord et en gardant les deux pointes à la même hauteur. Une grande partie de l’eau devrait sortir si l’exercice est fait lentement. Après il faut continuer à sortir le bateau de l’eau et en le faisant rouler sur le ponton ou la plage. Il retrouve alors la position de base qui permet de vider le restant.
Variable: Si la berge n’est pas accueillante et qu’une zone avec un mètre d’eau environ est disponible, il suffit de descendre dans l’eau à côté du kayak, se baisser, glisser son bras dans le bateau pour le mettre sur l’épaule et le lever à horizontale, l’objectif c’est de sortir le bateau de l’eau en laissant l’eau dans l’eau !
NB : La vidange en eau profonde est détaillée au chapitre sécurité.

SAVOIR UTILISER SON KAYAK, Savoir conduire



Savoir conduire
Gérer la stabilité du bateau, facteurs qui vont influencer la stabilité
Environnement: Le kayak est un super outil pour découvrir des paysages extraordinaires, que l’on souhaite reproduire un geste atavique ou typique, vivre comme les esquimaux, ou encore apprendre des choses, c’est aussi  un jouet qui va agir et faire réagir le kayakiste, notamment avec son équilibre et le résultat peut-être renversant !
Le kayakiste et son kayak
Environnement : Si nous essayons de dissocier les thèmes que regroupe la maîtrise du kayak, la stabilité est certainement celui qui reste le plus tributaire des autres. De plus elle varie en fonction de ce que l’on est. Surtout basée sur des critères difficilement modifiables qui ne sont pas tous sous notre contrôle, elle exige que l’exécutant s’adapte. Même les têtes de mules devront composer ! La stabilité dépend des notions de taille, de poids, d’émotions, d’attention, de la santé et du milieu qui peut être libre, encombré, turbulent, stable, prévisible ou non. De plus il faudra prendre en compte les autres usagers des lieux, kayakistes, nageurs, promeneurs, riverains de bonne ou mauvaise humeur. Il faudra tenir compte du matériel utilisé, de notre propre vocation de sportif ou de touriste, de notre état de santé et de bien d’autres choses. La stabilité est peut-être un des points les plus difficiles à gérer de façon consciente.
Observations : Au quotidien, nous nous tenons en équilibre grâce à un système de contrôle inconscient qui équilibre notre corps sur ses appuis. On peut dire que c’est un traitement d’information automatique. Le travail de stabilité est un exercice qui s’apprend dès le plus jeune âge. De plus, avec les années, nos corps se transforment nous obligeant à trouver des réponses à nos nouveaux états. Le quotidien étant riche en expériences, plus on part à l’aventure dans son environnement plus on est capable de s’adapter à un nouvel exercice et plus on enrichit son référentiel.
Observations : Nous ne sommes pas tous égaux en stabilité, les personnes plus petites trouveront plus facilement l’équilibre alors que les grands devront en général passer plus de temps à le gérer. Notre poids n’est pas repartit de la même façon, il influencera donc la pratique. A appuis égaux, ceux qui ont une ceinture pelvienne (hanche) lourde auront une meilleure stabilité car leur centre de gravité est bas, alors qu’une ceinture scapulaire (épaule poitrine) importante diminue la stabilité.
Bien choisir son bateau sera primordial car il peut compenser des faiblesses de notre corps, de nos aptitudes. Si nous n’avons pas le choix et que l’ensemble kayakiste-kayak est instable, il faudra prendre le temps d’une progression plus lente et accepter les risques de chute.
Observations : Le schéma corporel est également un facteur qui va influencer la pratique. C’est en effet le siège des états stratégiques et dynamiques fondés sur des données sensorielles intéroceptives (viscérales), proprioceptives (musculaires, articulaires) et extéroceptives (toucher) qui construisent les « images mentales » du corps dans un repère à trois dimensions. Par exemple, c’est lui qui contribue aux ajustements dans le pilotage du doigt qui va vers le creux de l’oreille pour le gratter (ça se fait sans regarder).
Le Pagayage
Si certains conduisent en ligne droite tout de suite, d’autres auront plus de mal. Et c’est surtout quand ça ne va pas que l’on s’interroge sur le pourquoi des choses. Comme d’habitude, il y a des raisons qui se voient et d’autres moins.
Certains ont des difficultés à passer la marche avant, c’est souvent dû à l’émotion qui  parasite la mise en route du projet mais l’inattention ou des gestes pas identifiés y seront aussi pour quelque chose. Certains vont plus vite, d’autres arrivent plus facilement à diriger.
La marche avant et les forces invisibles :
Dans le cas où les affects du débutant sont négatifs, il vaut mieux découvrir la conduite du kayak dans un environnement très stable pour diminuer les informations qui viendraient parasiter l’apprentissage. Un bateau stable et directeur sur plan d’eau calme et abrité avec un soutien pédagogique seront indispensables. Si les conditions ne sont pas réunies, il vaut mieux reporter la séance. S’il n’y a finalement pas de progrès et trop de stress il faudra s’interroger sur les motivations de la personne à poursuivre une activité qui ne lui est pas bénéfique.
Dans le cas où les affects sont positifs mais les progrès faibles, il est probable, que la pagaie soit mal conduite au niveau des mains. Les pales de la pagaie sont souvent croisées d’un angle voisin de 90, cela impose au pagayeur de la faire la pivoter à chaque coup de pagaie, un peu comme sur un accélérateur de moto. Si le débutant tourne en rond, il faut regarder comment les pales entrent dans l’eau. Souvent, la pale de gauche n’est pas verticale dans l’eau, la propulsion est dissymétrique. Dans ce cas, rien qu’en en prenant conscience de la chose il est fort probable que cela soit maîtrisé rapidement. Si le problème persiste, une pagaie avec des pales moins croisées peut faire l’affaire. Vérifier aussi la position des mains sur la manche, si elles ne sont pas à égales distances des pales, la poussée dans l’eau sera dissymétrique. Enfin, plus difficile à rectifier, la longueur ou la forme du coup de pagaie peuvent être différentes entre la gauche et la droite.
Si les difficultés à aller droit persistent, il est possible de rentrer directement dans l’apprentissage de la propulsion circulaire. Le fait de savoir faire tourner son bateau permettra au débutant de corriger sa trajectoire globale donc d’aller à peu près où il veut, c’est bon pour le moral. C’est un pis-aller au sens où il risque d’adopter définitivement un coup de pagaie dissymétrique qui aura obligatoirement un mauvais rendement énergétique (on voit régulièrement des randonneurs chevronnés en kayak de mer parcourir des dizaines de miles dans des bateaux chargés avec un coup de pagaie épouvantable). S’il en est capable, il vaudra mieux l’aider à concentrer son attention sur chacun des paramètres qui composent la marche avant, qualité de l’appui, assiette du bateau, symétrie dans les actions, nature de l’action de correction qui tient le bateau sur sa route.
Remarque : Si l’on éprouve souvent le besoin de comprendre les choses pour apprendre avant qu’elles ne deviennent automatiques, surtout l’adulte, on acquiert aussi de nombreuses compétences sans passer par les chemins de la prise de conscience. Nous savons marcher et enjamber un obstacle sans avoir jamais réfléchi aux chaînes musculaires que nous mettons en œuvre. Si nous avons presque tous une jambe plus courte que l’autre, ce n’est pas pour ça que nous tournons en rond comme des dahus. La marche est automatique mais, suivant les besoins, la conscience, l’attention à l’acte moteur va modifier les automatismes pour répondre à une situation inhabituelle.  L’apprenant, dépourvu d’automatismes, doit traiter toutes les informations au fur et à mesure qu’elles arrivent comme des cas uniques. Le plus drôle c’est que plus tard, même une fois que l’on suppose l’apprentissage terminé, il arrive de retrouver ses sensations de débutant submergé par une situation trop complexe. Donc on se posera toujours des questions!
Facteurs de progression : Progresser, c’est essayer de comparer ce qui se passe avec ce qui est espéré en questionnant ce que l’on sait déjà pour trouver les réponses les plus adaptées. Autrement dit, plus on a appris, plus on apprend.
 En kayak à quoi allons nous faire attention et comment allons-nous le faire ?
Est-ce que mon bateau va dans la bonne direction?
Est-ce que ce que je viens de faire correspond à ce dont j’ai besoin?
Qu’est-ce que je vais faire la  prochaine fois?
Dans la mesure où l’initié n’est pas autonome dans le traitement des informations, un expert pourra le guider en lui posant des questions au fur et à mesure de l’exécution des tâches quand il le sentira prêt.
En regardant ce que l’initié fait, l’expert pourra évaluer la qualité de l’action. Le guidage consistera à ce que l’apprenti se pose lui-même les questions afin qu’il entre dans une stratégie qui va aller à l’essentiel. Il est préférable pour lui de pagayer lentement, ainsi les actions seront plus franches. De plus il aura plus de temps pour trouver les réponses. Après il ne faudra pas hésiter à faire des pauses pour se détendre un peu et regarder le paysage et le jeu des questions réponses aura lieu durant des phases où il ne pagaie pas. Le fait d’aller doucement n’engendrera qu’une faible inertie permettant des délais d’anticipations plus grands. Pour ça, laisser environ 3 secondes ou compter jusqu'à 3 entre 2 coups de pagaie peut être un moyen pour laisser la conscience libre pour traiter les informations.
La prise d’information au niveau proprioceptif est aussi importante qu’au niveau visuel. Il faudra prendre conscience des ressentis du toucher de l’eau par l’intermédiaire de la pagaie et du bateau puis faire la différence entre les différents appuis.
Cette démarche n’est pas évidente quand on est seul, entouré de gros poissons et quand le bord est trop loin. Être soutenu, informé de façon accessible, protégé et encouragé sont les clés qui permettront à l’apprenti de progresser et qui lui laisseront de bon souvenirs.
Remarque: Concernant les forces invisibles qui peuvent venir influencer la conduite du kayak, il est primordial d’aller à leur rencontre et de chercher à s’y associer, mais plutôt après avoir bien déjà maîtrisé quelques déplacements dans un environnement stable donc sécurisant. La conduite du kayak repose sur tout un ensemble de compétences, il faut donc travailler d’autres thèmes comme le contrôle du dérapage. Lorsque le kayak ne va pas où il faut, il faut le remettre sur la route en tournant. En un mot, pour pouvoir aller en ligne droite il faut savoir tourner. Les thèmes qui suivront nous aideront, non pas à aller  droit, mais à avoir du contrôle.
Vocabulaire:
Concernant l’action de pagayer, le commun des francophones dira qu’il va donner un coup de pagaie, le sportif dira qu’il effectue une propulsion pour exprimer ses objectifs ou qu’il produit une traction s’il considère son activité corporelle. D’autres,  prenant le milieu en référence, diront qu’ils réalisent une passée dans l’eau.
Si on accepte de considérer que la ligne droite est obtenue par une succession de corrections d’un côté puis de l’autre, on peut dire que le bateau se déplace en louvoyant.
Le perfectionnement de la marche avant se fait alors en recherchant la diminution du louvoyage. Pour cela il faudra plutôt utiliser des propulsions parallèles à l’axe du bateau avec une passée la plus proche possible de la coque. Il faut prendre conscience que ces actions ajustées au besoin sont indispensables. Avant, on distinguait deux grandes façons de pagayer, plutôt verticale ou plutôt horizontale, dorénavant on parlera plutôt de la hauteur de la main supérieure.
Variable ; Si la ligne droite est déjà maîtrisée en bateau directeur, on pourra se perfectionner dans un bateau plus capricieux, kayak slalom, creek river ou bateau d’eau vive. Ce choix de matériel est capital, attention au volume du kayak. Petits volume pour les petits gabarits, gros volume pour les grands gabarits.
Conclusion: Le grand secret du kayak reste d’être attentif à ce qui se passe pour réagir à temps, faire attention pour développer des réflexes.
Les marches avant ou les tractions ou pagayer
Notion d’action orientée
Plus les actions sont verticales et moins le bateau louvoie, mais les actions horizontales doivent être apprises car elles sont indispensables à la conduite du kayak.
L’appui propulsif oriente la force de traction perpendiculairement à la pale de la pagaie. Toutes les propulsions sont donc orientées, l’attaque sera placée dans la direction de l’objectif pour placer le bateau sur la bonne trajectoire et la conduite de la traction orientée pour y rester. Chaque action de propulsion devrait donc être unique. Utopique, car avec la meilleure intention du monde, comme m’a dit Bertrand, nos actions vont s’inscrire dans une tolérance du type « environ comme ça » plutôt que « c’est là, sinon t’es mort! »
Pagayer avec le manche de la pagaie horizontal
Environnement : Ces actions servent plutôt à aller lentement, le gain en stabilité est réel et le bateau tourne beaucoup. Sur une marche avant, la trace du bateau est inscrite dans un rectangle, il louvoie vraiment.
L’action horizontale est appelée propulsion circulaire ou  « circulaire » pour les intimes.
-« Tu la fais quand ta circulaire ? »
Remarque : Cette action servant à tourner en avançant est présentée comme un des fondamentaux techniques. C’est un sujet qui peut fâcher. L’approche de la circulaire divise les pro mais la force des moniteurs et entraîneurs étant la diversité, on pourra en rencontrer plusieurs pour élever son niveau de connaissance, c’est ce que font les athlètes.
Mode Opératoire: Si nous l’épluchons un peu, nous allons voir que cette action est proche de la marche avant. L’eau est accrochée sur l’avant du bateau avec une rotation des épaules et un gainage des membres supérieurs. En revanche la pagaie sera plutôt horizontale et basse afin de prendre appui plus loin du centre de rotation pour augmenter le moment de force. Attention à ne pas exagérer, si l’action est trop basse elle devient inconfortable et la pale incomplètement immergée manque d’appui. La main haute sert de pivot en formant un point fixe au niveau du visage. La main du bas est plus en avant et en périphérie au dessus de l’eau.
Remarque : Il y a rotation des épaules et les hanches donc une action circulaire communiquée à la pagaie, d’où son nom « circulaire ». Du point de vue du pagayeur, on a l’impression d’une traînée en arc de cercle sur l’eau dont la pagaie est le rayon.
C’est faux, en fait la pale d’une circulaire efficace est pratiquement immobile dans l’eau, c’est le bateau qui tourne. Finalement, la propulsion circulaire n’a de circulaire que son nom et la sensation de l’acteur.
Détail de l’action : En observant le mouvement du bateau, on peut distinguer deux phases. La première qui se déroule entre l’attaque et l’axe transversal du bateau sert plutôt à déplacer le bateau vers l’avant. La seconde, à partir de l’axe transversal jusqu’à l’arrière du bateau, va tirer ce dernier latéralement ce qui va le faire tourner.
Variable : Pour des questions de confort et d’efficacité, la deuxième partie du mouvement peut être faite de façon verticale.
Observations:
Une propulsion circulaire complète ne suffit pas en général à faire demi-tour dans de bonne condition, le répertoire des manœuvres reste à compléter (voir plus loin).
L’énergie demandée pour la circulaire est importante et l’action nécessite une relativement longue durée et un long cheminement dans l’eau. Nombreux sont ceux qui l’abrègent ou la précipitent au prix d’une perte d’efficacité voire d’une chute.
Le deuxième temps de la circulaire est appelée traction horizontale sur l’arrière ou appel tracté arrière
et peut servir à déclencher de petits virages.
L’action horizontale produit une propulsion plus stable, utile en mer excessive. Ça peut rassurer et la pale émergée prend moins le vent.
Pagayer avec le manche de la pagaie vertical
Environnement : Ce coup de pagaie sert plutôt à aller vite, le bateau louvoie peu mais une perte de stabilité est présente.
La vitesse étant la solution à bien des problèmes, on entendra sur l’eau :
-« Pagaie ! Pagaie ! Pagaie ! ».
Pour chercher à aller vite il faudra avant tout avoir un bon contrôle des directions et de la stabilité car l’apprentissage de la vitesse exige de l’attention. Il faudra donc avoir automatisé de nombreux modes opératoires.
Recherche de performance en marche avant. Les athlètes passent toute leur carrière à affiner leurs propulsions, il ne faudra donc pas s’attendre à des résultats immédiats.
Cela dit, une méthode empirique et efficace consiste à suivre un meilleur que soi de façon régulière. Cette démarche un peu « marche ou crève » nécessite des heures de travail et de sueur, mais si on aime ça , on y va de bon cœur et en plus on est fier d’avoir pris la vague de celui ou de celle qui est à nos yeux une référence. Cet apprentissage destiné à  atteindre des hauts niveaux de performance se fait avec des experts, donc dans le milieu sportif, « bienvenu au club !».
Qui n’a pas de telles ambitions se contentera des actions élémentaires, le première est de prendre l’eau là où c’est le plus propice :
Sur l’arrière la pale soulève l’eau, ce qui enfonce l’arrière du bateau dans l’eau, le freine, le fait tanguer et le fait dauphiner (mouvement de tassement du bateau qui passe de l’arrière sur l’avant). C’est inconfortable et on se traîne. Le pagayage à l’arrière du kayakiste est vivement déconseillé.
Inversement, si l’attaque de la pale est portée sur l’avant en penchant le buste alors ça dauphine aussi, idéal pour faire des vagues mais ce n’est pas la solution non plus.
L’endroit optimal pour arrêter son coup de pagaie est à côté de soi.
Le dégagé se fait latéralement et par la tranche (le champ) de la pale. Le système moteur ayant de l’inertie,  il vaut mieux que le cerveau donne le signal de dégager quand la pagaie passe au niveau du genou. 
Pour une passée plus franche, le long du bateau afin qu’il louvoie peu, la pagaie plutôt verticale. il faudra assurer le meilleur gainage au niveau des segments corporels et associer une rotation des épaules pour transmettre toute la traction. Ceci engage une action qui sollicite les chaînes musculaires des pieds aux mains et inversement ou encore du centre d’énergie vers les extrémités qui travaillent.
Grâce à la rotation autour de l’axe vertical, l’épaule qui est du coté de l’attaque est en avant (attention à ne pas se pencher en avant). Pendant la traction elle revient à sa position de départ. On peut dire que le travail se fait sur des mouvements de vissage et de dévissage.
Le point suivant sera d’assurer un meilleur rendement avec ces leviers. Il est impératif que l’outil propulseur soit lié au bateau de façon ferme. Pour se faire il faut fixer un des leviers (bras) en l’air. Le levier du haut est fixe, le bras du bas tire.
La verticalité de la pagaie à des limites, il est préférable de conserver un angle pour le confort dans l’action. En suivant un bon kayakiste on peut observer que sa pagaie n’est pas trop verticale. Vu de côté, elle le sera davantage mais finalement sur une courte distance, entre le pied et le genou, voire en se rapprochant de la hanche. Les athlètes ne cessent de faire progresser la technique, à nous de faire la part des innovations en fonction de nos objectifs propres.
Le point suivant sera de trouver la glisse, ce qui suppose de la ressentir quand elle apparaît. Et là, ça se complique, les critères sont si variés que l’on s’y mélange. Bon, si le lecteur n’a pas encore décroché, c’est que le petit scarabée est sur la voie !
Sur l’eau plate, si le bateau est maintenu à plat, ce n’est déjà pas si mal. Si un pagayage régulier permet de garder une vague d’étrave constante c’est encore mieux.
Pour ressentir la glisse dans les vagues, il faut que « tout colle ». C’est du temps à passer en bateau pour harmoniser son action. La voie de la compétition avec un entraîneur qui oriente chaque action n’est pas la plus facile mais c’est un vrai plaisir. La vidéo est un outil qui fournit de bonnes informations.
Le démarrage
Environnement :
Bien gérer son énergie et sa gestuelle au démarrage permettra d’atteindre rapidement la vitesse espérée sans s’épuiser. Là encore, la glisse est primordiale.
Modes Opératoires : On peut privilégier une haute fréquence de pagayage en mobilisant tout le corps, plus particulièrement les muscles brachiaux de façon dynamique en les fléchissant beaucoup. Pour augmenter la fréquence, le pagayage pourra se faire avec le bout de la pale afin de diminuer la charge mais attention à ne pas mouliner dans le vide.
Nombreux sont ceux qui vont plutôt travailler en force. Dans ce cas la propulsion sera plutôt basse et bras tendus (pour des raisons de couple, de transmission et de gainage) puis le pagayage se redressera au fur et à mesure que le bateau décolle de l’eau. Dans ce cas les muscles brachiaux travailleront en isométrie (forte contraction des muscles mais faible déplacement articulaire).
La marche arrière ou rétro propulsion,
Environnement: Passer du temps dans l’apprentissage de la marche arrière n’est pas un mal car elle permettra d’aborder et d’améliorer plus rapidement les actions de direction et de stabilisation élémentaires. Quand les apprentis travaillent en marche arrière, ils ne peuvent pas facilement regarder où ils vont et sont donc plus attentifs aux informations internes de types kinesthésiques. C’est le début d’une grande aventure: Ressentir! Dans la pratique du kayak, ce degré d’attention interne est intéressant comme facteur de polyvalence de réutilisation des acquis.
Si l’on se tourne pour regarder sa direction, ça penche, ce que les débutants craignent. Les premières actions sont de l’ordre du tâtonnement, transmettent des déséquilibres et des problèmes de direction, notamment en déclenchant une fausse pelle ou fausse pale, action de pagayage avec le champ de la pale qui ne pas construit aucun appui. Le résultat peut être rafraîchissant.
Modes opératoires et observations : Une fois le kayakiste convaincu de se passer de la vue pour traiter les informations, les récepteurs appropriés sont dits proprioceptifs. Ces terminaisons nerveuses sont celles du touché, mais aussi, en interne, les sensations créées  par des tensions ou des contractions, pressions osseuses, articulaires, musculaires.
Le premier point est de sentir la surface de l’eau en y posant le dos de la pale, sans la regarder, vers l’arrière du bateau. Pour enregistrer sa position, il suffit de marquer l’appui dur par pression vertical.
Sentir l’eau en permanence, c’est un des secrets du kayak, cette première expérience en ouvre les portes.
Le deuxième point, trouver l’accrochage en poussée horizontale. Pour ça, il faut changer l’angle de la pale par rapport à la surface à l’eau. Un angle faible (Pale presque parallèle à la surface) provoquera un beau déplacement de la pale en mode « ski nautique » et une faible action sur le bateau. Une pale presque verticale aura une action maximum tout en préservant un petit appui stabilisateur.
Avec l’expérience, l’angle idéal sera trouvé par le ressenti, dépendant d’une série de critères mécaniques comme la qualité de l’eau, le modèle de la pagaie, la résistance à l’avancement mais aussi la vitesse souhaitée et la stabilité désirée.
Ce repérage tactile va permettre de décentrer l’attention visuelle sur d’autres informations :
-« Est-ce que je fais les mêmes trucs que les autres ? Que pourrai-je essayer ? ».
- Déduire ma direction de ce que je vois s’éloigner de moi.
Le troisième point, pousser sur le pied qui est du coté de la manoeuvre pour transmettre le mouvement au bateau d’où l’importance d’un calage bien réglé.
Variable : En essayant de tendre les bras, l’action pourra être plus efficace car il y aura moins de risque de perte d’énergie.
Variable : Dans le cas où le manche de la pagaie est horizontal, le couple de force est élevé, donc il y aura de bons appuis. Le déplacement sera lent mais chaque action fera tourner le bateau. On appelle ce geste la rétropropulsion circulaire ou la « rétro » pour les intimes.
La rétro-circulaire est très utilisée pour tourner par les débutants, y compris en marche avant car le freinage engendré à l’intérieur du virage en accentue l’efficacité. Souvent peu circulaire, on l’appelle dénage. Il faut  absolument éviter qu’ils prennent cette habitude, cela fait perdre toute vitesse au bateau et devient catastrophique dans le courant.
En revanche, elle sera très utile pour manœuvrer des bateaux lourds, encombrants ou dans  un espace réduit ou encombré par de nombreux obstacles.
Variable : Il est possible de tracter de l’arrière vers l’avant avec le creux de la pale vers l’avant. Cette action sert plus à faire des inversions de trajectoire que des marches arrières. Elle demande un bon équilibre car elle comporte certains risques liés à la décentration du poids du corps par rapport au bateau. Son effet est maximal et est plutôt utilisé en kayak tournant, en bateau directeur ça arrache les bras. Cette action peut aussi se nommer appel d’incidence arrière. En maintenant plus ou moins la pale dans l’axe des filets d’eau et sur l’arrière du bateau, on obtient un effet gouvernail assez subtil.
LES FREINAGES.
Il est rare de freiner en kayak, dommage de perdre l’énergie du pagayage. On essaiera plutôt de ne pas prendre trop de vitesse, une sorte d’éco-conduite... Cela dit, entraîné  par l e courant ou les vagues, surpris par un obstacle imprévu, le freinage est parfois indispensable, voire urgent.
Environnement : Il y a trois freinages : le freinage n’importe quoi, le freinage de la roue arrière et le freinage de la roue avant. Dans tous les cas il faut écraser son bout de plastique contre le truc sur lequel on se déplace!
Le freinage n’importe quoi
Mode Opératoire et observation :
C’est celui qui se fait au niveau de la ceinture. La pale est plantée dans l’eau de façon radicale et statique sur le côté. Comme l’effet est maximal car un maximum de surface de pale s’oppose au déplacement, la résonance fait pencher aussi le bateau. Et comme ce n’est pas drôle, l’apprenti arrête alors de freiner et fini sur l’obstacle! Ce type de freinage est généralement abandonné spontanément.
Le freinage arrière
Mode Opératoire et observation:
La position initiale est la même que pour la rétro-propulsion. Après avoir gainé les membres supérieurs, une première poussée vers le bas pour écraser l’eau engagera la décélération. L’angle de pale sera choisi en fonction de critères techniques, émotionnels ou liés à la nature du lieu. Une prise d’information et ensuite une poussée vers l’avant augmentent la durée de l’accrochage et par conséquent augmentent la qualité du freinage.
Variable : Pour qu’un bon freinage en ligne droite soit réalisé en trois poussées, la première action doit être modérée car elle sert à rompre l’inertie. La deuxième stoppe fermement le bateau et la troisième, assez fine, corrige la trajectoire.
Variable : Pour augmenter ou diminuer l’accrochage il suffira d’augmenter ou de diminuer l’angle de pale. Si le sujet de la transmission et celui de la force du « Jedi » (voire plus haut) ne sont pas intégrés dans la manœuvre, les freinages sont moyens!
Variable : Dans le cas où il y a une poussé freinant d’un seul côté, le freinage se fera en tournant. Et c’est pratique pour tourner à 180° ou au contraire arrêter un dérapage.
Variable : Quand une poussée est exercée d’un côté, le déport de notre poids peut bien nous faire voir l’eau de près. Pour gérer cette incertitude, une poussée sur le pied opposeé peut recréer un équilibre et si se n’est pas suffisant, une inclinaison opposée au côté de l’action peut être associée.
Remarque : Vu qu’un freinage fait tourner, le fait d’associer une contre gîte (vers l’extérieur du virage) permettra au bateau de tourner encore plus. A consommer avec modération pour des raisons de stabilité. Dans le cas où il faut repartir tout de suite après, une relance par un coup de pagaie en marche avant à l’intérieur du virage suffira.
Remarque: Si le freinage sur l’arrière en poussée à des intentions de freinage, cet appui a également la particularité d’être stabilisant.
Observations : Souvent, les actions de marche arrière ou de freinages sont exécutées précipitamment. Cela peut générer un stress qui nuirait à l’intention de faire. Trouver un premier appui franc à la surface de l’eau devrait soulager. Ce freinage est appelé par les moniteurs l’appui en poussé et par les intimes « l’appui ».
Le freinage avant
Environnement :
C’est une action qui est très agressive et peut faire mal, elle est réservée à des pratiques de jeux.  Cela sert surtout quand le bateau à trop de vitesse alors que l’on a l’intention de déraper. En transférant le poids de l’ensemble sur l’avant de la coque, cela va permettre à l’arrière de déraper. Cette technique est généralement utilisée pour déclencher un changement de trajectoire lors d’un surf.
Notamment lorsque le bateau est sur un élan qui tend à le diriger vers l’opposé de la direction souhaitée. Son rôle est de créer et d’augmenter le point d’appui à l’avant de la coque lorsqu’elle est en générale déjaugée (l’avant en l’air) en créant un accrochage devant soi.
Mode Opératoire et observation:
Pour le faire il faut un maximum de vitesse, avoir le poids du corps et les épaules tournées du côté de l’action. Souvent la tête est rentrée pour chercher à placer le plus de poids sur l’avant, les bras sont tendus vers l’avant et la pagaie est plantée dans l’eau et c’est le dos de la pale écrase l’eau. Les bras qui très tendu ne doivent pas fléchir au risque de « se manger » la pagaie, idéal pour une pratique pleine d’excès et de frissons !
Variable: Une relance avec un coup de pagaie en marche avant peut être enchaînée directement du même côté.
Le Redressement :
Environnement : Il permet d’avoir un certain contrôle sur la direction quand celui-ci se déplace, utile quant il n’y à pas trop de place pour faire ces actions comme à la fin de la construction d’un radeau (kayaks côte à côte) ou en passant prés d’une paroi.
Cette action pas très utile est surtout faite par ceux qui on une certaine pratique du canoë, le « col de cygne » pour les anciens, cette dénage de dérive en usage avec la pagaie simple implique qu’il y ait une action de redressement à la suite du coup de pagaie pour se maintenir dans l’axe.
Mode Opératoire : C’est une action d’incidence il faut un peu de vitesse,  elle se fera au niveau du tronc voir un peu en arrière. La main du bas peut prendre appui sur le bord du bateau et sera le pivot. La pale sera orientée légèrement en travers du déplacement (Voir les généralités concernant les actions d’incidence).
Variable : Pour augmenter l’effet du redressement une traction avec la main du haut pourra générer une micro propulsion semblable à un coup de godille.
Variable : En décalant à l’extérieur et en fixant la main du bas, cela permet de libérer la pagaie et ainsi il est possible de mobiliser la main du haut pour agir dans les 2 sens comme un gouvernail.
gîte
Environnement: On appelle gîte l’inclinaison latérale. Certains s’attachent à dire que la gîte est une inclinaison par rapport à l’horizontale, d’autres préfèrent se repérer à la surface de l’eau. La différence est marquée quand on se trouve en travers dans les vagues. Les experts disent souvent qu’il faut garder le bateau à plat sur l’eau pour préserver ses qualités de navigation.
Donc si l’eau est horizontale, le bateau à plat est horizontal. Si l’eau est inclinée, comme par exemple sur une pente de vague, le bateau sera incliné par rapport à l’horizontale. Donc tout le monde a raison mais chacun à ses repères!
Mode opératoire:
- Pour gîter, il faut mettre du poids d’un côté. Mais le faire n’importe comment pourrait bien finir par un plouf ! Il y a différentes méthodes pour incliner le bateau :
Sur l’eau plate et en bateau tournant, il suffira de basculer le tronc légèrement vers l’avant (pour déverrouiller le dos par rapport au bassin), puis de tourner les épaules vers le côté de la gîte et dans se cas on peut parler de l’action de visser. Ce poids suffira pour faire pencher le bateau. L’inclinaison s’arrête lorsque le bateau s’appuie sur sa bordée (la surface latérale ou le bord du bateau). Il faut donc franchir le bouchain. Le maintien de la gîte se fera en associant le poids du contact du fessier sur le siège au verrouillage de la ceinture abdominale. Cette situation est plus facile à tenir quand au moins une des mains se tient sur un support : le rivage, un autre kayak ou encore sa pagaie mais seulement quand l’appui est dur car le maintien du gainage est soutenu. Sans support, la vitesse du bateau aidera aussi à tenir cette position.
Sur eau plate et en bateau directeur, il faut d’abord noter que sa bordée tend à être perpendiculaire au fond, on ne pourra pas s’appuyer dessus.  Alors s’il faut aussi augmenter le poids sur un fessier pour incliner ce bateau à bords verticaux, il faudra que le tronc fasse contrepoids. Pour cela, il suffira de tourner les épaules du côté inverse à la gîte. L’équilibre se fait entre les deux forces décalées, le point d’appui du fessier et les épaules, au centre du bateau.
Variable : Dans le cas d’un changement de trajectoire, au minimum la tête voire le tronc peuvent être orientés différemment avant que la gîte ne soit modifiée. En effet le regard permet d’anticiper le trajet mais aussi de commencer à gérer l’équilibre. A partir de là des positions inverses peuvent se mettre en place. La dissociation des segments et la gestion du poids du corps sont capitales. Le mieux est de le travailler calmement près du bord pour prendre conscience des besoins.
L’inclinaison longitudinale
Observations : Si nous pouvons pagayer en étant penché sur l’avant du bateau, nous pouvons également le faire en étant sur l’arrière. Mais prudence pour les novices. Ces bascules participent au changement de trajectoires, elles dépendent beaucoup du modèle du bateau et du relief de l’eau.
Au ski, en rollers ou en surf, le poids s’exerce en général sur l’avant. Le placement de ce point d’appui va surtout permettre à l’avant d’être le lien avec la surface d’évolution. L’arrière suivra ou dérapera.
Dans le cas où on « tasse l’avant », un point d’appui est créé devant le pagayeur. Le bateau a alors tendance à se guider à partir de l’avant. Cependant en kayak, l’arrière qui est moins dans l’eau, aura tendance à déraper de façon importante.
Quand le corps est en bascule arrière, le bateau va évidemment moins déraper dans les changements de trajectoire. Cependant l’avant qui est moins dans l’eau, va davantage être soumis au louvoyage produit par les propulsions. Les pertes de trajectoire sont alors monnaie courante surtout si la surface de l’eau est agitée ou que les actions de pagayage sont imprécises.
De façon générale la bascule arrière est utilisée avec l’intention de ne pas enfourner dans les vagues (enfoncer l’avant sous l’eau) et les propulsions sont menées avec plus d’attention.
Remarque : Si la bascule arrière est envisageable pour modifier la trajectoire, de nombreux bateaux n’arrivent pas à comprendre cette information. En général se sont ceux qui ont peu de giron donc probablement une quille, voire deux ou un gros volume par rapport à son utilisateur, valable évidement pour les enfants qui naviguent dans des bateaux d’adultes c’est vrai aussi pour les adultes de petit gabarit ou pour les bateaux mal chargés. Seuls les bateaux tournants sont suffisamment réactifs à cette bascule. En rivière les kayaks de descente, très directeurs, réagissent très bien à ce type d’information quand l’avant est allégé lors d’une sortie de vague.
Remarque : Nous avons besoin d’une certaine surface d’appui du kayak pour flotter. A l’exception des kayaks de rodéo, nous disposons d’une surface de carène plus importante que nécessaire, donc nous pouvons déplacer notre appui sur l’eau en changeant la répartition du poids. En associant les bascules aux gîtes, nous pouvons en quelque sorte appliquer au bateau la majorité du poids sur un quart théorique de la carène.
La gîte en se déplaçant
Mode Opératoire et observations: Sur eau plate avec de la vitesse, si le pagayeur répète plusieurs coups de pagaie du même côté, il sera facile d’observer qu’en gîtant la forme et la longueur du virage sont modifiées. Dans le cas où l’inclinaison est effectuée à l’intérieur du virage la courbe est en dérapage. Si la gîte se fait de l’autre côté, la courbe sera plus courte.
Les bateaux d’eau vive très volumineux tournent principalement sous l’influence de la pagaie, quelles que soient la gîte et la bascule qui influent peu sur la forme immergée.
Essai de gîte dans des vagues.
Les démonstrations se feront en bateau tournant. En effet sur les bateaux directeurs, il se passera des choses plus ou moins semblables mais pas toujours évidentes à percevoir.
Mode Opératoire et observation:
Avec un bateau tournant et sur de petites vagues, la course du virage sera plus longue avec une inclinaison intérieure.
Si les mêmes exercices sont réalisés dans les mêmes conditions avec un bateau directeur, le bateau tournera sur une courbe plus petite quand il est incliné à l’extérieur du virage. En fait, quand l’étrave est mouillée dans l’eau par les vagues, elle joue le même rôle qu’un gouvernail (voir description de la coque au chapitre connaissance du matériel).
Remarque : Si dans le virage la quille gène, elle sert à d’autres moments. Mais en avoir de trop n’est pas forcement judicieux. S’il faut avoir un bateau polyvalent tournant et moins tournant à d’autres moments, il est possible d’ajouter une dérive escamotable sur les bateaux moins directeurs pour agir selon les besoins. Pour être parfaite, la dérive peut être remplacée par un gouvernail mais attention ! (voir chapitre du dérapage, et conduite dans les vagues)
Si nous pouvons aider au virage en contre gîtant, nous pouvons faire varier sa longueur en favorisant l’appui longitudinal.
Le stationnement par le déplacement latéral
Environnement: Le créneau est possible comme en voiture mais le déplacement se fera plutôt en crabe.
Mode opératoire et observation :
C’est facile ! Il suffit avec la pagaie d’accrocher l’eau sur le côté du kayak, à hauteur du siège en direction de l’emplacement souhaité, puis de tirer le kayak vers la pagaie. La pale de la pagaie est perpendiculaire à l’axe sur lequel le bateau se déplace.
Remarques : Dans le cas où une pointe se déplace plus vite que l’autre, c’est que des actions ne sont pas centrées. Pour compenser, il suffit de faire quelques actions en tractant avec la pagaie plus près de la pointe en retard.
Il vaut mieux ne pas toucher le bord du bateau avec la pagaie car ça finit par coincer la pagaie sous le bateau et plouf !
Variable : La sortie de pagaie n’étant pas facile, pour trouver un certain confort et une certaine dextérité, il est envisageable de faire revenir la pale jusqu’à la position initiale sans la sortir de l’eau en la tournant d’un quart de tour pour glisser dans l’eau par la tranche.
Variable: Au lieu de tirer le milieu du bateau, il est préférable de godiller latéralement, exactement comme avec une annexe dans un port, mais perpendiculairement au kayak. Le tracé de la pale fait apparaître un « 8 ».
Variable: Pour que le bateau glisse mieux il est préférable de le garder à plat. gîte et contre gîte permettront uniquement d’anticiper sur  un éventuel déséquilibre.
Remarque: Si les circulaires sont les actions qui font tourner à partir du bord extérieur, les tractions latérales avant, les appels, sont les actions qui font tourner à partir du bord intérieur. Elles viennent d’être présentées dans le cadre du déplacement latéral mais elles jouent surtout un rôle capital dans l’exécution des virages. Les tractions latérales sont les actions qui vont commencer à différencier les niveaux de compétence des pratiquants.
Les experts rechercheront la précision de l’action alors ils chercheront à orienter la pale dans la direction de l’objectif. Ensuite, ils rechercheront à orienter la tête et le tronc dans la direction de l’objectif et feront en sorte d’avoir les bras les plus tendus pour avoir un meilleur gainage mais surtout pour avoir de l’amplitude et produire un effet maximum  à la limite du déséquilibre. Peu utilisé en kayak de mer et en bateau directeur, sauf en compétition, cette action se justifie dès lors que des changements de trajectoire doivent se faire sans perdre de vitesse. Donc pas indispensable en rando. Si elle est évoquée c’est que dans certains jeux en bord de mer avec les reliefs, l’appel peut être nécessaire.
Petite histoire de la pédagogie,
Afin de laisser place à l’expression et l’évolution technique, les encadrants doivent favoriser une pratique active en développement permanent. Mais les fondamentaux en sont victimes, le discours a suivi et devient parfois abscons :  
-« Tes critères de déplacement n’étaient pas fondés sur une dynamique répondant à l’objectif. »
-« Et c’est grave, ou je peux continuer à pagayer ? »
Les monos n’osent plus appeler un chat un chat mais ils doivent savoir que sur les stades internationaux un appel ou une circulaire s’appellent un appel et une circulaire. Même si on entend plus souvent « tire ! », car on tire pour gagner. Et comme dit le truand dans « Le bon la brute et le truand », on ne raconte pas sa vie avant de tirer.