lundi 5 décembre 2016

SAVOIR UTILISER SON KAYAK, Débarquements



Les arrivées et les débarquements
L’arrivée au bord d’une cale
Environnement :
Si l’on imagine que l’abordage d’une cale est facile, il faut tout de même être attentif car elles sont souvent glissantes par la pente, le limon et les algues. Les cales en béton sont agressives pour les bateaux.
Modes opératoires :
Le mieux est de débarquer parallèlement sur le mur d’échiffre (bord qui surplombe l’eau) et non sur la pente. Après il faut utiliser les méthodes décrites pour l’embarquement mais en procédant de la fin vers le début.
Remarque : Pour sortir le bateau de l’eau à partir du bord, certains sont tentés de le prendre par la bosse, la poignée, et de le tirer. L’angle du bord qui crée un appui réduit sur le bateau, risque alors de casser le fond du kayak. Le mieux est donc de le sortir parallèle au bord en le prenant par le centre, en le soulevant au niveau de l’hiloire. En plus si le bateau est chargé la bosse peut s’arracher.
Les arrivées de plages par mer calme
Environnement:
Pour arriver près du bord, il faut avoir un angle différent de la perpendiculaire. Sinon en se plantant d’une trentaine de centimètres dans le sable l’étrave laisse le reste sur l’eau et on n’est pas assez proche du bord pour débarquer. De plus n’étant pas suffisant avancé, l’appui de l’étrave sur le sable ne sera pas forcement suffisant pour stabiliser le bateau.
Modes opératoires :
Prendre de la vitesse sur une trajectoire un peu courbée ou gérer un dérapage de dernier instant permet d’avancer plus loin sur le sable.
Remarque: A l’arrivée, la fatigue du voyage est synonyme de courbatures. Prendre son  temps pour débarquer peut éviter d’être en situation inconfortable.
Les Arrivées de plages de sable avec des petites vagues
Mode opératoire:
L’objectif est d’aller au plus près de la plage et en gardant le contrôle de sa vitesse et de sa trajectoire. Ce qui n’est pas toujours gagné. Pour y arriver, il faut freiner quand la vague arrive derrière le bateau afin qu’il ne soit pas entraîné en surf. Ensuite, dès que le bateau est dans le creux entre deux vagues il faut pagayer. Arrivé sur la nappe de retourne (espace d’eau lisse très peu profond), il faudra effectuer une marche avant, difficile à faire mais indispensable pour que le bateau se pose sur le sable.
Remarque : Tant que la mer n’est pas trop énervée, il y a assez de temps pour débarquer sans  tracas !
L’arrivée de plage en restant sur la vague
Environnement:
Dès que les vagues forcissent, il faut être prudent. L’idée, c’est de garder une vague juste devant soit comme cela on ne risque pas d’histoire avec elle... Par contre celle qui est derrière s’occupera des traînards.
Mode opératoire:
Il faut démarrer le pagayage dès que le bateau commence à descendre le dos de la vague qui passe au-dessous afin d’avoir une vitesse relative proche de 0 (voir le chapitre prise de vague).
Si on n’arrive pas à la suivre, inutile d’essayer de lui courir après, mieux vaut continuer à la même vitesse pour placer une accélération un peu plus forte sur la suivante.
Dans le cas où une forte vague arrive par derrière et surtout si elle se transforme en rouleau, il faut  refuser le surf. Dans les cas difficiles, faire marche arrière en ligne droite. Il est possible que le bateau se trouve à la verticale, alors il ne faut pas hésiter à se coucher sur l’arrière, bien en appui sur les cale-pied et sans rater les rétro propulsions. Dès que c’est passé, il faut repartir en avant pour la suivre sur son dos.
Attention à ne pas baisser sa garde car derrière il y en d’autres qui arrivent. Après un peu de sport cela se calme et il est possible de débarquer sur la nappe de retour sur plage en tentant de prendre de la vitesse.
Remarque : Dans le cas où il faut marcher dans l’eau avec votre bateau à la main, il faut le tenir par la bosse qui est du côté de la mer et le pousser sur l’eau devant soi. Dans le cas où le bateau tourne, il faut veiller à se placer côté mer, sinon le bateau fauche l’exécutant dès qu’il y aura une nouvelle vague. Il faudra aussi faire attention aux passants qui font trempette car la mer n’est à personne et tous l’aiment à leur façon!
Les Arrivées de plages avec du shore break.
Environnement général:
Au lieu de trouver une nappe de retour sur la plage, il y a un rouleau qui s’écrase sur la plage. Normalement ça fait un bon vacarme à ce moment-là. D’ailleurs, il faut une sacrée expérience avant de pouvoir se garer avec ça sans être couvert d’algues et de sable ! Les mauvais coups subis par l’excès d’acrobatie vont limiter dans le temps se genre de pratique. Il faut le faire quant c’est le moment, les joueurs de dernier âge pourraient regretter
Parfois les plages sont pentues. L’eau est alors profonde dès le bord et lorsque le rouleau s’écrase la plage reste ni plus ni moins un mur.
Mode opératoire:
On relève plusieurs méthodes :
Environnement spécifique :
Première méthode, mode opératoire :
Cette façon n’a pas de nom de baptême mais elle revient à débarquer dans l’eau avant le shore break puis à aller à la plage à la nage ou à pied et le bateau à la main. La plupart du temps, il n’y a pas pied car la plage est creusée par les rouleaux.
Si les rouleaux de plage font moins de 1m, le bateau peut être devant le nageur qui fait face au bord. Le kayak est parallèle à la plage, et le nageur est agrippé à l’hiloire. Il faut donner de la gîte vers la vague qui pousse tout en écrasant bien le bateau en bas. Alors ça finit par partir au surf. Les bras sont tendus afin de ne pas se cogner dans le bateau ou de ne pas faire un rouler bouler car c’est violent.
Variable :
Dans le cas où les rouleaux de plage sont plus gros, il vaut mieux garder le bateau  perpendiculaire aux vagues et à la plage car le surf est moins vif dans cette position.
Remarque :
Le bateau qui est tenu par la main, ne doit pas être maintenu en enroulant cette dernière autour d’un cordage. Les mouvements vifs peuvent occasionner des brûlures ou des blessures au poignet.
Remarque:
Dans cas où le bateau est lâché, il rentera à la plage sans attendre le nageur. Espérons alors qu’elle ne soit pas trop loin.
Si le plus confirmé du groupe essaie et propose les meilleures solutions, il doit faire son arrivée en premier pour tester. Ensuite il peut aller à l’eau pour aider ceux qui arrivent. Les membres du groupe ne doivent entreprendre leur arrivée de plage que lorsque le précédent est sécurisé hors de l’eau avec son équipement .
Deuxième méthode, mode opératoire :
Elle aussi n’a pas de nom non plus mais l’objectif est de suivre le rouleau en pagayant tout en le gardant devant le bateau comme pour les vagues. Il faut être au-dessus ou sur son dos avec l’avant du bateau dans l’air. A l’instant où il s’écroule sous les pieds, le bateau est alors sur le sable. Le vrai problème se situe à ce moment-là, car si personne n’est sur la plage pour tirer le kayak vers son sommet, le rouleau suivant va pilonner le kayak et son occupant qui se retrouve coiffé avec une perruque d’algues et un souvenir assourdissant. Vus les risques, à réserver aux experts.
Variable: Avant l’arrivée de plage, il est possible de déjuper pour sortir plus vite du bateau. Mais il faut être sûr de son coup car tirer un bateau plein d’eau n’est pas facile.
Variable: Pour sortir encore plus vite et pouvoir s’éjecter du bateau si on se fait prendre dans les rouleaux, il est possible en plus de retirer les jambes de l’hiloire et de les laisser pendre de chaque côté du bateau sans trop les faire traîner pour ne pas trop se freiner. A mettre au point personnellement car  de plus la position  de pagayage et la stabilité sont dégradées.
Troisième façon, mode opératoire :
Très technique, c’est un refus de surf de dernier instant suivi d’un dérapage dans la mousse accompagné d’un appui en suspension.  La fin se finit sur un tapi d’eau lisse qui remonte.
Les ratés font mal au dos. D’ailleurs ça ne marche pas trop avec les bateaux trop quillés.
La quatrième façon, c’est quand c’est assez gros pour vous faire peur. Alors ne débarquez pas forcement là où vous l’avez prévu et trouvez un endroit moins excessif ! En général dans les extrémités de la zone de shore break, il peut y avoir par moment des périodes d’accalmie. Le tout étant d’observer les séries de vagues.
Remarque : Dans le cas d’une plage de galets, elle est généralement pentue. Si le choix est de casser le bateau, alors il suffit de se jeter dessus de face ou parallèlement. Sinon il faut débarquer dans l’eau et faire attention dans la manipulation du bateau, surtout chargé, quand il aborde la rive. Si le risque matériel est maximum pour le premier, celui-ci peut ensuite aller dans l’eau pour soutenir le suivant.
Arrivée de plage sur une zone avec des lignes de friction.
Environnement :
Ce sont les plages de sable avec de la pente (voir connaissance du milieu). Si le kayak se retrouve sur la ligne de friction de face, il a de fortes chances de repartir avec le reflux ou de mal se poser sur la ligne de sable, ce sillon qui est sous l’eau et qui risque encore une fois d’être gênant.
Mode Opératoire
Le mieux est de bien repérer les lignes de sable pendant le reflux puis d’en choisir une. Il faut se placer entre deux lignes mais légèrement décalé de l’axe central et du côté choisi. Ensuite il faut faire une arrivée de plage sur la vague puis partir sur un petit surf au dernier moment pour être le plus en hauteur possible sur la vague. Quand la vague s’écroule, la demi- lune est remplie par l’eau et son courant continu à pousser le bateau sur la ligne de sable
Remarque: Sachant que l’eau lisse qui remplit la demi-lune remonte la pente souvent importante de la plage, il est probable que la vitesse du bateau ne soit pas suffisante pour atteindre le point le plus haut de l’eau. Il faut alors improviser : soit en tentant le surf presque perpendiculaire, soit en tentant le surf presque parallèle à la plage tout en finesse ! Ou encore une personne sur le bord tire le kayak.
Conclusion :
S'il y a tous ces témoins
Que tu veux dans ton dos
Dis-toi qu'ils pourraient bien
Devant tes ronds dans l'eau
Te prendre pour l'idiot
L'idiot de ton village
Qui lui est resté là
Pour faire des ronds dans l'eau
 (F Hardy)


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