lundi 5 décembre 2016

SAVOIR UTILISER SON KAYAK, Principes et fonctionnement



Principes et fonctionnement :
Notion d’équilibre
On ne peut définir l’équilibre d’un système que par apport à un repère donné. Alors dans ce cas il faut que les distances par rapport au repère restent les mêmes.
Principe du balancier
Généralité 
C’est une pièce oscillante qui règle un mouvement et souvent doit se tenir en équilibre. Le balancier qui le plus souvent prend la forme d’une barre, comporte sur sa longueur un point autour duquel il pivote. Pour le funambule cette barre est soutenue par l’axe autour duquel elle tourne, sur une embarcation type pirogue le balancier est fixé sur la coque et le flotteur. (Schéma de la balance et de la pirogue et du kayakiste sur son kayak)
Remarque : Des forces d’orientations variées peuvent venir s’appliquer au balancier agissant sur celui-ci et l’influençant à leur manière.
Application au kayak : Le kayak est un axe de rotation et le poids qui est répartie au-dessus va influencer l’oscillation. Si le centre de gravité du kayakiste est aligné avec le centre de carène* du bateau alors il y a équilibre.

Sinon, il y a basculement.
Ce système peut retrouver un équilibre statique si une énergie vient rétablir l’ensemble.
La pagaie, qui fait office de balancier peut, en appui à la surface de l’eau, tenir l’ensemble en équilibre quand le poids n’est plus aligné avec le centre de rotation.
Cependant si le kayak est globalement un axe de rotation, les rotations possibles sont multiples à cause de sa forme.
* La Carène est la surface de la coque immergée, variable en fonction de la forme de la coque et de son immersion, son centre se déplace donc en fonction du poids et de la position du bateau.
Notion d’équilibre statique
Généralité : Un système est en équilibre statique quant la somme des forces en action sont égales à la somme des forces en réaction.
Application au kayak : On parle alors de balance des poids, qui associe la morphologie du pratiquant et son tonus, la forme du bateau, le relief et la densité de l’eau pour les poussées vers le bas (état de la mer) ainsi que la poussée d’Archimède pour la poussée vers le haut.
La stabilité
Généralité : C’est le résultat constant de forces qui s’associent (somme vectorielle), des forces qui ne changent pas (constantes), et des forces qui bougent tous le temps (variables).
Si on connaît des choses sur la stabilité, il faut l’intégrer dans un tout incluant sa pratique et l’ensemble des éléments intervenants. Le progrès se fera comme dans l’aventure du vélo : « Quand on sait, on sait faire ! Et vive l’apprentissage sur le tas ! »
Application au kayak : Pour les constantes, il y a la nature et la forme du bateau (matériaux plus ou moins souple selon les modèles mais constants pour chacun d’entre eux), la nature et la taille de la pagaie, la morphologie du pratiquant, l’équipement du bateau et pour finir le poids total embarqué.
Pour les variables il y a le relief de la mer, la densité de l’eau, le vent, le/les passagers, le tonus du kayakiste la vélocité de l’ensemble.
La Stabilité, souci permanent dans notre vie, sera atteinte en jouant sur les variables que nous contrôlons.
L’équilibre et la motricité
Les principes sont depuis longtemps connus, notre stabilité est en grande partie régie par des traitements d’informations automatiques dits réflexes et donc en grande partie en dehors de notre conscience. L’équilibre dans le mouvement nous renvoie à deux grands thèmes. Le premier correspond à la capacité à rester opérationnel. Une certaine activité cérébrale va maintenir les sens, l’attention et le tonus musculaire pour par exemple se tenir debout. Le principal récepteur qui renseigne le système cérébro-spinal est l’oreille interne. Le second thème nous renvoie au mouvement où la conduite et le contrôle se font par traitement d’informations automatique mais ajustés par prise d’information extérieure. Si notre intention dirige le mouvement, le système nerveux cérébro-spinal va le conduire par des opérations préétablies génétiquement qui peuvent être associé à des actions spécifiques, apprises et mémorisées. L’équilibre du geste est atteint quand celui-ci semble avoir été conduit avec justesse, précision et efficacité.
Relation avec le polygone de sustentation
Généralité : c’est le polygone circonscrit à la surface d’appui d’un corps, à l’intérieur duquel doit se trouver la verticale du centre de gravité. Ce système est souvent réduit à un trièdre représenté par les liaisons théoriques au support qui immobilisent le système dans les rotations dites de roulis et de tangage. Dans notre cas les appuis se multiplient et peuvent déformer le polygone. Une masse inerte et soumise à son poids ne comporte qu’une action dite résistante fournie en réaction par le support.
Application au kayak Pour le système statique kayak + pagaie à la surface de l’eau, on considère que le polygone de sustentation est un triangle.
Le bateau est légèrement penché du côté de l’appui.
Dans un système pagaie, kayakiste, kayak, eau  en mouvement : les appuis longitudinaux sur la coque existeront toujours mais l’appui transversal suivra la pale qui propulse dans l’eau. Le pagayeur qui recherchera à optimiser ces appuis sur l’eau aura tendance à optimiser ses appuis le long de son axe longitudinal. Selon les besoins, le troisième appui sera réparti entre la coque et la pale au moment du déplacement et selon les besoins la surface de sustentation sera plus ou moins grande.
En recherche de vitesse les actions de pagayage seront proches du bateau pour réduire la surface de sustentation, en mode de ré équilibration les actions seront éloignées du bateau pour augmenter cette même surface. Cette zone d’appui créée autour de la pale travaille par traction ou par poussée dans l’eau. Elle se dédouble en complément avec un appui latéral de la coque. Comme on fait ce que l’on peut, plus le kayakiste est performant plus il tend à travailler sur les appuis du bateau afin et que la pagaie soit la plus propulsive.
Remarque : Si les kayaks directeurs sont moins stables à l’arrêt que le bateau tournant ou manœuvrier, c’est qu’en général ils sont plus étroits. Donc leurs surfaces de sustentation sont réduites. Les bateaux les plus étroits sont les kayaks de course en ligne, ils sont donc très instables (Ce sont des bateaux très rapides qui naviguent sur eau calme, c’est une des deux disciplines olympiques).
Notion de couple ou Moment de force :
Généralité : Le moment d’une force par rapport à un axe est représenté par un vecteur représentant cette force et sa distance à l’axe dans le plan du vecteur perpendiculaire à l’axe. La mesure en mètre-newton est le produit de l’intensité des forces par cette distance : M=F x D.
Comme nous sommes en présence d’un produit, il est à rappeler que si F est maintenue et que D augmente alors M augmente et inversement.

Quand une force s’applique à une distance de son point d’application, cela génère un mouvement en rotation, le point d’application est donc le centre de rotation.
Exemple du vélo : Un cycliste ressent très bien la notion de couple en appuyant sur les pédales de son vélo. Plus le plateau est grand, plus ça fait mal aux jambes mais plus ça va vite !
Application au kayak Le pagayage en kayak se fait sur les deux côtés du bateau et à une certaine distance du centre de gravité, donc le bateau tourne un peu à chaque coup de pagaie… notamment lors des premières séances d’un débutant.
Couple de renversement et couple de stabilité
Généralité : Il ne s’agit plus de la rotation du bateau autour d’un axe vertical (sa direction), mais de rotation autour de l’axe longitudinal du bateau (sa stabilité).
Quand le poids du kayakiste n’est plus au dessus du polygone de sustentation alors naît la fameuse distance D et plouf dans l’eau !
Applications au kayak : Un bateau large est plus stable qu’un bateau étroit et, à force égale, un appui de la pagaie est d’autant plus efficace qu’il est réalisé loin du bateau, inversement, plus le pagayage est proche du bateau plus les forces doivent être importantes pour maintenir l’appui.
Pour travailler son équilibre, des expériences riches d’émotions pourront se faire dans des bateaux moins stables ou avec des pagaies plus courtes, voire les deux. La stabilité s’acquiert par la pratique, mais aussi par la découverte de nouvelles situations autour du déplacement, pas seulement en kayak. Les compétences acquises sur d’autres engins de glisse comme le surf, la planche à voile, le dériveur… se transfèrent pour la pratique du kayak.
Relation entre la position de la pagaie et le bateau
En fonction de la distance de la pagaie par rapport au bateau, l’action de celle-ci aura un rôle différent.
- Dans le cas où l’action d’appui dans l’eau est éloignée de la coque, le moment de couple sera maximal. L’action sera alors stabilisatrice.
- Dans le cas où l’appui est proche du bateau, le couple de stabilité sera plus faible et l’action aura une dominance propulsive.
Remarque : Ces facteurs varient selon la taille de la pagaie, la surface de la pale, la vitesse d’action, les qualités de l’eau et la surface d’appui du bateau donc les frottements induits au moment des déplacements. Si un ou plusieurs des paramètres sont faibles, les autres sont plus importants pour compenser
Couple de redressement:
Généralité : C’est l’énergie qui va permettre le rétablissement du bateau. Organisée de façon inverse et supérieure au couple de renversement elle va rétablir l’équilibre initial.
Remarque : En fonction de l’angle que prend le balancier du bateau l’énergie à mobiliser est proportionnelle. Peu d’énergie est nécessaire au rétablissement de l’ensemble quand l’angle est faible.
La forme de la coupe transversale de la coque va également influencer le mouvement de redressement. Dans le cas d’une coque ovale, donc plus large, le redressement demandera plus d’énergie qu’avec une coque ronde.
Dans le cas où il n’y a pas d’aide extérieure, le redressement en kayak devra combiner stratégie et subtilité. La stratégie va consister à utiliser les lois de la mécanique. C’est là que la pagaie va entrer en jeux en se maintenant à la surface de l’eau pour créer un point d’appui. Pour la subtilité, ce sont les facteurs vitesse et de densité de l’eau qui vont entrer en jeux (voir plus loin).
Notion d’appui
Généralité : Jusque là, nous avons réduit la notion d’appui à un polygone de sustentation déformable. C’est vrai en statique mais un kayak est fait pour se déplacer sur un support mouvant. Pour être complet, il faudrait remarquer que le bateau offre aussi une résistance à la pénétration dans l’air et au vent, dont nous allons pour l’instant mettre de côté les poussées.
Application :
Un kayak trouve son équilibre par une multitude de points d’appuis que l’on va considérer comme des zones d’appuis en mouvement perpétuel. Elles sont constituées par la carène en mouvement dans les vagues et le jeu des pales de la pagaie dans l’eau.
Les appuis longitudinaux limitent le tangage et les appuis latéraux limitent le roulis.
Chaîne d’appuis : L’ensemble eau kayak, kayakiste, pagaie, constituent une chaîne d’appuis en boucle qui sont une succession de liaisons entre ces éléments, le kayak à son occupant, l’occupant à sa pagaie, la pagaie à l’eau et l’eau au kayak. Ainsi la boucle est bouclée !
Notion de qualité d’appui.
Lorsque que la pale de la pagaie accroche l’eau, elle appuie plus ou moins à l’eau cette dernière offrant une résistance.
- Notion d’appui dur : l’appui dur est l’action de pagayage optimale qui permet de répondre seulement à l’objectif de se déplacer. Pour cet appui soit dur, la pale doit être perpendiculaire à la traction et la dépense d’énergie optimale ! C’est le cas quand cette énergie ne génère pas d’autres comportements. C’est certainement le premier secret du kayakiste. Quand la sensation de résistance, de force, et de dureté dans les mains est réelle, à ce moment-là l’appui dur est créé. Il permet un déplacement direct en induisant un soutien de l’ensemble constitué du kayak, de l’équipement et du ou des occupants.
- La recherche de l’appui dur est obtenue par réflexe et par prise d’informations visuelles. Le kayakiste cherche alors à placer sa pale en se repérant plus ou moins à l’eau. Cet ajustement se fait par prise d’informations extéroceptive comme le toucher et proprioceptive comme l’oreille interne qui renseigne sur la position du corps dans l’espace.
- Si la sensation n’est pas assez dure, le kayakiste peut augmenter alors de la vitesse de passage de la pale ou celle-ci peut être enfoncée un peu plus dans l’eau. Il pourra également chercher à garder son manche plus à l’horizontal. Ou encore des combinaisons entre toutes ces opérations peuvent être choisies. Si l’angle de pale doit changer, c’est que certains critères comme la direction ou l’équilibre ne sont pas satisfaits.
- Dans certains cas l’eau est si dure que le kayakiste se voit obligé de refuser le maintien de son appui pour construire une autre action. Il peut modifier l’angle de la pale (voir angle d’incidence), ou il peut moins tracter et augmenter la cadence de pagayage ou même rapprocher l’action de son bateau.
Dans le cas où l’action doit être stabilisatrice, cela pose des problèmes. Le corps qui se retrouve mal organisé, mal orienté, voire tout « boudiné, engoncé» ne permettra pas forcement la transmission de l’appui d’équilibration.
Pour permettre un appui dur en eau trop dure, il est possible d’attendre un peu pour voir si c’est mieux ailleurs (eau moins dure) ou il faut moins enfoncer la pale dans l’eau ou encore modifier l’angle de pale afin de diminuer la résistance de l’appui par diminution de la surface de travail (voir angle d’incidence)
Le deuxième appui, c’est l’appui cochon, Si à la base c’est un appui dur, la différence se fait dans le fait que la dépense d’énergie est bien supérieure à ce qu’il fallait. En général ça éclabousse de partout, d’où son nom !
- Notion de faux appui ou de fausse pelle ou l’appui mou :  L’appui mou est un appui raté chez le débutant. L’action est probablement faite avec la tranche de pale et dans ce cas la pagaie se dérobe et ne tient pas son rôle. L’angle d’incidence de la pale est de 0°, parallèle au déplacement ou nul. En général ça finit dans l’eau.
- L’autre cas se rencontre lors de navigation tumultueuse. L’eau perd alors sa qualité d’appui car elle est molle.
- L’appui mou est très bien géré par les experts qui vont en ligne droite avec une séquence de pagayage alternée de chaque côté, en effet ils font semblant de faire l’action sur un des côtés car elle n’est pas utile à la conduite du bateau.
- l’autre cas ; c’est quand une partie de la pagaie casse, mais là c’est juste pour en rire.
L’angle d’incidence :
 Généralité : C’est l’angle sous lequel l’eau vient frapper une surface, notamment celle de la pagaie, de la dérive ou du gouvernail.
 Une telle surface en déplacement dans l’eau va engager la direction du bateau en fonction de sa forme et de son mouvement .
 Cette incidence va aussi induire des déformations dans l’eau au niveau des courants.
 Applications : À l’arrière de certaines voitures de course a été posé un aileron. Cette surface dont l’avant est orienté vers le bas va coller la voiture à la route sous l’effet la vitesse, l’empêchant ainsi de décoller par sa vitesse ou le relief de la route.
 Sur un bateau à voile le gouvernail placé à l’arrière va permettre d’orienter la direction du bateau par le réglage de son incidence. D’autres phénomènes vont se produire (voir plus haut les notions de traînée et d’écoulement), d’ailleurs si le gouvernail était à l’avant l’angle serait le même mais du point de vue comportement ce serait différent et plutôt radical (les bateaux à voile de l’America’s Cup en ont un caché à l’avant qui vient compléter celui de l’arrière)
Décomposition des forces :
La résultante des forces appliquées à une surface plane plongée dans un courant constant est perpendiculaire à cette surface. 
Si cette surface est exactement en travers du courant, elle va être poussée dans la direction du courant et accélèrera jusqu’à atteindre la vitesse du courant. A ce moment là, il n’y a plus aucune force sur la surface, elle est à la dérive.
Si elle est dans l’axe du courant (et d’épaisseur nulle.. c’est de la théorie !), elle ne subira aucune poussée et restera théoriquement immobile  sans perturber l’écoulement de l’eau.
Concrètement, en kayak, ça veut dire que vous dériverez moins dans un courant ou dans le vent si vous restez face au vent ou au courant.
Dans tous les autres cas, c'est-à-dire pour une incidence variant de 0° à 90°, la force peut être décomposée en une force perpendiculaire au courant (la portance, qui va permettre de traverser le courant) et une force dans l’axe du courant (la traînée, qui va nous faire dériver).
Applications au kayak :
 Un gouvernail va diriger le kayak du côté où il est orienté avec une efficacité croissante en fonction de la vitesse, mais il va aussi le ralentir proportionnellement à l’incidence choisie.
Pour moins se fatiguer, il vaut donc mieux tourner avec de la vitesse en utilisant doucement le gouvernail plutôt que d’appuyer à fond sur la pédale sans pagayer.
 La pagaie aura le même rôle, une pale de pagaie positionnée sur le bord du bateau face au déplacement sera freinante et modifiera le parcours du kayak, à charge pour le kayakiste de doser l’incidence pour répartir ses forces entre orientation et propulsion. On déconseille donc les freinages brutaux d’un côté et autres rétro-propulsions au profit des manœuvres actives qui préservent la vitesse du bateau.
C’est aussi la pagaie qui permet les actions de stabilisation. On gère la force d’appui en réglant l’angle entre la pale et la surface de l’eau. Cet angle va aussi jouer un rôle directeur de l’embarcation, va également modifier la conduite de la pagaie sur une trace plutôt courbe. Une action combinée entre appui et glissade de la pale permettra de trouver un compromis entre le besoin de rééquilibration, les degrés de liberté du corps possible et les conditions de pratique.
Astuce : Si vous avez un gouvernail, rien ne vous empêche de combiner son action avec celle de la pagaie. Utilisez le doucement et faites une légère propulsion circulaire, vous allez amorcer une courbe impeccable tout en accélérant et en vous stabilisant. Le bonheur !
Les kayaks directeurs, notamment les kayaks de mer, ont une étrave et une quille qui provoquent un effet  gouvernail à incidence 0°. Le profil de l’avant étant dans l’axe du profil de l’arrière, ils vont rester en ligne, d’autant plus qu’ils sont longs. D’où leur nom. Hélas pour les kayakistes de mer cela vient contrarier fortement les actions d’incidences de la pagaie. La bonne nouvelle est que la gîte permet de réduire fortement cet effet directeur. Donc n’hésitez pas à gîter du côté de vos manœuvres.
Incidence du courant sur la coque.
Alors pourquoi utiliser des bateaux longs ? Plus la partie immergée du kayak entre la proue et la poupe est longue et étroite, plus elle se rapproche de notre plan théorique plongé dans l’axe du courant et ne subissant aucune force de dérive. Donc plus un bateau est long, moins il est fatiguant !
En pratique, il nous faut distinguer les différentes forces, des noms spécifiques leur sont donnés.
Le courant reçu sur la coque quand il est propulsé en eau calme est le courant relatif ou le courant de vitesse.
Le courant reçu sur la coque quand il est immobile dans un courant marin est le courant réel.
Le courant reçu sur la coque quand il est propulsé dans un courant marin est la somme vectorielle des deux forces précédentes et s’appelle le courant apparent.
Notion d’équilibre dans le déplacement
L’équilibre dynamique est atteint lorsque la résultante des forces appliquées à un solide en mouvement est nulle, sa vitesse est alors constante.
L’équilibre directionnel est atteint lorsque le couple résultant des forces appliquées à un solide en mouvement est nul, sa trajectoire est alors rectiligne.
L’équilibre directionnel et les écoulements laminaire autour la coque
Quand un bateau se déplace sur l’eau il la déforme. C’est entre autre à cause de sa forme, de son poids et de sa vitesse.
En se déplaçant le kayakiste pousse et écarte l’eau qui est devant lui, ce qui se matérialise par les vagues faites autour du bateau et les turbulences qui sont le siège d’ondes de forces qui ramènent théoriquement l’eau à son état d’origine (le sillage). Plus discrètes, des ondes sont présentes aussi sous le bateau. Ces déplacements d’eau sous la coque sont les écoulements laminaires.
Phénomène de dérapage.
En équilibre directionnel, du fait du courant apparent, l’avant du kayak est maintenu par des pressions égales de chaque côté, mais l’arrière est dans une zone de dépression créant des turbulences et comme l’arrière ne peut pas se séparer de l’avant, le bateau continue à aller droit un peu comme un drapeau qui flotte dans le vent. Si l’équilibre directionnel est rompu par une force supplémentaire (coup de pagaie dissymétrique, étrave du bateau tapant une vague en biais, etc..) l’avant est freiné et l’arrière allant alors plus vite que l’avant, il part sur le côté en dérapage*, voire en tête-à-queue*.
Remarque : Chaque action de pagayage tend naturellement à faire tourner le bateau jouant alors le rôle de déclencheur du dérapage, le calvaire des débutants !
Remarque : Vu que l’arrière est plus libre que l’avant, le centre de rotation se retrouve sur l’avant.
* tête à queue, dérapage contrôlé ou non, Le tête à queue c’est un demi-tour qui arrête l’engin. Le dérapage contrôlé est utilisé pour un changement de trajectoire à court rayon que l’on contient pour ne pas provoquer de tête à queue. Incontrôlé, il va nous faire perdre notre  route voire nous amener sur l’obstacle qu’on essayait de contourner.
Notion d’assiette du bateau
Environnement: L’assiette décrit une situation d’équilibre. Dans le cas d’un bateau cela décrit ses appuis sur l’eau. On distingue quelques positions remarquables, à plat, penché sur le côté, à l’envers, penché en avant ou en arrière.
Principe : Une assiette sur l’avant signifie que l’appui du bateau se fait plus sur l’avant avec le poids du pagayeur engagé sur cette partie du bateau afin de le tasser.
-En général le kayakiste utilise l’assiette dans l’intention d’améliorer le déplacement ou de trouver une stabilité adéquate, cela peut faire accélérer, ralentir le bateau ou modifier la trajectoire d’un virage.
Avec de la vitesse, la coque sur l’eau va générer des écoulements laminaires. A plat, ils sont symétriques, quand le bateau n’est plus à plat les écoulements sont modifiés. Schématiquement la surface en contact avec l’eau va être freinée par rapport aux surfaces émergées, d’où une dissymétrie des forces. Donc les variations d’appuis du bateau sur l’eau vont entraîner des déséquilibres qui amènent  des modifications de trajectoire.
En haut d’une vague, l’appui sur l’avant pourra accélérer la descente, l’appui sur l’arrière permettra de refuser cette descente si on ne veut pas partir au surf.
Remarque : Les formes des différents modèles de bateaux vont plus ou moins favoriser des trajectoires. Ainsi les bateaux avec des girons pas trop prononcés tourneront moins et les bateaux à bouchains seront moins stables s’ils sont inclinés sur le côté.
Les kayaks directeurs qui sont équipés d’une étrave et d’une quille, ou d’ailerons ou d’une dérive auront des comportements marins différents suivant la répartition des charges qui conditionne l’assiette.
Inclinaison latérale du bateau ou faire gîter son kayak
Environnement: L’inclinaison latérale porte le nom de « gîte », la gestion en sera différente selon que l’on est débutant ou expert, navigateur loisir ou compétiteur.
- Les débutants vont essayer de garder leur bateau à l’horizontal.
- Les autres, surtout des compétiteurs parlent de garder le bateau à plat pour ne pas perdre de vitesse, le bateau sera donc à plat par rapport à l’eau pour conserver des écoulements laminaires symétriques. Donc si l’eau est calme le bateau sera horizontal. Si l’eau est inclinée sur une pente de vague alors le bateau sera à plat sur l’eau et incliné par rapport à l’horizontale.
Remarque : Si le débutant ne trouve pas drôle que le bateau penche sur le côté, l’inclinaison reste néanmoins une action capitale à la gestion de sa conduite. Le tout est de bien comprendre, de bien sentir et de trouver des repères. Si le goût de l’exploration l’amène à pencher le kayak en envoyant le corps d’un côté, il est fort probable que l’ensemble finisse à l’envers. L’inclinaison est une affaire de précision et d’organisation.
Gestion de l’assiette pour favoriser un changement de trajectoire
 Essais de gîte sur eau calme
Observation : le kayak de mer tourne plus facilement quand il penche sur un de ses côtés mais le sens du virage est induit par la manière de pagayer. Donc le sens de l’inclinaison sera celui qui facilite la manœuvre
.
Dans le cas où l’inclinaison est prise vers l’intérieur du virage, la courbe se fait plutôt en dérapage long. Si l’inclinaison se fait du côté inverse, la courbe sera plus courte. Cela dépend aussi du modèle du bateau car les formes de coque vont plus ou moins influencer la trajectoire.
Assiette longitudinale
Nous pouvons pagayer en étant penché sur l’avant du bateau, nous pouvons également le faire en étant sur l’arrière.
- Dans le cas où le kayak est tassé sur l’avant, un point d’appui se crée sur l’avant. Le bateau à tendance alors à se guider à partir de l’avant. L’arrière qui est moins dans l’eau traîne, il chasse en dérapage de l’arrière.
Remarque Plus le bateau à une quille prononcée, moins il est possible de le faire déraper de l’arrière en chargeant l’avant. Plus le bateau a une étrave prononcée moins il est possible d’engager la proue dans un virage en se penchant en arrière.
 Comme à ski ou en rollers, l’appui est en général sur l’avant. Ce positionnement va permettre un meilleur guidage sur la route à suivre. 
Quand le corps est en bascule arrière le bateau va moins déraper mais l’avant sera moins dans l’eau. Le bateau va alors louvoyer davantage. Les pertes de trajectoire seront monnaie courante surtout si la surface de l’eau est variée ou que les actions de pagayage sont imprécises
De façon générale la bascule arrière sera utilisée avec l’intention de ne pas enfourner (enfoncer l’avant sous l’eau) dans les vagues. Dans ce cas les propulsions sont menées avec beaucoup d’attention.
Remarque : Si la bascule arrière est envisageable pour modifier la trajectoire, de nombreux bateaux n’y réagissent pas. Notamment ceux qui ont peu de giron, une quille voire deux ou qui sont très longs. Seuls les bateaux manœuvriers gèrent ça au mieux car ils sont courts avec du giron et comportent un fond plat.
Remarque : Les bascules associées à la gîte permettent de déplacer la zone d’appui sur un quart environ de la surface de la coque, contrairement à l’appui centré où la traîne et le dérapage resteront répartis sur la longueur de la coque.
Remarque : Que ce soit en kayak, en surf ou en dériveur, il y a la possibilité de prendre appui sur l’arrière grâce à la capacité de déformation de l’eau. L’arrière du kayak peut être plutôt court, plat, avec du giron, voir élargi pour compenser les problèmes d’équilibre du kayakiste.
Essai de gîte dans des vagues.
Observation: en naviguant plutôt face aux vagues
- Avec un bateau tournant et sur de petites vagues, la course du virage sera plus longue avec une gîte intérieure car les écoulements favorisent la glisse. L’inclinaison extérieure ne favorise pas l’écoulement de l’eau sous la coque, les bateaux tournants comportant très souvent des bouchains vifs ou des carres, ces parties de la coque entre en action suite à une contre gîte et vont accentuer le freinage en fonction de leur affûtage.
Remarque : En ski la forme parabolique des carres va permettre d’avancer et améliorer l’accrochage sur l’avant dans le virage alors il sera plus court.

Cette forme peut être exploitée pour le wave ski.

 - Avec un bateau directeur : Quand le même exercice est réalisé avec un bateau directeur, le bateau tourne plus court quand il est incliné à l’extérieur du virage.
Remarque : Quand l’étrave est plongée dans l’eau (par les vagues), elle joue à plein son rôle directeur. A l’opposé du kayak tournant, les bords du kayak directeur sont plutôt ronds voir plats. Au moment où le kayak est gîté, les bords vont favoriser les écoulements au dérapage. La stabilité sera aussi améliorée.
Remarque : Si la quille gène dans les virages, il faut se rappeler qu’elle sert à d’autres moments. La dérive escamotable donne de la polyvalence au bateau dont on peut moduler finement le caractère directeur en fonction des conditions de mer et de vent.
Gîter dans des vagues qui poussent le kayak
- Avec un bateau tournant : S’il est possible par principe d’incliner le bateau d’un côté ou de l’autre pour le même virage, on s’apercevra qu’un appui sur le bouchain extérieur rend la situation plutôt instable. On peut en jouer ou se trouver dans une situation de dernière chance, mais il est plus sûr d’incliner à l’intérieur du virage.
- Avec un bateau directeur - Quand les vagues sont petites et que l’étrave est mouillée, le bateau va bien mieux tourner avec une inclinaison sur l’extérieur du virage.  Quand les vagues sont plus grosses, l’étrave est souvent hors de l’eau, l’arrière aussi, voire les deux en même temps. Le kayak est alors posé au sommet de la vague sur un point d’appui central et va pouvoir tourner très facilement et à plat comme un bateau court autour de son centre de gravité.
- Quand le bateau est « au fond » de la vague, la quille et l’étrave enfoncées dans l’eau font leur travail, inutile d’incliner car ça ne tournera pas !
Gestion de l’assiette avec l’intention de gérer la stabilité
Environnement :
Parfois une force extérieure veut nous renverser. Si c’est un camarade de jeux, on aura le temps de voir venir! Si c’est un rouleau pris par le travers il faudra plutôt incliner le bateau contre la force qui veut nous envoyer à l’eau. Toutefois, une inclinaison excessive venant à présenter le pont du bateau à l’eau qui déferle peut être fatale.
La glisse : La glisse correspondant à un minimum de tous les frottements qui nous ralentissent. C’est rare, la résistance au déplacement créée par la déformation du milieu nous freine, le décollage du mouvement est en retard par rapport à l’impulsion. On parle d’inertie. Dans un mouvement tournant, l’inertie se manifeste sous forme de dérapage.
Remarque : Les récepteurs qui fournissent la sensation de glisse sont les capteurs de pression au niveau de la peau mais aussi la vue et l’oreille interne.
Application au kayak : La conquête des grands espaces en kayak se fera aussi avec la glisse qu’il faudra apprendre à la gérer.
La sensation de glisse sur l’eau est un véritable plaisir qui varie en fonction du type de bateau, certaines carènes convenant mieux que d’autres.
 La qualité de la glisse va être liée à la qualité du travail de la pagaie dans l’eau mais le poids de l’ensemble ainsi que sa répartition et la capacité de pouvoir le lancer va aussi l’influencer.
Après l’équilibre, les phénomènes de glisse font partie des premières découvertes du débutant
La glisse se ressent facilement sur eau calme pendant la phase de déplacement du bateau entre deux coups de pagaie. Elle intéresse le kayakiste qui cherche à minimiser sa dépense d’énergie en optimisant sa cadence de pagayage. La phase de glisse permet au kayakiste de ressentir autre chose entre deux coups de pagaie par exemple prendre conscience qu’il est en équilibre dans un monde puissant (je parle de la vague !).
En présence de vagues, la glisse est entre autre déclenchée par un déséquilibre, donc une chute, ensuite la glisse s’engage. Ce déplacement est un équilibre dans le déséquilibre. La glisse c’est l’instant qui nous indique que nous sommes en phase, même si ça n’est qu’une pente plus un truc qui est dessus avec son poids sur l’avant, et alors « c’est parti mon kiki ! ». En plus il y aura de la vitesse alors : «- Surfin’ USA ! » (The Beach Boys).
La glisse c’est l’équilibre dans le tumulte du déplacement. Sur un dérapage la force centrifuge génère une glisse tendant à éjecter le kayakiste à l’extérieur du virage, nouvel équilibre à contrôler source de sensation enivrante. La recherche de glisse, c’est la recherche de la perfection, c’est le travail de toute une vie, chaque pagayeur aura beaucoup de mal à en parler de façon simple et précise. C’est finalement plus une sensation qui nous traverse que quelque chose de formel.
La glisse c’est la preuve que nous nous avons notre place ici à cet instant, car cet équilibre nous prouve que nous avons le droit d’en faire partie donc d’exister. Ça parait délirant ! Pensez ce que vous voulez, c’est néanmoins un repère qui peut donner goût à la vie. La glisse c’est donner vie (vie comme plaisir de vivre et pas survie) Voir le sourire accompli de quelqu’un qui découvre la glisse est encore l’occasion de partager de bons moments fraternels et hédoniques. La glisse c’est communicatif !

Notion de transmission d’énergie S’il y est capital de trouver l’appui dur, il faudra ensuite déplacer le bateau de façon optimal. Pour cela il faudra se mobiliser et mobiliser le bateau en le tirant vers le point d’appui dans l’eau. C’est là que les calages vont jouer leur rôle mais ce n’est pas tout.
Le gainage : C’est la procédure qui permet de transmettre l’énergie d’un point à un autre du corps en passant par les différents segments corporels liés les uns aux autres. Ces segments composés d’organes très diversifiés de par leurs caractéristiques, ont différents degrés de liberté de mouvement. Ils se doivent d’être maintenus et gainés pour limiter certains mouvements parasites facteurs de perte d’énergie.
Application : Imaginez que vous êtes assis sur le fauteuil ergonomique d’un dentiste et qu’il sort sa « roulette ». Vous verrez que l’outil qu’il tient tourne. Cet outil utilise une force transmise par un moteur relié à un câble d’acier tournant sur lui-même dans une gaine. Sans cette gaine, le câble n’arriverait pas à transmettre le mouvement du moteur jusqu’à son extrémité.
- Application au kayak : A chaque fois qu’on prend appui dans l’eau avec la pale de la pagaie, on transforme en mouvement du bateau par l’intermédiaire d’une chaîne de contacts l’énergie musculaire du corps. Ces forces passent de levier en levier, doigt vers main, puis main vers avant-bras et ainsi de suite jusqu’au bateau par l’intermédiaire du siège, du dosseret et du cale-pied.
En marche avant la transmission d’énergie vers le bateau se fait via une poussée sur le calage du même côté de l’appui de la pagaie. Il est souvent difficile de trouver seul les repères qui font que la transmission soit optimale mais lorsque le pratiquant gère cette transmission, il aura instantanément la sensation d’être plus stable et il ira plus vite.
Remarque : Il est possible de pousser avec le pied opposé notamment pour les changements de direction amorcés par un appel.
Les pertes d’énergie en dehors de l’axe longitudinale peuvent provoquer un  louvoyage physiquement coûteux.
Pour favoriser la poussée de la jambe on peut prendre la position course en ligne, c’est à dire les genoux centrés dans le cockpit du kayak, sans contact des jambes avec le pont du bateau. La gestion de l’équilibre sera plus difficile.
Il suffit par exemple qu’une articulation, la plupart du temps dans les bras ne soit pas mobilisée pour qu’elle absorbe une partie de l’énergie. Le gainage des segments est l’un des grands facteurs qui influence la performance. Fixer les articulations pour la transmission d’énergie est un travail difficile qui requiert une grande attention. C’est certainement le deuxième secret du kayakiste.
PS : la prochaine fois, chez le dentiste rendez hommage à la gaine, sinon faites un sourire !
Gestion de l’énergie ou La force du Jedi.
Environnent: Nous ne sommes pas tout seul à réfléchir, d’autres l’ont fait avant nous. Au pays du soleil levant, le corps est vu d’une façon qui peut nous aider à trouver des stratégies pour transmettre l’énergie. Nous avons tous vu un athlète de karaté casser des briques et pour ça le travail sur le gainage est primordial, il est donc très intéressant de connaître les « trucs » de ceux qui voient des soleils partout !
Mode opératoire: Considérons qu’au niveau du bas ventre il y a un pli cutané situé sous le nombril que l’on peut sentir avec les doigts en fléchissant un peu le buste et remarquer qu’il y a un centre. D’ailleurs quand on tousse, les doigts se déplacent vers l’avant. Ce point s’appelle en énergétique chinoise le Tan-Tien inférieur, lieu de l’énergie vitale Jing, pour d’autres un Chakra (pas de morue!). Dans tous les cas, il faut imaginer ce lieu comme un soleil dessiné par un enfant, un truc rond jaune avec des traits représentant les rayons. Sa taille est environ celle d’une balle de tennis (jaune). Pour ce qui nous concerne, ce centre serait le centre de départ pour envoyer l’énergie, comme un interrupteur déclenché par le système nerveux. Donc quand nous voulons transmettre, nous contractons cette petite partie d’abdos. Puis il ne nous restera plus qu’à envoyer la sauce vers les bouts qui nous intéressent : mains, pieds...
Pour que ça marche parfaitement, il faut y associer le souffle (Energie Qi issue du Tan-Tien médiant proche du plexus solaire). D’ailleurs ceux ou celles qui ont assisté à une préparation à l’accouchement ont déjà remarqué cette mise en place pour faire un bon travail de transmission. C’est quand la sage-femme dit « Attention… ! Poussez ! Poussez madame ! Pas vous monsieur! » (Ou quand vous serez en kayak !) C’est peut être le premier secret du kayakiste.
Variable : ceux qui trouvent qu’ils respirent trop souvent avec en plus un souffle court, n’on qu’à pagayer moins vite !
Observation : Quand on veut dégager un coup de démarrage, il est possible de placer sur une expiration deux à quatre premiers coups de pagaie. Si après dix actions environs les six suivantes sont faites en apnée, un temps de récupération sera nécessaire pour d’enchaîner d’autres actions efficaces à la suite.
Observation, pour ceux qui veulent en savoir plus pour se perfectionner ou trouvent tout cela obscur, allez faire du taï chi chuan ou du yoga, c’est bon pour la complémentarité.
Les placements du corps.
Les jambes et les pieds
En général, les genoux sont écartés et s’ouvrent pour aller en contact sous le pont du kayak quand il y en a un. Cela entraîne les pieds à prendre une position en éventail. Cela permet un meilleur maintien dans le bateau et contribue gérer le tangage. Quand les courbatures se font sentir, il est préférable, si la situation est stable de relâcher la pression des genoux. De nombreux kayakistes qui ont eu un lien avec la complétion ne mettent pas les genoux au plafond mais les regroupent plutôt sur l’axe longitudinal afin de mieux transmettre la poussée au bateau.
Le bassin et le tronc.
Si le corps est à priori incliné en avant, cette position est déterminée par l’antéversion du bassin. Par conséquent les fesses sont plutôt en appui avec le siège sur les articulations ischio-fémorales plutôt que sur les liaisons ischio-vertébrales. Nous pourrions dire qu’il faut sortir les fesses en arrière, ou qu’il faut faire un « cul de poule ». Cette position prise par le bassin est bien connue des yogi, et des pratiquants du Tai-chi. Elle est aussi adoptée par les enfants qui débutent la marche ou encore par les musiciens qui jouent debout. Cette position particulière a tendance à faire basculer le tronc en avant. Cet angle tout à fait particulier permet au tronc d’avoir une assez grande mobilité de mouvement entre le rachis (ligne vertébrale) et le bassin. Cette mobilité du tronc permettra au corps de trouver son aplomb et de résonner comme il faut quand la coque penche.
A l’inverse, l’inclinaison sur l’arrière bloque beaucoup plus le tronc sur le bassin car les vertèbres se verrouillent et diminuent la liberté de mouvement. Les risques de renversement sont plus grands car notre poids qui s’associe à l’inclinaison du bateau va entraîner la chute de l’ensemble. Si les vertèbres sont fixées au bassin et que le bassin est fixé au siège et que le bateau sur lequel est fixé le siège penche, tout le reste suit le mouvement. Cette position nécessite d’avoir une ceinture abdominale correcte si l’on ne veut pas se retrouver avachis en arrière.
Comme le ferait remarquer l’ostéopathe : la position ne doit pas non plus effacer la courbure lombaire. Comme d’habitude le contrariant Homme que nous sommes nous dit que les choses ne sont pas simple car il y a toujours des cas d’exception alors chacun fait comme il le sent, nous ; on à tous raison et pour rassurer ceux qui font le contraire, ils peuvent savoir que des expériences en course en ligne et notamment au 200m ont mis au jour que suivant certaines spécificités corporelles certains athlètes étaient plus efficace car il avait une meilleur transmission.
Le dos
Il est constitué du rachis qui est l’empilage des vertèbres qui nous offrent des libertés de mouvement. A partir de l’axe vertical de référence, la flexion en avant est plus ou moins possible et l’extension permettra de retrouver la verticale. L’extension vers l’arrière est par contre presque nulle. Sur le côté il est possible de s’écarter de la verticale par un mouvement d’abduction. Le retour du mouvement est l’adduction. Sur la verticale par exemple il est possible de faire des rotations qui d’ailleurs sont plus importantes sur l’avant que sur l’arrière. Au niveau des vertèbres lombaires, il est possible de mobiliser tous les mouvements ensembles, c’est la circumduction.
Dans le cas où le pratiquant a un excès de poids au niveau du ventre, alors ce volume aura du mal à trouver une place dans le volume qui est au-dessus des genoux. Dans le cas où ce corpulent est motivé, il lui faudra un dosseret large et haut pour lui forcer à tenir une position mais placé plus en arrière afin qu’il ne se fatigue pas trop et qu’il ait moins mal au dos. Cette position, qui réduira sa mobilité, exigera qu’il ait un bateau plus stable et qu’il prévoit des temps de navigation raisonnables. On peut trouver des sièges qui vont maintenir cette position.
PS souvent : ce qui est vrai pour les uns peut ne pas l’être pour les autres, donc c’est comme on le sent aussi !
Remarque : Souvent le jeu en kayak commence quand il faut faire ce que l’on n’a pas le droit de faire, la bascule arrière est souvent un moment ou le kayak devient « joueur » !
Remarque : Souvent les émotions font qu’elles déteignent sur nos postures. Le pratiquant qui se retrouve en arrière par peur de la vitesse ou d’aller de l’avant risque d’avoir un instant d’existence compliquée, il faudra donc au plus vite en reprendre le contrôle.
Même si le tronc est en général à l’aplomb à l’arrêt, une inclinaison latérale peut être générée par le pagayage. Dans le cas où cette inclinaison est importante, un plouf pourrait ne pas être loin si l’on ne maintient pas un bon appui.
Sur des vitesses lentes le kayakiste s’avachie et se fatigue, le corps peut devenir douloureux. Au repos, il vaudra mieux se tenir à quelque chose de solide (bateau du voisin, rivage par exemple).
Les épaules
Les épaules se retrouvent mobilisées par rotation. Pour que nos chaînes musculaires soient au travail et que les actions passent d’un côté à l’autre du bateau, le tronc doit pouvoir tourner autour de son axe. On distingue deux rotations.
La rotation positive correspond à une extension sur l’avant pour aller chercher l’eau avec la pagaie. Cette rotation positive est synonyme d’efficacité mais elle n’est pas toujours facile à mettre en place car elle peut amener le pagayeur à décentrer le poids de son corps et entraîner un déséquilibre. C’est beaucoup de temps passé sur l’eau pour le gérer.
La rotation négative est celle qui concerne les mouvements de l’épaule vers l’arrière. En fin de la propulsion elle va tasser le bateau sur l’arrière et limiter la puissance car la force fournie par la pagaie est oblique par rapport à l’axe du bateau.
Pour augmenter l’amplitude vers l’avant, le travail se compte en dizaine d’heures pour obtenir un résultat efficace. Lors de sorties longues, la fatigue apparaissant, il faudra changer de style de temps en temps afin de mobiliser le corps d’une autre façon. Certains préféreront tirer seulement avec les bras ou tenir la pagaie plus verticale pour limiter les rotations.
La Tête
Elle est à l’aplomb, le regard porté suffisamment loin dans la direction où l’on veut aller. Dans le cas où il y a changement de direction, le regard se porte dans la direction du futur objectif, la tête suit le regard. Tout à leur recherche d’informations, les débutants ont tendance à regarder là où il sont (la pointe avant de leur kayak), ce qui les empêche de tenir un cap, ou bien là ne faut pas aller ce qui les y conduit fatalement du fait qu’ils remplissent les critères d’orientation de tête par rapport à la direction.
-« Je vois un rocher... je ne peux pas l’éviter », faute d’avoir regardé à côté, là où j’aurais pu passer !
Petite escapade vers la motricité humaine.
Inclinaison latérale du bateau ou faire gîter son kayak
Mode opératoire: Il suffit de tourner la tête puis les épaules pour que le bateau penche un peu et ça suffit pour obtenir un résultat satisfaisant.
Observations : La gîte est une affaire très personnelle. La taille, le poids, la forme du corps vont interagir avec la carène du bateau. L’action de pencher le corps en avant nous rend plus agile et à l’aise. Inversement si le corps est penché en arrière, le dos va perdre des degrés de liberté car les vertèbres se verrouillent en elles. Si vous avez encore des doutes ou des incompréhensions dans les choix à faire sur l’inclinaison avant-arrière, essayez de placer le corps en arrière en roller. C’est radical!
Récapitulatif sur le pagayage :
Il sert à se propulser, se diriger et se stabiliser
Technique et technique
Environnement: Les anciens kayakistes et techniciens ont défini des gestes de base. Aujourd’hui les mots sont toujours là, mais des nuances sont apparues avec le temps. Certaines techniques sont oubliées ou considérées comme dépassées, d’autres sont utilisées avec certains bateaux, canoës ou kayaks, certaines sont réservées à l’eau vive, d’autres à l’eau calme ou à la mer, la plupart sont communes aux différentes pratiques. Si les mêmes noms sont encore utilisés, les modèles et leurs repères peuvent avoir changé ou été complétés. Hier la technique nous apprenait à exécuter un répertoire de gestes stéréotypés, depuis un certain temps les mots désigne aussi un environnement ou une zone de travail affinée grâce à l’objectif, à la nature du milieu et la disposition de l’exécutant.
Depuis un certain temps mais pas partout, la devise devient : « seul l’objectif compte ». Autrement dit recherchons l’action efficace, elle répond à un besoin, pas à un stéréotype. L’action devient conjoncturelle. Faisant référence à tous les repères disponibles dans l’instant, elle sera corrigée en permanence pour répondre à ceux de l’instant suivant. L’expert sera celui qui satisfera le plus rapidement au plus grand nombre de critères, enrichissant en permanence sa capacité d’anticipation.
Les quatre familles d’actions utilisables en canoë, en pirogue, en kayak.
- Propulsions, Propulsions orientées et tractions orientées. Sont considérées comme propulsions toutes les actions faites avec une traction dynamique qui lancent le bateau vers l’avant. Par conséquent la pale est perpendiculaire à l’objectif. Ces actions sont les plus utilisées pour se déplacer et pour changer de direction. La pale perpendiculaire à l’objectif n’est pas un sujet qu’il faut prendre à la légère.
- Les actions en poussée sont les actions qui servent plutôt de l’arrière comme la rétropropulsion. La poussée vers le bas est utilisée pour se stabiliser. Ces actions sont les plus utilisées pour se déplacer et changer de direction en marche arrière.
- Les actions d’incidences sont les actions de type cinétique qui servent à conduire la trajectoire en orientant la pale dans le courant relatif. Elles sont facteur de décélération, les compétiteurs les évitent.
- Les actions de stabilisation sont les actions qui permettent de s’aider à retrouver l’aplomb. Le terme « appui » recouvre à la fois le pur appui en poussée ou en suspension qui n’a d’autre objectif que d’éviter le dessalage et la part de sécurisation de l’équilibre que le kayakiste averti gardera dans toutes ses manoeuvres. Par exemple en propulsion, la pale qui travaille pourra prendre un angle légèrement différent de la verticale pour moins s’enfoncer dans l’eau et préserver un petit appui.

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