Savoir conduire
Gérer la stabilité du bateau, facteurs qui vont influencer
la stabilité
Environnement: Le kayak est un super outil pour
découvrir des paysages extraordinaires, que l’on souhaite reproduire un geste
atavique ou typique, vivre comme les esquimaux, ou encore apprendre des choses,
c’est aussi un jouet qui va agir et
faire réagir le kayakiste, notamment avec son équilibre et le résultat
peut-être renversant !
Le kayakiste et son
kayak
Environnement : Si nous essayons de dissocier les
thèmes que regroupe la maîtrise du kayak, la stabilité est certainement celui
qui reste le plus tributaire des autres. De plus elle varie en fonction de ce
que l’on est. Surtout basée sur des critères difficilement modifiables qui ne
sont pas tous sous notre contrôle, elle exige que l’exécutant s’adapte. Même les
têtes de mules devront composer ! La stabilité dépend des notions de
taille, de poids, d’émotions, d’attention, de la santé et du milieu qui peut
être libre, encombré, turbulent, stable, prévisible ou non. De plus il faudra
prendre en compte les autres usagers des lieux, kayakistes, nageurs, promeneurs,
riverains de bonne ou mauvaise humeur. Il faudra tenir compte du matériel
utilisé, de notre propre vocation de sportif ou de touriste, de notre état de
santé et de bien d’autres choses. La stabilité est peut-être un des points les
plus difficiles à gérer de façon consciente.
Observations : Au quotidien, nous nous tenons en
équilibre grâce à un système de contrôle inconscient qui équilibre notre corps
sur ses appuis. On peut dire que c’est un traitement d’information automatique.
Le travail de stabilité est un exercice qui s’apprend dès le plus jeune âge. De
plus, avec les années, nos corps se transforment nous obligeant à trouver des
réponses à nos nouveaux états. Le quotidien étant riche en expériences, plus on
part à l’aventure dans son environnement plus on est capable de s’adapter à un
nouvel exercice et plus on enrichit son référentiel.
Observations : Nous ne sommes pas tous égaux en
stabilité, les personnes plus petites trouveront plus facilement l’équilibre
alors que les grands devront en général passer plus de temps à le gérer. Notre
poids n’est pas repartit de la même façon, il influencera donc la pratique. A
appuis égaux, ceux qui ont une ceinture pelvienne (hanche) lourde auront une meilleure
stabilité car leur centre de gravité est bas, alors qu’une ceinture scapulaire
(épaule poitrine) importante diminue la stabilité.
Bien choisir son bateau sera primordial car il peut compenser
des faiblesses de notre corps, de nos aptitudes. Si nous n’avons pas le choix
et que l’ensemble kayakiste-kayak est instable, il faudra prendre le temps d’une
progression plus lente et accepter les risques de chute.
Observations : Le schéma corporel est également un
facteur qui va influencer la pratique. C’est
en effet le siège des états stratégiques et dynamiques fondés sur des données
sensorielles intéroceptives (viscérales), proprioceptives (musculaires,
articulaires) et extéroceptives (toucher) qui construisent les « images
mentales » du corps dans un repère à trois dimensions. Par exemple, c’est
lui qui contribue aux ajustements dans le pilotage du doigt qui va vers le
creux de l’oreille pour le gratter (ça se fait sans regarder).
Le Pagayage
Si certains conduisent en ligne droite tout de suite, d’autres
auront plus de mal. Et c’est surtout quand ça ne va pas que l’on s’interroge
sur le pourquoi des choses. Comme d’habitude, il y a des raisons qui se voient
et d’autres moins.
Certains ont des difficultés à passer la marche avant, c’est
souvent dû à l’émotion qui parasite la
mise en route du projet mais l’inattention ou des gestes pas identifiés y
seront aussi pour quelque chose. Certains vont plus vite, d’autres arrivent
plus facilement à diriger.
La marche avant et les
forces invisibles :
Dans le cas où
les affects du débutant sont négatifs, il vaut mieux découvrir la conduite du
kayak dans un environnement très stable pour diminuer les informations qui
viendraient parasiter l’apprentissage. Un bateau stable et directeur sur plan
d’eau calme et abrité avec un soutien pédagogique seront indispensables. Si les
conditions ne sont pas réunies, il vaut mieux reporter la séance. S’il n’y a
finalement pas de progrès et trop de stress il faudra s’interroger sur les motivations
de la personne à poursuivre une activité qui ne lui est pas bénéfique.
Dans le cas où
les affects sont positifs mais les progrès faibles, il est probable, que la
pagaie soit mal conduite au niveau des mains. Les pales de la pagaie sont
souvent croisées d’un angle voisin de 90, cela impose au pagayeur de la faire
la pivoter à chaque coup de pagaie, un peu comme sur un accélérateur de moto. Si
le débutant tourne en rond, il faut regarder comment les pales entrent dans
l’eau. Souvent, la pale de gauche n’est pas verticale dans l’eau, la propulsion
est dissymétrique. Dans ce cas, rien qu’en en prenant conscience de la chose il
est fort probable que cela soit maîtrisé rapidement. Si le problème persiste,
une pagaie avec des pales moins croisées peut faire l’affaire. Vérifier aussi
la position des mains sur la manche, si elles ne sont pas à égales distances
des pales, la poussée dans l’eau sera dissymétrique. Enfin, plus difficile à
rectifier, la longueur ou la forme du coup de pagaie peuvent être différentes
entre la gauche et la droite.
Si les
difficultés à aller droit persistent, il est possible de rentrer directement
dans l’apprentissage de la propulsion circulaire. Le fait de savoir faire
tourner son bateau permettra au débutant de corriger sa trajectoire globale donc
d’aller à peu près où il veut, c’est bon pour le moral. C’est un pis-aller au
sens où il risque d’adopter définitivement un coup de pagaie dissymétrique qui
aura obligatoirement un mauvais rendement énergétique (on voit régulièrement
des randonneurs chevronnés en kayak de mer parcourir des dizaines de miles dans
des bateaux chargés avec un coup de pagaie épouvantable). S’il en est capable, il
vaudra mieux l’aider à concentrer son attention sur chacun des paramètres qui
composent la marche avant, qualité de l’appui, assiette du bateau, symétrie
dans les actions, nature de l’action de correction qui tient le bateau sur sa
route.
Remarque :
Si l’on éprouve souvent le besoin de comprendre les choses pour apprendre avant
qu’elles ne deviennent automatiques, surtout l’adulte, on acquiert aussi de
nombreuses compétences sans passer par les chemins de la prise de conscience.
Nous savons marcher et enjamber un obstacle sans avoir jamais réfléchi aux
chaînes musculaires que nous mettons en œuvre. Si nous avons presque tous une
jambe plus courte que l’autre, ce n’est pas pour ça que nous tournons en rond
comme des dahus. La marche est automatique mais, suivant les besoins, la
conscience, l’attention à l’acte moteur va modifier les automatismes pour
répondre à une situation inhabituelle. L’apprenant,
dépourvu d’automatismes, doit traiter toutes les informations au fur et à
mesure qu’elles arrivent comme des cas uniques. Le plus drôle c’est que plus
tard, même une fois que l’on suppose l’apprentissage terminé, il arrive de
retrouver ses sensations de débutant submergé par une situation trop complexe. Donc
on se posera toujours des questions!
Facteurs de progression :
Progresser, c’est essayer de comparer ce qui se passe avec ce qui est espéré en
questionnant ce que l’on sait déjà pour trouver les réponses les plus adaptées.
Autrement dit, plus on a appris, plus on apprend.
En kayak à quoi allons
nous faire attention et comment allons-nous le faire ?
Est-ce que mon bateau va
dans la bonne direction?
Est-ce que ce que je viens de faire correspond à ce dont j’ai besoin?
Qu’est-ce que je vais faire la prochaine fois?
Est-ce que ce que je viens de faire correspond à ce dont j’ai besoin?
Qu’est-ce que je vais faire la prochaine fois?
Dans la mesure où l’initié n’est pas autonome dans le
traitement des informations, un expert pourra le guider en lui posant des
questions au fur et à mesure de l’exécution des tâches quand il le sentira
prêt.
En regardant ce que l’initié fait, l’expert pourra évaluer la
qualité de l’action. Le guidage consistera à ce que l’apprenti se pose lui-même
les questions afin qu’il entre dans une stratégie qui va aller à l’essentiel.
Il est préférable pour lui de pagayer lentement, ainsi les actions seront plus
franches. De plus il aura plus de temps pour trouver les réponses. Après il ne
faudra pas hésiter à faire des pauses pour se détendre un peu et regarder le paysage
et le jeu des questions réponses aura lieu durant des phases où il ne pagaie
pas. Le fait d’aller doucement n’engendrera qu’une faible inertie permettant des
délais d’anticipations plus grands. Pour ça, laisser environ 3 secondes ou
compter jusqu'à 3 entre 2 coups de pagaie peut être un moyen pour laisser la
conscience libre pour traiter les informations.
La prise d’information au niveau proprioceptif est aussi importante
qu’au niveau visuel. Il faudra prendre conscience des ressentis du toucher de
l’eau par l’intermédiaire de la pagaie et du bateau puis faire la différence
entre les différents appuis.
Cette démarche n’est pas évidente quand on est seul, entouré
de gros poissons et quand le bord est trop loin. Être soutenu, informé de façon
accessible, protégé et encouragé sont les clés qui permettront à l’apprenti de
progresser et qui lui laisseront de bon souvenirs.
Remarque: Concernant les forces invisibles qui peuvent
venir influencer la conduite du kayak, il est primordial d’aller à leur
rencontre et de chercher à s’y associer, mais plutôt après avoir bien déjà
maîtrisé quelques déplacements dans un environnement stable donc sécurisant. La
conduite du kayak repose sur tout un ensemble de compétences, il faut donc
travailler d’autres thèmes comme le contrôle du dérapage. Lorsque le kayak ne
va pas où il faut, il faut le remettre sur la route en tournant. En un mot,
pour pouvoir aller en ligne droite il faut savoir tourner. Les thèmes qui
suivront nous aideront, non pas à aller
droit, mais à avoir du contrôle.
Vocabulaire:
Concernant l’action de pagayer, le commun des francophones
dira qu’il va donner un coup de pagaie, le sportif dira qu’il effectue une
propulsion pour exprimer ses objectifs ou qu’il produit une traction s’il considère
son activité corporelle. D’autres, prenant
le milieu en référence, diront qu’ils réalisent une passée dans l’eau.
Si on accepte de considérer que la ligne droite est obtenue
par une succession de corrections d’un côté puis de l’autre, on peut dire que
le bateau se déplace en louvoyant.
Le perfectionnement de la marche avant se fait alors en recherchant la diminution du louvoyage. Pour cela il faudra plutôt utiliser des propulsions parallèles à l’axe du bateau avec une passée la plus proche possible de la coque. Il faut prendre conscience que ces actions ajustées au besoin sont indispensables. Avant, on distinguait deux grandes façons de pagayer, plutôt verticale ou plutôt horizontale, dorénavant on parlera plutôt de la hauteur de la main supérieure.
Le perfectionnement de la marche avant se fait alors en recherchant la diminution du louvoyage. Pour cela il faudra plutôt utiliser des propulsions parallèles à l’axe du bateau avec une passée la plus proche possible de la coque. Il faut prendre conscience que ces actions ajustées au besoin sont indispensables. Avant, on distinguait deux grandes façons de pagayer, plutôt verticale ou plutôt horizontale, dorénavant on parlera plutôt de la hauteur de la main supérieure.
Variable ; Si la ligne droite est déjà maîtrisée
en bateau directeur, on pourra se perfectionner dans un bateau plus capricieux,
kayak slalom, creek river ou bateau d’eau vive. Ce choix de matériel est
capital, attention au volume du kayak. Petits volume pour les petits gabarits,
gros volume pour les grands gabarits.
Conclusion: Le grand secret du kayak reste d’être attentif
à ce qui se passe pour réagir à temps, faire attention pour développer des
réflexes.
Les marches avant
ou les tractions ou pagayer
Notion d’action orientée
Plus les actions sont verticales et moins le bateau louvoie,
mais les actions horizontales doivent être apprises car elles sont indispensables
à la conduite du kayak.
L’appui propulsif oriente la force de traction perpendiculairement
à la pale de la pagaie. Toutes les propulsions sont donc orientées, l’attaque
sera placée dans la direction de l’objectif pour placer le bateau sur la bonne
trajectoire et la conduite de la traction orientée pour y rester. Chaque action
de propulsion devrait donc être unique. Utopique, car avec la meilleure
intention du monde, comme m’a dit Bertrand, nos actions vont s’inscrire dans une
tolérance du type « environ comme ça » plutôt que « c’est là, sinon
t’es mort! »
Pagayer avec le manche de la pagaie horizontal
Environnement : Ces actions servent plutôt à aller
lentement, le gain en stabilité est réel et le bateau tourne beaucoup. Sur une
marche avant, la trace du bateau est inscrite dans un rectangle, il louvoie
vraiment.
L’action horizontale est appelée propulsion circulaire ou « circulaire » pour les intimes.
-« Tu la fais quand ta circulaire ? »
Remarque : Cette action servant à tourner en
avançant est présentée comme un des fondamentaux techniques. C’est un sujet qui
peut fâcher. L’approche de la circulaire divise les pro mais la force des
moniteurs et entraîneurs étant la diversité, on pourra en rencontrer plusieurs pour
élever son niveau de connaissance, c’est ce que font les athlètes.
Mode Opératoire: Si nous l’épluchons un peu, nous
allons voir que cette action est proche de la marche avant. L’eau est accrochée
sur l’avant du bateau avec une rotation des épaules et un gainage des membres
supérieurs. En revanche la pagaie sera plutôt horizontale et basse afin de
prendre appui plus loin du centre de rotation pour augmenter le moment de force.
Attention à ne pas exagérer, si l’action est trop basse elle devient inconfortable
et la pale incomplètement immergée manque d’appui. La main haute sert de pivot en
formant un point fixe au niveau du visage. La main du bas est plus en avant et
en périphérie au dessus de l’eau.
Remarque : Il y a rotation des épaules et les
hanches donc une action circulaire communiquée à la pagaie, d’où son nom
« circulaire ». Du point de vue du pagayeur, on a l’impression d’une traînée
en arc de cercle sur l’eau dont la pagaie est le rayon.
C’est faux, en fait la pale d’une circulaire efficace est pratiquement immobile dans l’eau, c’est le bateau qui tourne. Finalement, la propulsion circulaire n’a de circulaire que son nom et la sensation de l’acteur.
C’est faux, en fait la pale d’une circulaire efficace est pratiquement immobile dans l’eau, c’est le bateau qui tourne. Finalement, la propulsion circulaire n’a de circulaire que son nom et la sensation de l’acteur.
Détail de l’action : En observant le mouvement du
bateau, on peut distinguer deux phases. La première qui se déroule entre
l’attaque et l’axe transversal du bateau sert plutôt à déplacer le bateau vers
l’avant. La seconde, à partir de l’axe transversal jusqu’à l’arrière du bateau,
va tirer ce dernier latéralement ce qui va le faire tourner.
Variable : Pour des questions de confort et
d’efficacité, la deuxième partie du mouvement peut être faite de façon
verticale.
Observations:
Une propulsion circulaire complète ne suffit pas en général à
faire demi-tour dans de bonne condition, le répertoire des manœuvres reste à
compléter (voir plus loin).
L’énergie demandée pour la circulaire est importante et
l’action nécessite une relativement longue durée et un long cheminement dans
l’eau. Nombreux sont ceux qui l’abrègent ou la précipitent au prix d’une perte
d’efficacité voire d’une chute.
Le deuxième temps de la circulaire est appelée traction
horizontale sur l’arrière ou appel tracté arrière
et peut servir à déclencher de petits virages.
et peut servir à déclencher de petits virages.
L’action horizontale produit une propulsion plus stable, utile
en mer excessive. Ça peut rassurer et la pale émergée prend moins le vent.
Pagayer avec le manche de la pagaie vertical
Environnement : Ce coup de pagaie sert plutôt à
aller vite, le bateau louvoie peu mais une perte de stabilité est présente.
La vitesse étant la solution à bien des problèmes, on entendra
sur l’eau :
-« Pagaie ! Pagaie ! Pagaie ! ».
Pour chercher à aller vite il faudra avant tout avoir un bon
contrôle des directions et de la stabilité car l’apprentissage de la vitesse
exige de l’attention. Il faudra donc avoir automatisé de nombreux modes
opératoires.
Recherche de performance en marche avant. Les athlètes
passent toute leur carrière à affiner leurs propulsions, il ne faudra donc pas
s’attendre à des résultats immédiats.
Cela dit, une méthode empirique et efficace consiste à suivre
un meilleur que soi de façon régulière. Cette démarche un peu « marche ou
crève » nécessite des heures de travail et de sueur, mais si on aime ça ,
on y va de bon cœur et en plus on est fier d’avoir pris la vague de celui ou de
celle qui est à nos yeux une référence. Cet apprentissage destiné à atteindre des hauts niveaux de performance se
fait avec des experts, donc dans le milieu sportif, « bienvenu au club !».
Qui n’a pas de telles ambitions se contentera des actions
élémentaires, le première est de prendre l’eau là où c’est le plus propice :
Sur l’arrière la pale soulève l’eau, ce qui enfonce l’arrière
du bateau dans l’eau, le freine, le fait tanguer et le fait dauphiner
(mouvement de tassement du bateau qui passe de l’arrière sur l’avant). C’est
inconfortable et on se traîne. Le pagayage à l’arrière du kayakiste est
vivement déconseillé.
Inversement, si l’attaque de la pale est portée sur l’avant en
penchant le buste alors ça dauphine aussi, idéal pour faire des vagues mais ce
n’est pas la solution non plus.
L’endroit optimal pour arrêter son coup de pagaie est à côté
de soi.
Le dégagé se fait latéralement et par la tranche (le champ) de la pale. Le système moteur ayant de l’inertie, il vaut mieux que le cerveau donne le signal de dégager quand la pagaie passe au niveau du genou.
Le dégagé se fait latéralement et par la tranche (le champ) de la pale. Le système moteur ayant de l’inertie, il vaut mieux que le cerveau donne le signal de dégager quand la pagaie passe au niveau du genou.
Pour une passée plus franche, le long du bateau afin qu’il
louvoie peu, la pagaie plutôt verticale. il faudra assurer le meilleur gainage
au niveau des segments corporels et associer une rotation des épaules pour
transmettre toute la traction. Ceci engage une action qui sollicite les chaînes
musculaires des pieds aux mains et inversement ou encore du centre d’énergie
vers les extrémités qui travaillent.
Grâce à la rotation autour de l’axe vertical, l’épaule qui est
du coté de l’attaque est en avant (attention à ne pas se pencher en avant).
Pendant la traction elle revient à sa position de départ. On peut dire que le
travail se fait sur des mouvements de vissage et de dévissage.
Le point suivant sera d’assurer un meilleur rendement avec ces
leviers. Il est impératif que l’outil propulseur soit lié au bateau de façon
ferme. Pour se faire il faut fixer un des leviers (bras) en l’air. Le levier du
haut est fixe, le bras du bas tire.
La verticalité de la pagaie à des limites, il est préférable
de conserver un angle pour le confort dans l’action. En suivant un bon
kayakiste on peut observer que sa pagaie n’est pas trop verticale. Vu de côté,
elle le sera davantage mais finalement sur une courte distance, entre le pied
et le genou, voire en se rapprochant de la hanche. Les athlètes ne cessent de
faire progresser la technique, à nous de faire la part des innovations en
fonction de nos objectifs propres.
Le point suivant sera de trouver la glisse, ce qui suppose de
la ressentir quand elle apparaît. Et là, ça se complique, les critères sont si
variés que l’on s’y mélange. Bon, si le lecteur n’a pas encore décroché, c’est
que le petit scarabée est sur la voie !
Sur l’eau plate, si le bateau est maintenu à plat, ce n’est
déjà pas si mal. Si un pagayage régulier permet de garder une vague d’étrave
constante c’est encore mieux.
Pour ressentir la glisse dans les vagues, il faut que
« tout colle ». C’est du temps à passer en bateau pour harmoniser son
action. La voie de la compétition avec un entraîneur qui oriente chaque action
n’est pas la plus facile mais c’est un vrai plaisir. La vidéo est un outil qui
fournit de bonnes informations.
Le démarrage
Environnement :
Bien gérer son énergie et sa gestuelle au démarrage permettra
d’atteindre rapidement la vitesse espérée sans s’épuiser. Là encore, la glisse
est primordiale.
Modes Opératoires : On peut privilégier une haute
fréquence de pagayage en mobilisant tout le corps, plus particulièrement les
muscles brachiaux de façon dynamique en les fléchissant beaucoup. Pour augmenter
la fréquence, le pagayage pourra se faire avec le bout de la pale afin de
diminuer la charge mais attention à ne pas mouliner dans le vide.
Nombreux sont ceux qui vont plutôt travailler en force. Dans
ce cas la propulsion sera plutôt basse et bras tendus (pour des raisons de
couple, de transmission et de gainage) puis le pagayage se redressera au fur et
à mesure que le bateau décolle de l’eau. Dans ce cas les muscles brachiaux
travailleront en isométrie (forte contraction des muscles mais faible déplacement
articulaire).
La marche arrière ou rétro propulsion,
Environnement: Passer du temps dans l’apprentissage de
la marche arrière n’est pas un mal car elle permettra d’aborder et d’améliorer
plus rapidement les actions de direction et de stabilisation élémentaires.
Quand les apprentis travaillent en marche arrière, ils ne peuvent pas
facilement regarder où ils vont et sont donc plus attentifs aux informations
internes de types kinesthésiques. C’est le début d’une grande aventure:
Ressentir! Dans la pratique du kayak, ce degré d’attention interne est
intéressant comme facteur de polyvalence de réutilisation des acquis.
Si l’on se tourne pour regarder sa direction, ça penche, ce
que les débutants craignent. Les premières actions sont de l’ordre du
tâtonnement, transmettent des déséquilibres et des problèmes de direction,
notamment en déclenchant une fausse pelle ou fausse pale, action de pagayage
avec le champ de la pale qui ne pas construit aucun appui. Le résultat peut
être rafraîchissant.
Modes opératoires et observations : Une fois le
kayakiste convaincu de se passer de la vue pour traiter les informations, les
récepteurs appropriés sont dits proprioceptifs. Ces terminaisons nerveuses sont
celles du touché, mais aussi, en interne, les sensations créées par des tensions ou des contractions,
pressions osseuses, articulaires, musculaires.
Le premier point est de sentir la surface de l’eau en y
posant le dos de la pale, sans la regarder, vers l’arrière du bateau. Pour
enregistrer sa position, il suffit de marquer l’appui dur par pression
vertical.
Sentir l’eau en permanence, c’est un des secrets du kayak, cette première expérience en ouvre les portes.
Sentir l’eau en permanence, c’est un des secrets du kayak, cette première expérience en ouvre les portes.
Le deuxième point, trouver l’accrochage en poussée
horizontale. Pour ça, il faut changer l’angle de la pale par rapport à la
surface à l’eau. Un angle faible (Pale presque parallèle à la surface) provoquera
un beau déplacement de la pale en mode « ski nautique » et une faible
action sur le bateau. Une pale presque verticale aura une action maximum tout
en préservant un petit appui stabilisateur.
Avec l’expérience, l’angle idéal sera trouvé par le ressenti, dépendant d’une série de critères mécaniques comme la qualité de l’eau, le modèle de la pagaie, la résistance à l’avancement mais aussi la vitesse souhaitée et la stabilité désirée.
Avec l’expérience, l’angle idéal sera trouvé par le ressenti, dépendant d’une série de critères mécaniques comme la qualité de l’eau, le modèle de la pagaie, la résistance à l’avancement mais aussi la vitesse souhaitée et la stabilité désirée.
Ce repérage tactile va permettre de décentrer l’attention
visuelle sur d’autres informations :
-« Est-ce que je fais les mêmes trucs que les autres ? Que pourrai-je essayer ? ».
- Déduire ma direction de ce que je vois s’éloigner de moi.
-« Est-ce que je fais les mêmes trucs que les autres ? Que pourrai-je essayer ? ».
- Déduire ma direction de ce que je vois s’éloigner de moi.
Le troisième point, pousser sur le pied qui est du coté
de la manoeuvre pour transmettre le mouvement au bateau d’où l’importance d’un
calage bien réglé.
Variable : En essayant de tendre les bras,
l’action pourra être plus efficace car il y aura moins de risque de perte
d’énergie.
Variable : Dans le cas où le manche de la pagaie
est horizontal, le couple de force est élevé, donc il y aura de bons appuis. Le
déplacement sera lent mais chaque action fera tourner le bateau. On appelle ce
geste la rétropropulsion circulaire ou la « rétro » pour les intimes.
La rétro-circulaire est très utilisée pour tourner par les
débutants, y compris en marche avant car le freinage engendré à l’intérieur du
virage en accentue l’efficacité. Souvent peu circulaire, on l’appelle dénage. Il
faut absolument éviter qu’ils prennent
cette habitude, cela fait perdre toute vitesse au bateau et devient
catastrophique dans le courant.
En revanche, elle sera très utile pour manœuvrer des bateaux
lourds, encombrants ou dans un espace
réduit ou encombré par de nombreux obstacles.
Variable : Il est possible de tracter de
l’arrière vers l’avant avec le creux de la pale vers l’avant. Cette action sert
plus à faire des inversions de trajectoire que des marches arrières. Elle
demande un bon équilibre car elle comporte certains risques liés à la
décentration du poids du corps par rapport au bateau. Son effet est maximal et
est plutôt utilisé en kayak tournant, en bateau directeur ça arrache les bras.
Cette action peut aussi se nommer appel d’incidence arrière. En maintenant plus
ou moins la pale dans l’axe des filets d’eau et sur l’arrière du bateau, on
obtient un effet gouvernail assez subtil.
LES FREINAGES.
Il est rare de freiner en kayak, dommage de perdre l’énergie
du pagayage. On essaiera plutôt de ne pas prendre trop de vitesse, une sorte
d’éco-conduite... Cela dit, entraîné par
l e courant ou les vagues, surpris par un obstacle imprévu, le freinage
est parfois indispensable, voire urgent.
Environnement : Il y a trois freinages : le
freinage n’importe quoi, le freinage de la roue arrière et le freinage de la
roue avant. Dans tous les cas il faut écraser son bout de plastique contre le
truc sur lequel on se déplace!
Le freinage n’importe
quoi
Mode Opératoire et observation :
C’est celui qui se fait au niveau de la ceinture. La pale est
plantée dans l’eau de façon radicale et statique sur le côté. Comme l’effet est
maximal car un maximum de surface de pale s’oppose au déplacement, la résonance
fait pencher aussi le bateau. Et comme ce n’est pas drôle, l’apprenti arrête
alors de freiner et fini sur l’obstacle! Ce type de freinage est généralement
abandonné spontanément.
Le freinage arrière
Mode Opératoire et observation:
La position initiale est la même que pour la rétro-propulsion.
Après avoir gainé les membres supérieurs, une première poussée vers le bas pour
écraser l’eau engagera la décélération. L’angle de pale sera choisi en fonction
de critères techniques, émotionnels ou liés à la nature du lieu. Une prise
d’information et ensuite une poussée vers l’avant augmentent la durée de
l’accrochage et par conséquent augmentent la qualité du freinage.
Variable : Pour qu’un bon freinage en ligne droite
soit réalisé en trois poussées, la première action doit être modérée car elle
sert à rompre l’inertie. La deuxième stoppe fermement le bateau et la
troisième, assez fine, corrige la trajectoire.
Variable : Pour augmenter ou diminuer
l’accrochage il suffira d’augmenter ou de diminuer l’angle de pale. Si le sujet
de la transmission et celui de la force du « Jedi » (voire plus haut) ne
sont pas intégrés dans la manœuvre, les freinages sont moyens!
Variable : Dans le cas où il y a une poussé
freinant d’un seul côté, le freinage se fera en tournant. Et c’est pratique
pour tourner à 180° ou au contraire arrêter un dérapage.
Variable : Quand une poussée est exercée d’un
côté, le déport de notre poids peut bien nous faire voir l’eau de près. Pour
gérer cette incertitude, une poussée sur le pied opposeé peut recréer un
équilibre et si se n’est pas suffisant, une inclinaison opposée au côté de
l’action peut être associée.
Remarque : Vu qu’un freinage fait tourner, le fait
d’associer une contre gîte (vers l’extérieur du virage) permettra au bateau de
tourner encore plus. A consommer avec modération pour des raisons de stabilité.
Dans le cas où il faut repartir tout de suite après, une relance par un coup de
pagaie en marche avant à l’intérieur du virage suffira.
Remarque: Si le freinage sur l’arrière en poussée à des
intentions de freinage, cet appui a également la particularité d’être
stabilisant.
Observations : Souvent, les actions de marche
arrière ou de freinages sont exécutées précipitamment. Cela peut générer un
stress qui nuirait à l’intention de faire. Trouver un premier appui franc à la
surface de l’eau devrait soulager. Ce freinage est appelé par les moniteurs
l’appui en poussé et par les intimes « l’appui ».
Le freinage avant
Environnement :
C’est une action qui est très agressive et peut faire mal, elle
est réservée à des pratiques de jeux. Cela sert surtout quand le bateau à trop
de vitesse alors que l’on a l’intention de déraper. En transférant le poids de
l’ensemble sur l’avant de la coque, cela va permettre à l’arrière de déraper.
Cette technique est généralement utilisée pour déclencher un changement de
trajectoire lors d’un surf.
Notamment lorsque le bateau est sur un élan qui tend à le diriger vers l’opposé de la direction souhaitée. Son rôle est de créer et d’augmenter le point d’appui à l’avant de la coque lorsqu’elle est en générale déjaugée (l’avant en l’air) en créant un accrochage devant soi.
Notamment lorsque le bateau est sur un élan qui tend à le diriger vers l’opposé de la direction souhaitée. Son rôle est de créer et d’augmenter le point d’appui à l’avant de la coque lorsqu’elle est en générale déjaugée (l’avant en l’air) en créant un accrochage devant soi.
Mode Opératoire et observation:
Pour le faire il faut un maximum de vitesse, avoir le poids du
corps et les épaules tournées du côté de l’action. Souvent la tête est rentrée
pour chercher à placer le plus de poids sur l’avant, les bras sont tendus vers
l’avant et la pagaie est plantée dans l’eau et c’est le dos de la pale écrase
l’eau. Les bras
qui très tendu ne doivent pas fléchir au risque de « se manger » la
pagaie, idéal pour une pratique pleine d’excès et de frissons !
Variable: Une relance avec un coup de pagaie en marche
avant peut être enchaînée directement du même côté.
Le Redressement :
Environnement : Il permet d’avoir un certain
contrôle sur la direction quand celui-ci se déplace, utile quant il n’y à pas
trop de place pour faire ces actions comme à la fin de la construction d’un radeau
(kayaks côte à côte) ou en passant prés d’une paroi.
Cette action pas très utile est surtout faite par ceux qui on
une certaine pratique du canoë, le « col de cygne » pour les anciens, cette
dénage de dérive en usage avec la pagaie simple implique qu’il y ait une action
de redressement à la suite du coup de pagaie pour se maintenir dans l’axe.
Mode Opératoire : C’est une action d’incidence il faut un peu de vitesse, elle se fera au niveau du tronc voir un peu
en arrière. La main du bas peut prendre appui sur le bord du bateau et sera le
pivot. La pale sera orientée légèrement en travers du déplacement (Voir les
généralités concernant les actions d’incidence).
Variable : Pour augmenter l’effet du redressement
une traction avec la main du haut pourra générer une micro propulsion semblable
à un coup de godille.
Variable : En décalant à l’extérieur et en fixant la
main du bas, cela permet de libérer la pagaie et ainsi il est possible de mobiliser
la main du haut pour agir dans les 2 sens comme un gouvernail.
gîte
Environnement: On appelle gîte l’inclinaison latérale. Certains
s’attachent à dire que la gîte est une inclinaison par rapport à l’horizontale,
d’autres préfèrent se repérer à la surface de l’eau. La différence est marquée
quand on se trouve en travers dans les vagues. Les experts disent souvent qu’il
faut garder le bateau à plat sur l’eau pour préserver ses qualités de
navigation.
Donc si l’eau est horizontale, le bateau à plat est horizontal.
Si l’eau est inclinée, comme par exemple sur une pente de vague, le bateau sera
incliné par rapport à l’horizontale. Donc tout le monde a raison mais chacun à
ses repères!
Mode opératoire:
- Pour gîter, il faut mettre du poids d’un côté. Mais le faire
n’importe comment pourrait bien finir par un plouf ! Il y a différentes
méthodes pour incliner le bateau :
Sur l’eau plate et en bateau tournant, il suffira de basculer
le tronc légèrement vers l’avant (pour déverrouiller le dos par rapport au
bassin), puis de tourner les épaules vers le côté de la gîte et dans se cas on
peut parler de l’action de visser. Ce poids suffira pour faire pencher le
bateau. L’inclinaison s’arrête lorsque le bateau s’appuie sur sa bordée (la
surface latérale ou le bord du bateau). Il faut donc franchir le bouchain. Le
maintien de la gîte se fera en associant le poids du contact du fessier sur le
siège au verrouillage de la ceinture abdominale. Cette situation est plus
facile à tenir quand au moins une des mains se tient sur un support : le
rivage, un autre kayak ou encore sa pagaie mais seulement quand l’appui est dur
car le maintien du gainage est soutenu. Sans support, la vitesse du bateau
aidera aussi à tenir cette position.
Sur eau plate et en bateau directeur, il faut d’abord noter
que sa bordée tend à être perpendiculaire au fond, on ne pourra pas s’appuyer
dessus. Alors s’il faut aussi augmenter
le poids sur un fessier pour incliner ce bateau à bords verticaux, il faudra
que le tronc fasse contrepoids. Pour cela, il suffira de tourner les épaules du
côté inverse à la gîte. L’équilibre se fait entre les deux forces décalées, le
point d’appui du fessier et les épaules, au centre du bateau.
Variable : Dans le cas d’un changement de
trajectoire, au minimum la tête voire le tronc peuvent être orientés
différemment avant que la gîte ne soit modifiée. En effet le regard permet
d’anticiper le trajet mais aussi de commencer à gérer l’équilibre. A partir de
là des positions inverses peuvent se mettre en place. La dissociation des
segments et la gestion du poids du corps sont capitales. Le mieux est de le
travailler calmement près du bord pour prendre conscience des besoins.
L’inclinaison longitudinale
Observations : Si nous pouvons pagayer en étant
penché sur l’avant du bateau, nous pouvons également le faire en étant sur
l’arrière. Mais prudence pour les novices. Ces bascules participent au
changement de trajectoires, elles dépendent beaucoup du modèle du bateau et du
relief de l’eau.
Au ski, en rollers ou en surf, le poids s’exerce en général
sur l’avant. Le placement de ce point d’appui va surtout permettre à l’avant
d’être le lien avec la surface d’évolution. L’arrière suivra ou dérapera.
Dans le cas où on « tasse l’avant », un point
d’appui est créé devant le pagayeur. Le bateau a alors tendance à se guider à
partir de l’avant. Cependant en kayak, l’arrière qui est moins dans l’eau, aura
tendance à déraper de façon importante.
Quand le corps est en bascule arrière, le bateau va évidemment
moins déraper dans les changements de trajectoire. Cependant l’avant qui est
moins dans l’eau, va davantage être soumis au louvoyage produit par les
propulsions. Les pertes de trajectoire sont alors monnaie courante surtout si
la surface de l’eau est agitée ou que les actions de pagayage sont imprécises.
De façon générale la bascule arrière est utilisée avec
l’intention de ne pas enfourner dans les vagues (enfoncer l’avant sous l’eau)
et les propulsions sont menées avec plus d’attention.
Remarque : Si la bascule arrière est envisageable
pour modifier la trajectoire, de nombreux bateaux n’arrivent pas à comprendre
cette information. En général se sont ceux qui ont peu de giron donc
probablement une quille, voire deux ou un gros volume par rapport à son
utilisateur, valable évidement pour les enfants qui naviguent dans des bateaux
d’adultes c’est vrai aussi pour les adultes de petit gabarit ou pour les
bateaux mal chargés. Seuls les bateaux tournants sont suffisamment réactifs à
cette bascule. En rivière les kayaks de descente, très directeurs, réagissent
très bien à ce type d’information quand l’avant est allégé lors d’une sortie de
vague.
Remarque : Nous avons besoin d’une certaine surface
d’appui du kayak pour flotter. A l’exception des kayaks de rodéo, nous
disposons d’une surface de carène plus importante que nécessaire, donc nous
pouvons déplacer notre appui sur l’eau en changeant la répartition du poids. En
associant les bascules aux gîtes, nous pouvons en quelque sorte appliquer au
bateau la majorité du poids sur un quart théorique de la carène.
La gîte en se déplaçant
Mode Opératoire et observations: Sur eau plate avec de
la vitesse, si le pagayeur répète plusieurs coups de pagaie du même côté, il
sera facile d’observer qu’en gîtant la forme et la longueur du virage sont
modifiées. Dans le cas où l’inclinaison est effectuée à l’intérieur du virage
la courbe est en dérapage. Si la gîte se fait de l’autre côté, la courbe sera
plus courte.
Les bateaux d’eau vive très volumineux tournent principalement
sous l’influence de la pagaie, quelles que soient la gîte et la bascule qui
influent peu sur la forme immergée.
Essai de gîte dans des vagues.
Les démonstrations se feront en bateau tournant. En effet sur
les bateaux directeurs, il se passera des choses plus ou moins semblables mais
pas toujours évidentes à percevoir.
Mode Opératoire et observation:
Avec un bateau tournant et sur de petites vagues, la course du
virage sera plus longue avec une inclinaison intérieure.
Si les mêmes exercices sont réalisés dans les mêmes conditions
avec un bateau directeur, le bateau tournera sur une courbe plus petite quand
il est incliné à l’extérieur du virage. En fait, quand l’étrave est mouillée
dans l’eau par les vagues, elle joue le même rôle qu’un gouvernail (voir
description de la coque au chapitre connaissance du matériel).
Remarque : Si dans le virage la quille gène, elle
sert à d’autres moments. Mais en avoir de trop n’est pas forcement judicieux.
S’il faut avoir un bateau polyvalent tournant et moins tournant à d’autres
moments, il est possible d’ajouter une dérive escamotable sur les bateaux moins
directeurs pour agir selon les besoins. Pour être parfaite, la dérive peut être
remplacée par un gouvernail mais attention ! (voir chapitre du dérapage,
et conduite dans les vagues)
Si nous pouvons aider au virage en contre gîtant, nous pouvons
faire varier sa longueur en favorisant l’appui longitudinal.
Le stationnement par le déplacement latéral
Environnement: Le créneau est possible comme en voiture
mais le déplacement se fera plutôt en crabe.
C’est facile ! Il suffit avec la pagaie d’accrocher
l’eau sur le côté du kayak, à hauteur du siège en direction de l’emplacement
souhaité, puis de tirer le kayak vers la pagaie. La pale de la pagaie est
perpendiculaire à l’axe sur lequel le bateau se déplace.
Remarques : Dans le cas où une pointe se déplace
plus vite que l’autre, c’est que des actions ne sont pas centrées. Pour
compenser, il suffit de faire quelques actions en tractant avec la pagaie plus
près de la pointe en retard.
Il vaut mieux ne pas toucher le bord du bateau avec la pagaie
car ça finit par coincer la pagaie sous le bateau et plouf !
Variable : La sortie de pagaie n’étant pas facile,
pour trouver un certain confort et une certaine dextérité, il est envisageable
de faire revenir la pale jusqu’à la position initiale sans la sortir de l’eau
en la tournant d’un quart de tour pour glisser dans l’eau par la tranche.
Variable: Au lieu de tirer le milieu du bateau, il est préférable
de godiller latéralement, exactement comme avec une annexe dans un port, mais
perpendiculairement au kayak. Le tracé de la pale fait apparaître un
« 8 ».
Variable: Pour que le bateau glisse mieux il est
préférable de le garder à plat. gîte et contre gîte permettront uniquement
d’anticiper sur un éventuel
déséquilibre.
Remarque: Si les circulaires sont les actions qui font
tourner à partir du bord extérieur, les tractions latérales avant, les appels,
sont les actions qui font tourner à partir du bord intérieur. Elles viennent
d’être présentées dans le cadre du déplacement latéral mais elles jouent surtout
un rôle capital dans l’exécution des virages. Les tractions latérales sont les
actions qui vont commencer à différencier les niveaux de compétence des
pratiquants.
Les experts rechercheront la précision de l’action alors ils
chercheront à orienter la pale dans la direction de l’objectif. Ensuite, ils
rechercheront à orienter la tête et le tronc dans la direction de l’objectif et
feront en sorte d’avoir les bras les plus tendus pour avoir un meilleur gainage
mais surtout pour avoir de l’amplitude et produire un effet maximum à la limite du déséquilibre. Peu utilisé en
kayak de mer et en bateau directeur, sauf en compétition, cette action se
justifie dès lors que des changements de trajectoire doivent se faire sans
perdre de vitesse. Donc pas indispensable en rando. Si elle est évoquée c’est
que dans certains jeux en bord de mer avec les reliefs, l’appel peut être
nécessaire.
Petite histoire de la pédagogie,
Afin de laisser place à l’expression et l’évolution technique,
les encadrants doivent favoriser une pratique active en développement
permanent. Mais les fondamentaux en sont victimes, le discours a suivi et
devient parfois abscons :
-« Tes critères de déplacement n’étaient pas fondés sur
une dynamique répondant à l’objectif. »
-« Et c’est grave, ou je peux continuer à
pagayer ? »
Les monos n’osent plus appeler un chat un chat mais ils
doivent savoir que sur les stades internationaux un appel ou une circulaire
s’appellent un appel et une circulaire. Même si on entend plus souvent
« tire ! », car on tire pour gagner. Et comme dit le truand dans
« Le bon la brute et le truand », on ne raconte pas sa vie avant de
tirer.
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