samedi 8 octobre 2016

LA SECURITE, Dessalage


Le dessalage en kayak de mer
Espérons d’abord que la situation ne soit pas trop rocambolesque et que le choix de la sortie était judicieux !
Si les kayaks de mer peuvent avoir des problèmes, ce sera surtout grave si l'intégrité d'une ou des personnes est mise en cause. Les situations connues de sauvetage ont pour la plupart été faites et refaites. Elles sont faites de suites improvisées de comportements qui donnent de bons résultats. Elles ont arraché des individus à des moments douloureux, au moins au niveau des émotions. Une fin de phrase qui nous permet de nous souvenir que les mots peuvent être pires que la vérité ! Le sauvetage est un point important de la pratique. Sa réussite, due à ces gestes improvisés, a pour origine des techniques qui ont fait leurs preuves, auxquelles il faut rajouter de l’expérience pour les mettre en œuvre avec bon sens. Mais aussi l’audace car sans elle on regarde juste le train passer.
Si le sauvetage est essentiel pour la pratique, il ne doit pas non plus devenir son thème de base. De plus, il vaut toujours mieux prévenir que guérir ! La meilleure façon d’apprendre à anticiper est de sortir avec un guide confirmé. Celui-ci pourra tenter de gérer les nombreux paramètres et situations bien à l’avance. Il pourra vous proposer d’autres options et, au pire, annuler la sortie pour vous éviter des dégâts.
Si le sauvetage se fait souvent seul, nous avons vu qu’une ou des aides peuvent être les bienvenues. Il ne faudra pas oublier que dans un sauvetage, le sauveteur peut se mettre en danger alors réfléchissons ! Sans rentrer dans la philosophie exacerbée du beau sauveteur de Malibu, il faudra surtout être efficace. Et si certaines taches peuvent être mises au rang de l'exploit, la vie et la survie le sont également ! Donc laissons les grands mots à ceux qui aiment hanter les rêves des plus jeunes.
Et Comme dirait Bertrand H,  mon accord Toltèque préféré c’est faire se que l’on peut avec ce que l’on a à ce moment là ! 
Etre dedans jusqu'au cou !
Environnement
Parfois on se voit obligé de sortir de son bateau quand il est à l'envers.
Mode Opératoire
La première fois c'est l'inconnu, on suit la vague ! Quelle que soit l’idée que l'on s’en était faite auparavant ou que les autres nous ont mise dans la tête, on se retrouve face à beaucoup de questions sans réponses, à des réponses pas organisées, et surtout à trop de paramètres à gérer. Et puis voilà qu’on s’asphyxie (dans la tête) et la panique arrive ! Alors réflexe, on improvise, et là on n’aime pas car il n’y a pas de contrôle. L’improvisation, le laisser faire, ces réflexes sont primaires donc pas avouables dans notre société de contrôle et d’image de soi invincible et parfaite.
-« Quel tête je vais faire ? Peut-être moche, la honte, et décoiffée ! »
Tous les kayakistes ont connu ça ! Alors, on s’associe et on compatit quand on voit quelqu’un qui oublie son orgueil et qui fait ce qu’il y a faire pour être bien.
Et comme dirait Bernard H (le père de Bertrand cité plus haut) : « Un homme qui n’a pas pleuré sur lui-même, quand il prend conscience de qui il est n’est pas un Homme ! Et moi, j’aime les mettre dans cet état ».
Quand on a compris, on reste moins longtemps dedans. Le plus souvent, le dessalé passe moins de 2 secondes sous l’eau et pourtant il a trouvé ça très long. Donc, «  Sauve qui peut ! »
Après l'avoir vécu plusieurs fois c’est plus clair. Ce n'est pas toujours parfait, il faudra du temps et quelques exercices pour apprivoiser ses instincts.
Est-ce que ça contribue à être libre ?
Faut t’il réviser quand ça ne nous arrive plus ? 
Remarque : S’entraîner à la décomposition du mouvement réflexe de l’expulsion rassurer,  mais n’oublions pas que les réflexes jouent le plus souvent avec nous.
Remarque : Dessaler c’est enlever le sel donc enlever le sel de la coque. Et il y a même dans l’eau douce, il y a des sels minéraux. Alors dessalons !
Variable : Vu que le poids du corps nous entraîne vers le bas, il faut que le matériel adapté permette le dégagement des hanches. Tout d’abord la jupe se tend. Une petite poussée des mains sur l’hiloire facilitera la sortie du bassin du siège et juste un piétinement sur la coque dans le cockpit pour dégager les jambes finit l’éjection.
Remarque : Le matériel joue un rôle capital dans la sortie du bateau. Hiloire petit et grande jupe rendent l’évacuation plus difficile. Idéalement, l’hiloire devra être suffisamment grand pour que les genoux soient sur les côtés de l’ouverture et pas en avant de celle-ci, il suffit alors de serrer les genoux pour se dégager. Donc grands hiloires pour l’aventure et petits pour le sport où l’on cherche au contraire à rester dans le bateau. Si les jupes réglables offrent une polyvalence entre différents bateaux, elles peuvent poser des problèmes quand elles sont sur des hiloires trop petits car elles ne se tendent pas dans l’éjection. Si la jupe résiste trop, le dessalé doit alors tirer sur la poignée avant de la jupe, ce qui nécessite un peu de contrôle de soi.
Variable : Il est envisageable de mettre la jupe par dessus le gilet d'aide à la flottabilité pour un pagayeur très mince, notamment un enfant. L'option est alors de sortir par la gaine de maintien, la jupe restant sur le bateau.
Variable : Les jupes en mousse de néoprène ou cousines de ce matériau en font un matériel guère plus raffiné mais plus fonctionnel pour l’éjection et la circulation des embruns.
Remarque : Des adeptes des kayaks de mer extrême de la cote ouest américaine naviguent en bateau déponté et consacrent leur pratique au franchissement de zones côtières très tumultueuses en alliant la glisse, la stratégie et le plaisir d’y être ensemble.
Remarque : En général on sait sortir du bateau quand on tombe. Quand on ne tombe plus, on perd l’habitude de sortir et on régresse. Quand on a compris ça on accepte ou on s’entraîne.
Sortir du bateau avec le contrôle
Environnement
Certains disent qu'il faut tirer la boucle qui est sur l'avant de la jupe. Un peu comme un flan à démouler.
Mode Opératoire
Pourquoi pas ! Alors dans la question, il y a la réponse.
Remarque : Cette boucle sert plutôt à attacher la jupe au séchoir ou dans la remorque pour qu’elle ne s’envole pas, ou au gilet pour mieux marcher.
Nager
Environnement
Dans de l'eau à 18°, notre délai de survie ne dépasse pas 3h. Bien avant de se noyer, le  naufragé s’épuise et se refroidit.
Mode opératoire
Il est plus aisé de nager sur le dos et en tenant fermement la bosse du kayak mais de toutes façons un nageur en tenue de kayak équipé d’un gilet d'aide à la flottabilité ne peut pas se déplacer vite dans l’eau. Il vaut donc mieux éviter d’essayer de rejoindre le bord à la nage surtout s’il est éloigné ou son approche compliquée et plutôt essayer de remonter dans son bateau.
Variable : Etre séparé de son bateau est souvent un gros problème car il est une aide à la flottabilité supplémentaire et un moyen visuel plus remarquable. Mais en présence de vent ou de courant, ces derniers peuvent éloigner le bateau du nageur. En effet, le bateau est fortement influencé par ces forces et d’une façon différente du nageur qui, lui, est ancré à l’eau. Il faut donc se tenir à son kayak dès qu’on en est sorti.
Remarque :  -« Faut-il que j’abandonne mon kayak pour me sauver ? »
La panique a déjà fait son œuvre, mais tout ceci est moins grave si on navigue au moins à deux car l’équipier pourra intervenir dans le bon sens.
Variable : Si le bain survient près d'une plage à vagues fréquentée par des baigneurs, il faut encore plus tenir son bateau pour éviter qu’il ne rentre en collision avec eux.  
Nager dans les vagues
Environnement
Quand un nageur, dessalé trop près de la côte pour rembarquer, doit rejoindre la côte à la nage avec son matériel,
Mode opératoire
Il faudra qu'il nage fort dans les creux de vague pour résister aux effets du reflux alors qu'il peut nager modérément sur les pentes descendantes de vagues car elles vont le pousser. Si le vent est orienté dans le sens du déplacement alors il sera plus rapide car le kayak va aider en dérivant. A l'inverse, je ne vous dis pas le problème ! Surtout s'il y a du courant qui s'associe. Il n’y a donc pas trop de place pour le manque d’anticipation.
Nager dans une zone de vagues à barres
Environnement
Parfois le kayakiste se retrouve désarçonné pas très loin du bord, juste entre des barres de rouleaux de plus de 1m de haut.
Mode opératoire
Pour renter à la plage le mieux est encore une fois de s'accrocher au bateau mais en le gardant bien devant soi. On n’oubliera pas de nager quand il le faut c’est à dire dans les creux, entre deux vagues au minimum. Il vaut mieux tenir son kayak par l'hiloire vraiment fermement ce qui permet en plus d’avoir une meilleure flottabilité. Quand le rouleau tombe dessus il faudra être prêt à faire le coup de la machine à laver et donc à faire attention aux chocs avec le bateau.
Variable : Si rentrer à la nage avec le kayak se fait vite dans les barres, ce ne sera pas le cas s'il est lâché ou arraché. Ce qui arrive souvent. Le retour sera donc plus long.
Variable : Si la nage n’est pas à tout vif entre les rouleaux, l’accrochage avec le rouleau se fait mal. Le retour est alors encore une fois plus long.
Variable : Aux abords de la plage, si elle est dégagée et surtout s'il y a du shore break, il faudra certainement lâcher le kayak car le risque de pilonnage dessus est grand. A l'arrivée de plage, le nageur sera certainement lessivé et risque de ressembler à un naufragé vomi par l'océan, égal aux scènes de films d'aventure. Le ping-pong, ça doit être bien !
Le shore break peut générer des renversements très violent et les luxations doigts, coudes, poignets, épaules, sont à craindre
Nager dans une zone à courants,
Environnement
Dans les estuaires il peut y avoir un courant lié à la pente du fleuve et/ou lié à la marée.
Mode Opératoire
Le nageur doit rejoindre le bord en traversant les courants. Le mieux pour lui est alors de faire un bac, donc nager contre le courant et avec un angle en fonction de la direction de l’abri et de la puissance des forces auxquelles il est soumis. Evidement on ne peut que descendre avec le courant. Par compte on peut quand même le faire mais moins vite, mais le but n’est pas là car nager contre le courant permet d’avoir une vitesse relative grâce à laquelle on peut conserver l’angle. Conjugué à la vitesse du courant, il permet donc de réaliser un bac mais « coulant ». C’est de la physique !
Remarque : « Mais où sont passés nos savoirs ?»
En effet un chien, un canard sont là-dessus et ils feront tout ça mieux que nous. Bon ! Quand le canard en à marre de jouer, il prend son envol
« Quoi ? Ya pas de canard sur la mer !
- Si, si ! Le Tadorne de Belon par exemple !
Remarque : Un cours de biologie peut être ennuyeux. Placer les sujets courts et opportuns sur les moments de pauses et aussi régulièrement que possible permet de sensibiliser l’auditeur. Il finira aussi par réclamer en posant des questions ou en complétant car parfois il y a face à l’encadrant des maîtres en leur matière.
Remarque : Lors de cette nage en travers du courant, le passage du courant au contre-courant se fait par la traversée de la ligne de cisaillement. Le nageur va alors probablement se faire détourner de son objectif. Il faut donc surveiller ce moment de la situation de très prêt pour ne pas avoir à recommencer ou à perdre en flottabilité.
Dans le contre-courant le nageur doit aussi surveiller son angle car le conserver peut revenir à le renvoyer dans le courant. Le choix de l’angle est variable il faudra le choisir seulement en fonction de l’objectif à atteindre,
«  Cet angle me permet d’aller vers tel point alors tout va bien ! »
Ou non, « Alors je dois le changer. »
En effet à chaque instant il y a une nouvelle situation à interpréter. Donc l’objectif  pour atteindre l’objectif !
Remarque : Les rives d’un estuaire à marée base sont en général recouvertes par de la vase. Alors il n’est pas utile d’y mettre les pieds. A part cela il ne reste que l’eau, ce qui est plus que douteux au niveau sécu car l’isolement est certain. Il faut faire la récupération sur l’eau avec un compagnon. Cette situation est décrite plus loin.
Remarque : Ces situations peuvent être ludiques quant on choisit de les mettre en oeuvre et qu’un maximum de précautions on été prises pour la sécurité des pratiquants. En dehors de ça la nage est souvent associé au stress, alors le vivre seul c’est quelque chose, le vivre en étant accompagné et soutenu moralement et physiquement c’est mieux. Encore une fois il vaut mieux pratiquer le kayak en groupe.
Nager près de certaines plages,
Environnement
Comme d'habitude, il faut avant tout lire le panneau d'informations qu'il y a sur presque toutes les plages de France ou aller demander des renseignements aux sauveteurs du coin et après il faudra se surveiller avant la sortie sur l’eau.
Les plages avec des Baïnes
Un nom qui commence à se faire connaître ! Sur la zone de battage et à marée descendante, des courants sortant vers la mer et localisés dans des goulettes arrache le sable dans son lit et se déplace sous les pieds. Au point de vue du fonctionnement c’est celui du vase communiquant. Ce vaste vase se vide plus tard car sa porte de sortie est étroite ce qui crée un retard sur le reste de la marée. Un enfant ou une personne non avertie peut se faire faucher par le sable instable en mouvement avec le courant. Même en ayant pied, le sable fuit et ne nous arrête pas alors prudence et surveillez les autres.

Signalétique du danger des courants de vidange
Mode opératoire
Le nageur sera toujours plus en sécurité avec son flotteur ou son gilet d'aide à la flottabilité.
Variable : « Oui, mais si cette plage est sur notre parcours alors comment faire pour lire les panneaux ? »
Les plages surveillées se lisent de l’eau car les bouées constituent un balisage codé qui signale des zones protégées et à respecter. Alors comme cela était dit précédemment, il faut aller lire les panneaux mis sur les plages pour comprendre le codage des bouées jaunes par exemple.
Variable : Dans le cas où cela arrive et que vous êtes juste à coté du sable, il faut plonger à plat sur l'eau vers le sable. Puis reprenez votre élan et recommencez. Mais demandez aussi de l'aide pour être attrapé du bord.
Variable : Si le courant de vidange du vase supérieur creuse un fossé jusqu'à la mer, on peut comparer ces mouvements d’eau à des rivières, on peut donc espérer avoir pied à proximité du bord. Si vous vous faites vraiment entraîner par le courant, donner l’alerte et faites un bac en nageant pour vous écarter du courant. Au lieu de chercher à remonter le courant, cela vous rapprochera de la zone de courant inverse qui ramène à la plage.
Remarque : Plus vous êtes éloigné du bord, moins il est fort. Mais parfois c'est vraiment très loin. Certains promeneurs aimant longer la plage avec de l'eau jusqu'aux genoux peuvent tomber dans ce fossé avec du courant. Il y a beaucoup d'accidents alors il ne faut pas faire le fier à bras.
Remarque : Comme d’habitude, ce n’est pas parce que l’on dit que c’est systématique. La nature est variable alors s’il y a des principes théoriques, ce ne sont pas des vérités absolues, encore moins dans le domaine de la sécurité. Il faut juger sur place et s’adapter à la situation.
Les plages dont l’estran est en forme de quilles rangées les unes à coté des autres
Vous aurez peut-être l’occasion d’observer cette configuration dont je n’ai pas encore parlé. En fait je ne sais même pas si ce relief sableux porte un nom. Il est dû a un phénomène ondulatoire complexe crée par l’énergie de la mer.
Le milieu de la quille est la zone la plus profonde et elle est battue plutôt par des vagues type shore break. C’est donc un espace peut manœuvrant. Le bord de la quille est moins profond et le battage des eaux est moins conséquent, le phénomène se rapproche plus d’une zone de cisaillement. Les déplacements sont donc moins difficiles.
Remarque : Il faut aussi être rapide et visible pour éviter les accidents car un jet ski, un kit surf ou un plaisancier peut compliquer les choses.
Nager parmi les bêtes étranges,
Les méduses Une brûlure peut se soulager avec des crèmes contre les piqûres d’insectes. En général il y a de la cortisone dedans. Frotter avec le sable permet de diminuer la douleur en gommant le venin. Frotter avec son pipi soulage aussi. Plusieurs piqûres ou des brûlures étendues peuvent nuire gravement au bon fonctionnement de notre corps. Nager parmi les oursins, les moules, les huîtres, les patelles est possible mais alors mieux vaut sortir couvert, et par mer calme. Nager parmi les prédateurs ? Il faut peut-être mieux y réfléchir avant de faire sa sortie !
Nager dans un ressac
Environnement
Le nageur à tendance à rester sur place. Très agités verticalement, les vas et viens latéraux n’ont pas trop de règles. En plus les mouvements d’eau changent régulièrement suivant des séries. On peut être projeté.
Mode Opératoire
L'obstacle provoquant le ressac peut aussi être un abri accessible, alors il faut monter dessus avec prudence. Et j'espère que les chaussures sont aux pieds car ça peut faire mal et partout ailleurs en plus. Si l'issue est uniquement par la mer, il faudra alors plutôt chercher la brèche paisible du ressac. En général, elle est située entre le milieu et l'extérieur ce dernier. Comme les ressacs sont plutôt proches du bord, il est probable qu'il y ait des rochers qui découvrent dans les creux de vague. Le mieux sera de les contourner.
Nager entre les Rochers
Mode opératoire
Si le bord n’est pas loin, il est néanmoins agressif. Il faudra alors l’escalader avec prudence. Dans le cas où il y a un peu de vagues, il faudra synchroniser son approche avec un sommet pour arriver le plus haut possible sur le rocher. Pour ne pas trop se couper les mains sur les rochers et les coquillages qui le recouvrent, il vaudrait mieux les poser le moins possible. Les avant-bras couverts peuvent être d’une certaine utilité pour la direction, les amortis et la protection.
Remarque : Le kayak qui doit être à porté de main est plutôt embarrassant. Veiller à ne pas se faire écraser entre le bateau et le rocher.

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